Faut-il
considérer le Centre Bell comme se trouvant en territoire mohawk
non-cédé? Est-ce qu'il faut comprendre du texte qui sera dorénavant lu
avant les matchs à domicile du Canadien de Montréal?
Un texte qui a suscité quelques vagues à Québec des vagues épousant les lignes de parti.
Quel
est ce texte suscitant des réactions autant de Dominique Anglade, de
Gabriel Nadeau-Dubois que de Pierre Saint-Paul Plamondon?
«Les
Canadiens deMontréal souhaitent reconnaître les Kanien'kaha, également
connus sous le nom de nation mokawk pour leur hospitalité sur le
territoire traditionnel et non cédé ou nous sommes réunis aujourd'hui.
Tiohtia :ke\Montréal est historiquement connu commun lieu de
rassemblement pour les Premiers Peuples.
«Aujourd'hui, Montréal accueille
une population diversifiée d'Autochtones et d'autres peuples c'est dans
le respect des liens avec le passé , le présent et l'avenir que nous
reconnaissons les relations actuelles que nous entretenons avec les
autochtones et autres peuples de la communauté que nous avons le
privilège de jouer depuis plus de cent ans.»
Insignifiant
dans sa rectitude politique, ce texte a fait réagir à Québec,
insignifiant dans la mesure ou il reprend la thèse du «territoire
non-cédé» par les Mohawks, insignifiant par son coup de chapeau à la
diversité de Montréal. Des réactions qui ne surprendront pas tant elles
épousent les lignes de parti. Les partis représentés à l'Assemblée
nationale nous montrant leur ADN dans cette histoire.
«La
chef du Parti libéral, Dominique Anglade, juge que le message qui est
lu par l'annonceur officiel Michel Lacroix au début de chaque match à
domicile est «la bonne chose à faire dans le contexte actuel. » «C'est
une initiative qui va dans le sens d'une réconciliation [avec les]
peuples autochtones. Je la salue en ce sens.» a-t-elle déclaré mardi.»
(l'initiative du Canadien divise à Québec, La Presse, 19
octobre). une initiative qui va peut-être dans le sens d'une
réconciliation avec les peuples autochtones, mais une initiative qui va
surtout dans le sens de soustraire la ville de Montréal au territoire du
Québec français et fait peu de cas des sacrifices des fondateurs de
Ville-Marie.
Le
chef parlementaire de Québec solidaire, Gabriel Nadeau-Dubois (GND),
répond «qu'il faut laisser le débat d'historiens aux historiens.»
Probablement lui-même étonné par sa lucidité; GND revient rapidement à
des propos plus familiers en déclarant: «Tant et aussi longtemps qu'on
aura pas cette conversation de nation à nation pour reconnaître les
droits ancestraux découlant des terres ancestrales, on va être pris dans
des controverses comme celle-là.» a-t-il déploré.»
« Si
ce n'est pas vrai, si c'est erroné sur le plan historique que
d'affirmer que c'est un territoire mohawk non cédé, la vérité est
importante. La rigueur et les faits comptent.» a pour sa part affirmé le
chef péquiste Paul Saint-Pierre Plamondon.» Laissons les historiens
nous éclairer et non les organisations sportives.»
Il
serait extrêmement surprenant que les Canadiens de Montréal aient fait
appel à un ou des historiens pour déterminer si Montréal était en
«territoire mohawk non-cédé», nous croyons plutôt que les Canadiens se
sont laissé inspirer par les Valérie Plante et Denis Coderre de ce
monde, les vrais responsables de toute cette triste histoire ce sont
eux. Pourquoi l'organisation des Canadiens a-t-elle ouvert cette boîte
de Pandore si ce n'est parce que certains représentants de la classe
politique s'entêtent à qualifier Montréal de «territoire mohawk
non-cédé». Un mensonge répété assez souvent peut finir par apparaître
comme une vérité.
Chacun
des partis de l'Assemblée est demeuré fidèle à son ADN, les libéraux
jouant la carte de la diversité, Québec solidaire ramenant son idée de
dialogue de nation à nation. Il faut saluer l'intelligence de Paul
Saint-Pierre Plamondon nous rappelant de nous en tenir aux faits. Dans
ce concert des chefs ou leaders parlementaires, il faut noter l'absence
de François Legault. Manifestant une nouvelle fois son indifférence à ce
qui peut apparaître comme symbolique en politique, le chef de la CAQ
est demeuré coi. C'est Ian Lafrenière ci-devant ministre responsable des
affaires autochtones, qui a exprimé la position du gouvernement: c'est
avec une banalité comme: «C'est important de reconnaître que les
Premières nations étaient ici avant nous.» a-t-il déclaré en mêlée de
presse mercredi. [...] (Le Canadien a probablement fait une erreur,
selon Lafrenière, La Presse, 20 octobre). Heureusement le ridicule ne tue pas.
Nous
devrons encore nous résoudre à entendre cette fable de «Montréal,
territoire mohawk non-cédé» dans la bouche de Valérie Plante et Denis
Coderre.à eux de méditer les paroles suivantes: «Mais certains
historiens, comme Denys Delage, soutiennent que le territoire de
Montréal était plutôt occupé par les Algonquins lors de la colonisation
française, et non par les Mohawks.»
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