Ce
n'est même pas le commencement de la fin. Mais c'est peut-être la fin
du commencement.(Winston Churchill, 10 novembre 1942, aux Communes
britanniques, suite à la victoire d'El Alamein).
L'Union
européenne, sort à peine du Brexit que déjà, elle entre dans le
Polexit. Cette fois c'est la Pologne qui rue dans les brancards, au
coeur du Polexit la question de la primauté du droit communautaire
versus le droit constitutionnel polonais. Il n'est pas inutile de se
souvenir que la démarche conduisant au Brexit n'a pas commencé
autrement; début 2018, le Parlement britannique réaffirmait la primauté
du droit britannique sur le droit communautaire.
Les
technocrates de Bruxelles ont fait peu de cas de l'attachement des
Polonais à leur liberté retrouvée après des années de joug soviétique,
de même qu'il ont tenu pour quantité négligeable le particularisme
britannique.
À
la mi-octobre, le gouvernement polonais affirmait la primauté du droit
polonais sur le droit communautaire. Est ainsi remis en cause un
principe-clé de l'appartenance à l'Union européenne (UE). Cette
réaffirmation de la primauté du droit polonais aura-t-elle pour
conséquence de conduire la Pologne à sortir de l'Union européenne. Une
telle sortie aurait pour effet de fragiliser tout l'édifice
communautaire en Europe orientale (la Hongrie deViktor Orban gardant un
pied sur le frein pour tout ce qui touche au droit «social» de l'Union
(homosexualité, avortement, LBGTQ, immigration). Ceux qui rêvaient d'une
Europe fédérale sont loin du compte avec le désaveu britannique et les
hésitations polonaises. Reste la possibilité du poids économique,
toujours d'actualité à l'heure de l'éventuel affrontement États-unis
Chine, Cette Europe devait incarner une civilisation millénaire voulant
ardemment vivre dans la paix après deux conflits est aujourd'hui devenu
le jouet de technocrates bien loin des réalités des populations des
États membres; pas un pays qui ne comptent sur sa minorité euroseptique
(il n'y a guère que les pays membres de l'UE en Europe occidentale qui
restent dans les rangs sans ruer dans les brancards, encore que Marine
Le Pen est évoqué un temps, une sortie de l'UE et de l'Eurozone et que
le Mouvement pour la France (de Philippe de Villiers et ) et Debout la République (de Nicolas Dupont-Aignan) soient aussi ranger dans le camp des euro septiques et que l'Alternative pour l'Allemagne (Alternative Für Deutschland)
a elle aussi évoquée une sortie de l'Eurozone) Généralement
nationalistes-conservateurs, les euroseptiques comptent aussi dans leurs
rangs de nombreuses formations d'extrême-gauche. Un départ polonais
marquerait-il la fin du début pour l'Union Européenne? C'est sans
illusions qu'il faut observer l'éventualité d'un Polexit ; si la Pologne
s'éloigne de l'UE, se sera pour mieux se précipiter dans les bras de
l'OTAN au nom de la défense contre la «l'ennemi séculaire». Le Polexit
pourrait ainsi devenir la première étape de la formation d'un glacis
Allemagne-Pologne-Ukraine-Pays baltes formé contre la Russie. À ce jeu,
Les États-Unis seraient les seuls gagnants à un Polexit; l'affaire des
sous-marins français montrant bien la considération américaine à l'égard
de l'Europe.Alors, et le Brexit? Le Brexit, pour sa part, va trop dans
le sens de la grande Alliance atlantique et des intérêts américains pour
ne pas recevoir l'assentiment de Washington. Est-ce le commencement de
la fin ou la fin du commencement pour l'UE? C'est certainement la fin
de l'Union Européenne et il faudra probablement préférable à l'avenir
de parler d'Union Atlantique.
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