Le
monde politique nous offre à l’occasion des spectacles réjouissants,
l’un des plus réjouissants est celui du rétropédalage d’un politicien ou
d’une politicienne.
Dominique
Anglade nous offre un tel; spectacle dans l’affaire Marie-Claude
Nichols. «Députée de Vaudreuil depuis 2014, Mme Nichols convoitait le
poste de troisième vice-président de l’Assemblée nationale. Mais la chef
a choisi d’appuyer la candidature de Frantz Benjamin, élu depuis 2018.
Elle a offert à Mme Nichols d’être porte-parole en matière de transport,
[…]». La député a refusé ces responsabilités . Elle a ainsi été exclue
du cabinet fantôme de la chef pour être expulsée du caucus quelques
heures plus tard. Pour Lise Thériault, qui était la doyenne du caucus
libéral avant de quitter la vie politique cette année, Dominique Anglade
«a creusé sa propre tombe» en expulsant la députée Marie Claude
Nichols.De nombreux ex-élus libéraux considèrent, selon elle, que la
chef «a signé son arrêt de mort»
Critiquée
de toutes parts, la chef libérale Dominique Anglade est maintenant
prête à revenir sur sa décision et tente de réintégrer Marie-Claude
Nichols au sein de son caucus.» (Anglade tente de réintégrer
Marie-Claude Nichols, La Presse, 31 octobre). Est-ce
l’air ou l’eau de Québec qui explique ce psycho-drame autour d’un poste
de troisième vice-Président de l’Assemblée nationale? Dominique Anglade
ne rétropédale pas pour les beaux yeux de Mme Nichols, mais pour ne pas
perdre un député d’un maigre caucus de vingt-et-un députés. Toute cette
histoire finit en queue de poisson: «Expulsée du caucus du Parti
libéral du québec (PLQ) la semaine dernière, la député de Vaudreuil,
Marie-Claude Nichols, ne le réintégrera pas, malgré la «main tendue»par
la chef Dominique Anglade. Mme Nichols affirme : «il me sera impossible de siéger au sein d’un caucus dirigé par une cheffe en qui je n’aurais pas entièrement confiance.»(La députée Marie-Claude Nichols ne réintégrera pas le caucus libéral, Radio-Canada, 1er novembre).
Les
états d’âme de Mme Nichols ne troubleront probablement pas longtemps le
sommeil de Mme Anglade, cette dernière devrait cependant s’inquiéter
des départs de Jérémy Ghio, directeur des communications, de
Jean-François Helms. organisateur en chef du parti et de Carlos Leitao,
président de la campagne libérale lors la dernière campagne électorale.
Le PLQ apparaît comme un navire démâté et vaguement à la dérive. Déjà
certains s’excitent à l’odeur du sang et donnent Dominique Anglade comme
morte; verdict un peu rapide. Morte peut-être pas, mais isolée au sein
d’un caucus qui est à l’heure de la grogne et de la Fronde.
Dans
les circonstances, il faut se poser l’habituelle et incontournable
question qui pourrait remplacer Mme Anglade, si jamais le vote de
confiance auquel elle devra se soumettre dans l’année à venir, la
désavouait; personne au sein du caucus libéral ne ressort de manière
transcendante et qui, à l’extérieur du caucus libéral, voudra prendre la
tête d’un caucus de 20 députés ou de 19 députés (si Dominique Anglade
décidait de quitter). Qui voudra s’asseoir face à François Legault
pendant quatre ans alors même qu’il faut rebâtir le parti et s’épuiser
en repas de hot-dogs et en soupers-spaghetti?
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