Saturday, April 13, 2019

À bas la haine


Le débat sur l'adoption éventuelle du projet de loi 21 (P.L.21 ) sur l'interdiction du port d'insignes religieux pour certaines catégories de fonctionnaires fait couler beaucoup d'encre et bonne lieu à des déclarations qui finissent par être révélatrices. Un exemple de ces déclarations nous est fourni le directeur des affaires publiques du CIJA ( Centre for Israel and Jewish affairs) David Ouellette, ce dernier déclarait : »Il n'est pas question de s'associer de quelque façon que soit à Adil Charkaoui «. Le réveil de David Ouellette a probablement été brutal, sa mise en garde ayant lieu deux jours après la manifestation, les juifs ayant manifesté le 7 avril ont probablement considéré avoir plus en commun avec Adil Charkaoui qu'avec leurs concitoyens québécois électeurs de la Coalition Avenir Québec (CAQ) (Laïcité : des organismes juifs se dissocient de la manifestation de dimanche, La Presse, 9 avril),  la manifestation en question est celle qui s'est tenue dans les rues de Montréal, manifestation qui n'était pas la première, depuis l'élection de la CAQ, il n'y a guère eu de week ends sans manifestation contre la CAQ, la première a eu lieu, le 7 octobre, antiracistes et islamistes se gardent en forme comme ils le peuvent. Dernière en date de ces manifestations, dimanche le 7 avril dernier. Manifestation contre le P.L. 21 suivie par plusieurs milliers de manifestants. Manifestation tenue à l'appel du Collectif québécois contre l'islamophobie du modéré Adil Charkaoui. Le véritable but de la manifestation était de protester contre le P.L. 21 et la Coalition Avenir Québec. (ils dénoncent le projet de «la haine », Journal de Montréal, 7 avril), tenant à dissocier le CIJA et la « communauté" d'Adil Charkaoui, David Ouellette se fait prudemment silencieux sur l'objet même de la manifestation,  qui ne dit mot consent, il faudra bien finir pas croire que le CIJA approuve ces manifestations contre « la haine ». 



David Ouellette a raison de parler de «réthorique incendiaire» pour qualifier les propos de l'imam Charkaoui, mais il semble oublier rapidement la teneur des propos du maire de Hampstead, William Steinberg. Pour être crédible, il faut d'abord balayer devant sa porte. David Ouellette se soucie des propos d'Adil Charkaoui, mais il ne pipe mot sur l'attitude profondément anti démocratique de ces milliers de manifestants anti P.L. 21. David Ouellette déclare: « Nous avons fait passer le message dans notre communauté, et les gens étaient très réceptifs au fait que ce n'était pas une bonne idée de s'associer à lui.» Très réceptifs et très naïfs. S'il y a eu  des manifestants juifs dans la marche du 7 avril, c'est qu'ils tenaient à y être et qu'ils voulaient démontrer leur aveuglement volontaire. Tous les voyants rouges étaient allumés. Ont pris la parole, Saïd El Amari et Aymen Derbali (cloué à son fauteuil roulant ), survivants des évènements de la grande mosquée de Québec. Les photographies de la manifestation 7 juin sont pourtant explicites. Les manifestants défilent derrière une large banderole portant un message très clair: « Non aux politiques d'exclusion de la CAQ »ce qui a probablement été le seul véritable ciment de la manifestation (à noter dans le registre du lyrisme diversitaire le papier de Caroline Montpetit du Devoir (Des milliers de personnes défilent contre le projet de loi sur la laïcité, Le Devoir, 8 avril): »On portait le voile, la casquette (probablement des égarés), le turban, le sari (vêtement traditionnel du Sous-continent indien brusquement devenu un vêtement religieux, mais lorsque l'on tient à ratisser large), et l'étoile de David » et le collectif québécois contre l'islamophobie de David Ouellette est devenu un Collectif canadien contre l'islamophobie dans les deux langues officielles de «leur» pays sur la banderole. Selon les angles des photographies prises lors de la manifestation, le diable est dans les détails, il est possible de distinguer un drapeau algérien et un drapeau marocain, à garder en mémoire lorsqu'il viendront nous dire « nous sommes Québécois et nous vous aimons », il y avait aussi un fleurdelisé exhibé l'envers, ce qui est habituellement considéré une marque de mépris. plusieurs discours ont été prononcés en arabe et la manifestation rythmée par des Allahu Akbar (Allah est grand) et a été précédé par une prière de rue devant le Cénotaphe (Québecophopie manière Charkaoui, Le Journal de Montréal . 11 avril). Saluons la volonté du CIJA présenté dans l'article de La Presse comme la voix de la communauté juive « institutionnelle » de prendre ses distances avec un excité comme Adil Charkaoui, mais n'espérons pas que le CIJA prenne ses distances avec William Steinberg, David Lametti et Justin Trudeau qui eux ne rêvent que d'en découdre avec Québec devant les tribunaux. Denise Bombardier pour une ne s'y est pas trompée, elle a bien compris que cette marche c'était « La haine dans les rues de Montréal » ( le Journal de Montréal, 9 avril), C'est bien de haine qu'il s'agit, autant chez Adil Charaoui que chez William Steinberg, seule nuance peut-être, c'est l'Occident dans son ensemble que le premier déteste alors que la haine du second semble viser plus spécifiquement le Québec français.  
 
 
 
Après les insultes d'usage sur le Québec raciste xénophobe et islamophobe, la haine ne fait plus dans les détails. C'est une haine contre le Québec français, haine contre notre identité et contre notre différence dans le Canada multiculturaliste qui trouve à s'exprimer dans les rues de Montréal, il faut noter que cette haine c'est aussi celle d'un certain Montréal contre le «Québec profond « Denise Bombardier note «  Ceux qui croient que de telles manifestations sont l'expression de la démocratie doivent s'interroger(...) Nous sommes plutôt dans une déclaration de guerre qui vise le gouvernement élu selon les règles de l'art , le gouvernement Legault doit aller de l'avant sans ce Montréal et probablement contre lui. À défaut d'être aimés, soyons respectés. Au delà de la haine qu'ils éprouvent pour nous, on songe au titre du film emblématique d'Arthur Lamothe (1969); Le mépris n'aura qu'un temps, Leur haine se nourrit de ce mépris, mépris pour ce qu'il considère comme notre « provincialisme », nous ne somme pas assez ouverts, diversifiés et inclusifs, attachés que nous sommes à notre langue et à nos différences. Pour un peu, ils nous cracheraient au visage la conception qu'entretenait Trudeau père à notre égard, nous somme une tribu. Ils nous apportent la civilisation et leur diversité, nous les remercions en parlant d'identité.

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