Le
pape François a présenté ses excuses aux leaders autochtones s’étant
rendus à Rome pour le rôle de l’Église catholique dans les pensionnats
fédéraux au Canada. «Le souverain pontife s’est tenu devant près de 200
délégués autochtones, vendredi, et a demandé le pardon de Dieu pour la
conduite déplorable de membres de l’Église catholique.» (Le pape
s’excuse et promet de se rendre au Canada, La Presse, 1er avril).
Excuses
attendues et ardemment souhaitées par les communautés autochtones.
Excuses qui sont aux dires du premier ministre, Justin Trudeau, «une
étape importante».
Excuses
éminemment commodes car si elles mettent en lumière le rôle de l’église
catholique, une histoire ou, de façon prévisible, l’Église catholique
doit nécessairement porter le chapeau; pourquoi écrire de «façon
prévisible» parce que depuis «l’affaire des orphelins de Duplessis»,
c’est l’Église catholique qui doit porter le chapeau pour les «bavures»
de ces projets foireux ou l’État «libéral» (i.e.; l’État d’avant l’État
providence) se débarrassait volontiers de ses responsabilités sociales
sur les épaules des Églises. Les pensionnats autochtones faisaient parti
de ces projets ou les Églises se trouvaient seules en première ligne.
Il semble bien encore aujourd’hui quelles soient seules pour assumer la
responsabilité des pensionnats autochtones. L’arbre des excuses papales
ne doit pas faire oublier les responsabilités du gouvernement canadien.
Au sujet des pensionnats autochtones, l’Encyclopédie canadienne à
l’article Residential schools in Canada note que:
»Residential schools were government sponsored religious schools that
were established to assimilate indigenous children in Euro-Canadian
culture.»
Stephen
Harper (en juin 2008) et Justin Trudeau (en novembre 2017) se sont
excusés pour les pensionnats autochtones, mais c’était avant la
découverte des dépouilles de pensionnaires au pensionnat de Kamloops.
Devant ce fait nouveau, il serait approprié que Justin Trudeau, au nom
du gouvernement fédéral, s’excuse à nouveau et intègre dans ses excuses
le souvenir des jeunes autochtones morts dans les pensionnats. Il
pourrait le faire conjointement avec le pape François lors du passage de
ce dernier au Canada. Les excuses de Justin Trudeau et du pape François
permettraient peut-être de tourner la page sur ce triste épisode de
notre histoire et remettraient en perspective le rôle des uns et des
autres dans cette histoire.
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