Le
Village ne serait plus ce qu’il était, par Village, il faut entendre
ici le Village gay. «Des commerçants s’inquiètent d’un manque de
sécurité dans le quartier du Village à Montréal alors que plusieurs
songent à fermer leur terrasse.»(Sécurité dans le Village: des
commerçants songent à fermer leur terrasse, TVA Nouvelles,
18 juin). Le propriétaire de La mie matinale. Serge Menetrey, abonde
dans le même sens que son voisin du bar Le Cocktail. «C’est pire que
jamais, dit-il. Ça fait 25 ans que j’ai le commerce là on touche le fond
du baril. C’est abominable. Tous les jours c’est de la violence, c’est
du vol. On reçoit des insultes. Il y a même un magasin ou la fille elle a
volé une boisson à une cliente qui était à table. Tous les matins c’est
à peu près 5 ou 6 seringues que je ramasse ou des petits contenants qui
ont chauffé la drogue. » Afin de commenter cette situation, le
journaliste de TVA Nouvelles s’est tourné vers la députée du
secteur: «La députée du secteur, Manon Massé, demande quant à elle plus
d’actions en amont. «Si les gens retrouvent la rue c’est qu’il manque de
logement, si les gens se retrouvent intoxiqués dans la rue c’est que M.
Carmant n’ouvre pas de ressources ou ces gens peuvent aller se
déposer(sic), (il faut supposer ici, que Mme Massé voulait dire «se
reposer») dans la journée, dit-elle. C’est sûr qu’un acte criminel
demeure un acte criminel, mais en amont de çà il y a tellement de
travail qui doit être fait.»les problèmes vécus par les commerçants du
Village sont largement attribuables semble-t-il à l’itinérance et à la
toxicomanie des itinérants du Village.
Il
est de bonne guerre que Mme Massé décoche quelques flèches à Lionel
Carmant ministre responsable des services sociaux. Des flèches, il faut
le noter qui demeurent résolument dans l’ «esprit QS», en effet avant
de parler du manque de logement et des ressources «ou ces gens peuvent
aller se déposer dans la journée»; les commerçants du Village ne
seraient-ils pas plus rassurés par l’ajout de quelques patrouilleurs à
pied ou en vélo?
Tout
à son «esprit QS», Manon Massé incline plus en faveur d’une approche
sociale que policière. Pas de doute que les commerçants du Village
jonglant avec l’idée de fermer leurs terrasses ne soient rassurés par
cette approche sociale.
Mme
Massé n’a pas pour autant tort, la solution à l’itinérance ne saurait
être exclusivement policière, combien de «désinstitutionnalisés»
(désinstitutionnalition qui est elle-même le fruit du «courant
anti-psychiatrie» des années 1970) parmi les pauvres hères qui battent
ainsi le pavé dans le Village? Le problème est complexe, la solution ne
peut être simple. Elle exigera des ressources, travailleurs sociaux,
psychologues, psychiatres, refuges pour itinérants , acceptant de se
pencher sur le problème sans a priori idéologiques (i.e. le «courant antipsychiatrie » mentionné plus haut), etc.
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