Wednesday, December 8, 2021

Une année faste


Le début du mois de décembre, nous ramène depuis des générations, les premières neiges, il nous ramène aussi, depuis quelques années, la commémoration de la tuerie de Polytechnique en 1989. Nous en étions cette année à la 32e commémoration, commémoration très courue par les représentants de la classe politique et des média. Une commémoration qui ne suscite aucun mouvement de masse, le tout se déroulant avec les familles et les proches des victimes de Marc Lépine, les survivantes et les Justin Trudeau, François Legault et Valérie Plante de ce monde. Ceux et celles qui entretiennent opiniâtrement la flamme méritent notre admiration si nous voulons bien oublier que l'activisme de Poly se souvient et d'Heidi Rathjen nous a coûté des centaines de millions de dollars «investis» dans un registre des armes à feu qui a surtout servis à emm... embêter les chasseurs et les tireurs sportifs du Canada.  
Alors que le temps passe et que nous nous éloignions de la tuerie du 6 décembre 1989, nous pourrions croire que l'évènement va finalement entrer dans l'histoire. Cette «entrée dans l'histoire» ne se fera pas cette année. Pour les Nathalie Provost de ce monde, 2021 aura été une année faste  Faisant flèche de tout bois, les «gardiennes de la flamme» tablent sur l'épidémie de fusillades ayant lieu à Montréal depuis quelques semaines pour remettre à l'ordre du jour leur croisade.




Mêlant allègrement pommes et oranges,Nathalie Provost, le nouveau visage des survivantes de Polytechnique déclare: » En entrevue à ICI RDI, elle a souligné la «violence armée à Montréal» et le «nombre importante «féminicides». (32 ans après Polytechnique, les armes à feu suscitent toujours le débat, Radio-Canada, 6 novembre). Nathalie Provost passe ainsi allègrement des armes longues aux armes de poing. Sans vouloir réaliser qu'il s'agit de deux clientèles de deux réalités tout à fait différentes. Il y a un monde entre les chasseurs et les tireurs sportifs et les membres de gangs de rue baignant dans une culture du gun) qui sont à l'origine des fusillades à Montréal.
Demeurant dans le registre, «je fais flèche de tout bois», Nathalie Provost déclare: «Au 30e anniversaire, ce mot est entré dans mon vocabulaire (il s'agit du terme féminicide, NDA), tout comme des milliers de Québécois, dit Mme Provost. La société était mûre et c'était le temps qu'on appelle un chat un chat.» Poursuivant sa réflexion,: «Je me demande pourquoi 18 pris à l'unité  sont moins que 14 en même temps, s'indigne Mme Provost. Pourquoi on ne se scandalise pas autant? C'est moins symbolique, mais c'est 18 vies, 18 espoirs quand même.» («Encore du travail à faire» 32 ans après Polytechnique, Journal de Montréal, 6 décembre). Il fallait le faire, associer, à 32 ans de distance, Polytechnique et féminicides, nonobstant le fait que nous sommes d'une part devant un évènement et d'autres part, devant 18 événements n'ayant pas de rapport entre eux. Tout à sa croisade, Nathalie Provost se rend-elle compte qu'en exploitant ainsi les 18 la mémoire des victimes des féminicides, elle manque de respect aux victimes de ces féminicides.

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