Le
début du mois de décembre, nous ramène depuis des générations, les
premières neiges, il nous ramène aussi, depuis quelques années, la
commémoration de la tuerie de Polytechnique en 1989. Nous en étions
cette année à la 32e commémoration, commémoration très courue par les
représentants de la classe politique et des média. Une commémoration qui
ne suscite aucun mouvement de masse, le tout se déroulant avec les
familles et les proches des victimes de Marc Lépine, les survivantes et
les Justin Trudeau, François Legault et Valérie Plante de ce monde. Ceux
et celles qui entretiennent opiniâtrement la flamme méritent notre
admiration si nous voulons bien oublier que l'activisme de Poly se souvient
et d'Heidi Rathjen nous a coûté des centaines de millions de dollars
«investis» dans un registre des armes à feu qui a surtout servis à
emm... embêter les chasseurs et les tireurs sportifs du Canada.
Alors
que le temps passe et que nous nous éloignions de la tuerie du 6
décembre 1989, nous pourrions croire que l'évènement va finalement
entrer dans l'histoire. Cette «entrée dans l'histoire» ne se fera pas
cette année. Pour les Nathalie Provost de ce monde, 2021 aura été une
année faste Faisant flèche de tout bois, les «gardiennes de la flamme»
tablent sur l'épidémie de fusillades ayant lieu à Montréal depuis
quelques semaines pour remettre à l'ordre du jour leur croisade.
Mêlant
allègrement pommes et oranges,Nathalie Provost, le nouveau visage des
survivantes de Polytechnique déclare: » En entrevue à ICI RDI, elle a
souligné la «violence armée à Montréal» et le «nombre importante
«féminicides». (32 ans après Polytechnique, les armes à feu suscitent
toujours le débat, Radio-Canada, 6 novembre). Nathalie Provost
passe ainsi allègrement des armes longues aux armes de poing. Sans
vouloir réaliser qu'il s'agit de deux clientèles de deux réalités tout à
fait différentes. Il y a un monde entre les chasseurs et les tireurs
sportifs et les membres de gangs de rue baignant dans une culture du gun) qui sont à l'origine des fusillades à Montréal.
Demeurant
dans le registre, «je fais flèche de tout bois», Nathalie Provost
déclare: «Au 30e anniversaire, ce mot est entré dans mon vocabulaire (il
s'agit du terme féminicide, NDA), tout comme des milliers de Québécois,
dit Mme Provost. La société était mûre et c'était le temps qu'on
appelle un chat un chat.» Poursuivant sa réflexion,: «Je me demande
pourquoi 18 pris à l'unité sont moins que 14 en même temps, s'indigne
Mme Provost. Pourquoi on ne se scandalise pas autant? C'est moins
symbolique, mais c'est 18 vies, 18 espoirs quand même.» («Encore du
travail à faire» 32 ans après Polytechnique, Journal de Montréal,
6 décembre). Il fallait le faire, associer, à 32 ans de distance,
Polytechnique et féminicides, nonobstant le fait que nous sommes d'une
part devant un évènement et d'autres part, devant 18 événements n'ayant
pas de rapport entre eux. Tout à sa croisade, Nathalie Provost se
rend-elle compte qu'en exploitant ainsi les 18 la mémoire des victimes
des féminicides, elle manque de respect aux victimes de ces féminicides.
No comments:
Post a Comment