Tuesday, October 19, 2021

Ce n'est pas la fin...



Ce n'est même pas le commencement de la fin. Mais c'est peut-être la fin du commencement.(Winston Churchill, 10 novembre 1942, aux Communes britanniques, suite à la victoire d'El Alamein).
L'Union européenne, sort à peine du Brexit que déjà, elle entre dans le Polexit. Cette fois c'est la Pologne qui rue dans les brancards, au coeur du Polexit la question de la primauté du droit communautaire versus le droit constitutionnel polonais. Il n'est pas inutile de se souvenir que la démarche conduisant au Brexit n'a pas commencé autrement; début 2018, le Parlement britannique réaffirmait la primauté du droit britannique sur le droit communautaire. 
Les technocrates de Bruxelles ont fait peu de cas de l'attachement des Polonais à leur liberté retrouvée après des années de joug soviétique, de même qu'il ont tenu pour quantité négligeable le particularisme britannique.  
 
 

 
 
À la mi-octobre, le gouvernement polonais affirmait la primauté du droit polonais sur le droit communautaire. Est ainsi remis en cause un principe-clé de l'appartenance à l'Union européenne (UE). Cette réaffirmation de la primauté du droit polonais aura-t-elle pour conséquence de conduire la Pologne à sortir de l'Union européenne. Une telle sortie aurait pour effet de fragiliser tout l'édifice communautaire en Europe orientale (la Hongrie deViktor Orban gardant un pied sur le frein pour tout ce qui touche au droit «social» de l'Union (homosexualité, avortement, LBGTQ, immigration). Ceux qui rêvaient d'une Europe fédérale sont loin du compte avec le désaveu britannique et les hésitations polonaises.   Reste la possibilité du poids économique, toujours d'actualité à l'heure de l'éventuel affrontement États-unis Chine, Cette Europe devait incarner une civilisation millénaire voulant ardemment vivre dans la paix après deux conflits est aujourd'hui devenu le jouet de technocrates bien loin des réalités des populations des États membres; pas un pays qui ne comptent sur sa minorité euroseptique (il n'y a guère que les pays membres de l'UE en Europe occidentale qui restent dans les rangs sans ruer dans les brancards, encore que Marine Le Pen est évoqué un temps, une sortie de l'UE et de l'Eurozone et que le Mouvement pour la France (de Philippe de Villiers et ) et Debout la République (de  Nicolas Dupont-Aignan) soient aussi ranger dans le camp des euro septiques et que l'Alternative pour l'Allemagne (Alternative Für Deutschland) a elle aussi évoquée une sortie de l'Eurozone) Généralement nationalistes-conservateurs, les euroseptiques comptent aussi dans leurs rangs de nombreuses formations d'extrême-gauche. Un départ polonais marquerait-il la fin du début pour l'Union Européenne? C'est sans illusions qu'il faut observer l'éventualité d'un Polexit ; si la Pologne s'éloigne de l'UE, se sera pour mieux se précipiter dans les bras de l'OTAN au nom de la  défense contre la «l'ennemi séculaire».  Le Polexit pourrait ainsi devenir la première étape de la formation d'un glacis Allemagne-Pologne-Ukraine-Pays baltes formé contre la Russie. À ce jeu, Les États-Unis seraient les seuls gagnants à un Polexit; l'affaire des sous-marins français montrant bien la considération américaine à l'égard de l'Europe.Alors, et le Brexit? Le Brexit, pour sa part, va trop dans le sens de la grande Alliance atlantique et des intérêts américains pour ne pas  recevoir l'assentiment de Washington. Est-ce le commencement de la fin ou la fin du commencement pour l'UE? C'est certainement la fin de l'Union Européenne et il faudra probablement  préférable à l'avenir de parler d'Union Atlantique.

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