Thursday, June 22, 2023

Tellement QS

 



Le Village ne serait plus ce qu’il était, par Village, il faut entendre ici le Village gay. «Des commerçants s’inquiètent d’un manque de sécurité dans le quartier du Village à Montréal alors que plusieurs songent à fermer leur terrasse.»(Sécurité dans le Village: des commerçants songent à fermer leur terrasse, TVA Nouvelles, 18 juin). Le propriétaire de La mie matinale. Serge Menetrey, abonde dans le même sens que son voisin du bar Le Cocktail. «C’est pire que jamais, dit-il. Ça fait 25 ans que j’ai le commerce là on touche le fond du baril. C’est abominable. Tous les jours c’est de la violence, c’est du vol. On reçoit des insultes. Il y a même un magasin ou la fille elle a volé une boisson à une cliente qui était à table. Tous les matins c’est à peu près 5 ou 6 seringues que je ramasse ou des petits contenants qui ont chauffé la drogue. »  Afin de commenter cette situation, le journaliste de TVA Nouvelles s’est tourné vers la députée du secteur: «La députée du secteur, Manon Massé, demande quant à elle plus d’actions en amont. «Si les gens retrouvent la rue c’est qu’il manque de logement, si les gens se retrouvent intoxiqués dans la rue c’est que M. Carmant n’ouvre pas de ressources ou ces gens peuvent aller se déposer(sic), (il faut supposer ici, que Mme Massé voulait dire «se reposer»)  dans la journée, dit-elle. C’est sûr  qu’un acte criminel demeure un acte criminel, mais en amont de çà il y a tellement de travail qui doit être fait.»les problèmes vécus par les commerçants du Village sont largement attribuables semble-t-il à l’itinérance et à la toxicomanie des itinérants du Village.

Il est de bonne guerre que Mme Massé décoche quelques flèches à Lionel Carmant ministre responsable des services sociaux. Des flèches, il faut le noter qui demeurent  résolument dans l’ «esprit QS», en effet avant de parler du manque de logement et des ressources «ou ces gens peuvent aller se déposer dans la journée»; les commerçants du Village ne seraient-ils pas plus rassurés par l’ajout de quelques patrouilleurs à pied ou en vélo?
 

 
Tout à son «esprit QS», Manon Massé incline plus en faveur d’une approche sociale que policière. Pas de doute que les commerçants du Village jonglant avec l’idée de fermer leurs terrasses ne soient rassurés par cette approche sociale.

Mme Massé n’a pas pour autant tort, la solution à l’itinérance ne saurait être exclusivement policière, combien de «désinstitutionnalisés» (désinstitutionnalition qui est  elle-même le fruit du «courant anti-psychiatrie» des années 1970) parmi les pauvres hères qui battent ainsi le pavé dans le Village? Le problème est complexe, la solution ne peut être simple. Elle exigera des ressources, travailleurs sociaux, psychologues, psychiatres, refuges pour itinérants , acceptant de se pencher sur le problème sans a priori idéologiques (i.e. le «courant antipsychiatrie » mentionné plus haut), etc.



No comments:

Post a Comment