Sunday, April 24, 2022

Miroir, miroir



La fin de la série télévisée à succès District 31 a suscité de nombreux articles, l’un d’entre eux a attiré notre attention. Le professeur retraité de la faculté d’éducation l’Université McGill, Ronald Morris, nous offre son analyse très personnelle de District 31, il écrit:
»Même si j’ai beaucoup aimé cette série, et au risque de me faire traiter de rabat-joie, j’aimerais quand même apporter un bémol. Principalement, je dirais que cette très bonne série, malgré toutes ses qualités a inopportunément escamoté les enjeux d’une société hétérogène. Ici le Québécois normatif est un Québécois «de souche». 
La représentation de la diversité, pourtant bien réelle au Québec, n’a pas fait partie de l’imaginaire de la série. Nombreux sont ceux qui disent que la série été éducative. Oui, à plusieurs égards. Mais contrairement à une série comme M’entends-tu (1), District 31 présente un Québec d’antan. J’oserais même dire qu’il s’agit de l’une des raisons pour lesquelles cette série a été aussi populaire. Elle présente une image réconfortante du Québec d’autrefois.[…] Avec ses multiples changements de personnages, la série District 31 aurait pu introduire des personnages principaux plus «colorés», (Ronald Morris fait peu de cas du personnage de Da-Xia Bernard, Eurasienne, sympathique et fort efficace analyste sénior de District 31, NDA ) devrions-nous y voir un fonds de préjugés anti-asiatiques chez Ronald Morris). Elle aurait pu offrir un contrepoids aux stéréotypes dominants. Avec un tel auditoire, on aurait pu parler d’une véritable éducation au vivre-ensemble.» (Une image réconfortante du Québec d’autrefois, La Presse, 21 avril) On ne sait ce qu’il faut admirer chez Ronald Morris, son art de la périphrase ou sa malhonnêteté intellectuelle; «L’imaginaire de la série», il faut le rappeler c’est d’abord et avant tout, l’imaginaire de Luc Dionne. Pour «éduquer au vivre-ensemble», faudra-t-il désormais filtrer les auteurs ou mieux confier l’écriture des prochaines séries diffusées à Radio-Canada ou ailleurs à des comités représentatifs de la diversité et préciser d’avance aux auteurs combien il leur faut présenter de «personnages principaux» «colorés». 
 

 
 
Visiblement aux yeux de Ronald Morris, la liberté d’expression des auteurs ne pèse pas lourd, il faut faire de ces derniers les propagandistes de la promotion de la diversité et du vivre-ensemble. C’est un ami dans un courriel qui a le mieux expliquer la principale raison du succès de District31; District 31 nous rassemblait parce qu’elle nous ressemblait.

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