La fin de la série télévisée à succès District 31
a suscité de nombreux articles, l’un d’entre eux a attiré notre
attention. Le professeur retraité de la faculté d’éducation l’Université
McGill, Ronald Morris, nous offre son analyse très personnelle de District 31, il écrit:
»Même
si j’ai beaucoup aimé cette série, et au risque de me faire traiter de
rabat-joie, j’aimerais quand même apporter un bémol. Principalement, je
dirais que cette très bonne série, malgré toutes ses qualités a
inopportunément escamoté les enjeux d’une société hétérogène. Ici le
Québécois normatif est un Québécois «de souche».
La
représentation de la diversité, pourtant bien réelle au Québec, n’a pas
fait partie de l’imaginaire de la série. Nombreux sont ceux qui disent
que la série été éducative. Oui, à plusieurs égards. Mais contrairement à
une série comme M’entends-tu (1), District 31
présente un Québec d’antan. J’oserais même dire qu’il s’agit de l’une
des raisons pour lesquelles cette série a été aussi populaire. Elle
présente une image réconfortante du Québec d’autrefois.[…] Avec ses
multiples changements de personnages, la série District 31
aurait pu introduire des personnages principaux plus «colorés», (Ronald
Morris fait peu de cas du personnage de Da-Xia Bernard, Eurasienne,
sympathique et fort efficace analyste sénior de District 31, NDA )
devrions-nous y voir un fonds de préjugés anti-asiatiques chez Ronald
Morris). Elle aurait pu offrir un contrepoids aux stéréotypes dominants.
Avec un tel auditoire, on aurait pu parler d’une véritable éducation au
vivre-ensemble.» (Une image réconfortante du Québec d’autrefois, La Presse,
21 avril) On ne sait ce qu’il faut admirer chez Ronald Morris, son art
de la périphrase ou sa malhonnêteté intellectuelle; «L’imaginaire de la
série», il faut le rappeler c’est d’abord et avant tout, l’imaginaire de
Luc Dionne. Pour «éduquer au vivre-ensemble», faudra-t-il désormais
filtrer les auteurs ou mieux confier l’écriture des prochaines séries
diffusées à Radio-Canada ou ailleurs à des comités représentatifs de la
diversité et préciser d’avance aux auteurs combien il leur faut
présenter de «personnages principaux» «colorés».
Visiblement aux yeux de
Ronald Morris, la liberté d’expression des auteurs ne pèse pas lourd,
il faut faire de ces derniers les propagandistes de la promotion de la
diversité et du vivre-ensemble. C’est un ami dans un courriel qui a le
mieux expliquer la principale raison du succès de District31; District 31 nous rassemblait parce qu’elle nous ressemblait.
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