Sunday, December 19, 2021

Orthodoxie

 

Les Canadiens croient avoir élu le 20 septembre dernier, le premier ministre du Canada, les électeurs québécois réalisent maintenant qu'ils ont élu bien plus que cela.
 

 

Alors que le débat autour de la loi 21 et de la réaffectation de l'enseignante de Chelsea portant un hidjab bat son plein(voire ce blogue, Provocation, 13 décembre) les Québécois réalisent qu'en réélisant Justin Trudeau, ils ont surtout réélu un vigilant gardien de l'orthodoxie multiculturaliste qui constitue l'essence même du Canada. 
 

 

Justin Trudeau est déjà aux barricades pour la défense de ce multiculturalisme. Justin Trudeau ne défend  Fatemeh Anvari, l'enseignante au hidjab, que parce que, la première, elle lui donne l'occasion de réaffirmer sa foi multiculturaliste.
 

 
 
Dans la foulée de l'affaire Anvari, plusieurs Québécois se seront probablement demandés si tout le battage autour de cette enseignante vaut la chandelle. Ils seront probablement nombreux à penser comme Bryan Miles, directeur du Devoir que : «l'inclusion des enseignants dans le projet de loi 21 demeure le tendon d'Achille de la version caquiste de la laïcité. Elle ne faisait pas partie des recommandations du rapport Bouchard-Taylor, qui s'en tenait à l'interdiction des signes religieux pour les agents de l'État en situation de coercition.» (Les leçons de Chelsea Le Devoir, 16 décembre). Comme s'il avait lu l'éditorial de Brian Myles, Justin Trudeau montait aux créneaux trois jours plus tard:»Dans une entrevue de fin d'année à la Presse canadienne, Justin Trudeau a livré le fond de sa pensée sur la loi québécoise sur la laïcité de l'État, et ça ne se limite pas à sa réaction au sort réservé aux enseignants.»Il s'éloigne résolument du consensus qu'a signé, à une certaine époque, la Commission Bouchard-Taylor. Selon lui, les juges et les policiers aussi devraient pouvoir afficher des signes religieux pendant l'exercice de leurs fonctions,» (Loi 21: Trudeau s'oppose aussi aux restrictions imposée aux juges et policiers Le Devoir 17 décembre) Justin Trudeau pourrait paraphraser Georges Clémenceau et, de son siège aux Communes, lancer: Le multiculturalisme est un bloc...dont on ne doit rien retrancher. Dans le Canada post-national de Justin Trudeau, devrons-nous accueillir à bras ouverts les barbons musulmans désireux d'épouser des fillettes pré pubères, faudra-t-il ouvrir nos frontières aux Mormons dissidents demeurés fidèles à la polygamie initiale de l'Église de Jésus-Christ des Saints des derniers jours. Dans ce Canada qui qui ne veut reconnaître aucune limite aux religions, le Québec «laïque» est bien isolé. 
 

 



D'autant plus que Justin Trudeau ne se veut pas qu'incorruptible protecteur du multiculturalisme canadien, il se considère aussi comme le gardien de l'héritage de son père. «Tout compte fait, Justin Trudeau estime que son père avait raison de ne pas vouloir d'»une clause dérogatoire» dans la Charte canadienne des droits et libertés. Le gouvernement de François Legault a évoqué cette «clause nonobstant» pour prémunir sa Loi sur la laïcité contre les attaques devant les tribunaux. «Je suis d'accord avec mon père ce n'est pas une bonne chose à avoir dans la Charte», a-t-il tiré comme conclusion.» La boucle est bouclée, Justin et Pierre Elliott sont d'accord.

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