Le débat sur l'adoption éventuelle du
projet de loi 21 (P.L.21 ) sur l'interdiction du port d'insignes
religieux pour certaines catégories de fonctionnaires fait couler
beaucoup d'encre et bonne lieu à des déclarations
qui finissent par être révélatrices. Un exemple de ces déclarations
nous est fourni le directeur des affaires publiques du CIJA ( Centre for
Israel and Jewish affairs) David Ouellette, ce dernier déclarait : »Il
n'est pas question de s'associer de quelque
façon que soit à Adil Charkaoui «. Le réveil de David Ouellette a
probablement été brutal, sa mise en garde ayant lieu deux jours après la
manifestation, les juifs ayant manifesté le 7 avril ont probablement
considéré avoir plus en commun avec Adil Charkaoui
qu'avec leurs concitoyens québécois électeurs de la Coalition Avenir
Québec (CAQ) (Laïcité : des organismes juifs se dissocient de la
manifestation de dimanche, La Presse, 9 avril), la manifestation en
question est celle qui s'est tenue dans les rues de Montréal,
manifestation qui n'était pas la première, depuis l'élection de la CAQ,
il n'y a guère eu de week ends sans manifestation contre la CAQ, la
première a eu lieu, le 7 octobre, antiracistes et islamistes se gardent
en forme comme ils le peuvent. Dernière en date
de ces manifestations, dimanche le 7 avril dernier. Manifestation
contre le P.L. 21 suivie par plusieurs milliers de manifestants.
Manifestation tenue à l'appel du Collectif québécois contre
l'islamophobie du modéré Adil Charkaoui. Le véritable but de la
manifestation
était de protester contre le P.L. 21 et la Coalition Avenir Québec.
(ils dénoncent le projet de «la haine »,
Journal de Montréal, 7 avril), tenant à dissocier le CIJA et la «
communauté" d'Adil Charkaoui, David Ouellette se fait prudemment
silencieux sur l'objet même de la manifestation, qui ne dit mot
consent, il faudra bien finir pas croire que
le CIJA approuve ces manifestations contre « la haine ».
David Ouellette a raison de parler de
«réthorique incendiaire» pour qualifier les propos de l'imam Charkaoui,
mais il semble oublier rapidement la teneur des propos du maire de
Hampstead, William Steinberg. Pour être
crédible, il faut d'abord balayer devant sa porte. David Ouellette se
soucie des propos d'Adil Charkaoui, mais il ne pipe mot sur l'attitude
profondément anti démocratique de ces milliers de manifestants anti P.L.
21. David Ouellette déclare: « Nous avons
fait passer le message dans notre communauté, et les gens étaient très
réceptifs au fait que ce n'était pas une bonne idée de s'associer à
lui.» Très réceptifs et très naïfs. S'il y a eu des manifestants juifs
dans la marche du 7 avril, c'est qu'ils tenaient
à y être et qu'ils voulaient démontrer leur aveuglement volontaire.
Tous les voyants rouges étaient allumés. Ont pris la parole, Saïd El
Amari et Aymen Derbali (cloué à son fauteuil roulant ), survivants des
évènements de la grande mosquée de Québec. Les photographies
de la manifestation 7 juin sont pourtant explicites. Les manifestants
défilent derrière une large banderole portant un message très clair: «
Non aux politiques d'exclusion de la CAQ »ce qui a probablement été le
seul véritable ciment de la manifestation (à
noter dans le registre du lyrisme diversitaire le papier de Caroline
Montpetit du Devoir (Des milliers de personnes défilent contre le projet
de loi sur la laïcité,
Le Devoir, 8 avril): »On portait le voile, la casquette
(probablement des égarés), le turban, le sari (vêtement traditionnel du
Sous-continent indien brusquement devenu un vêtement religieux, mais
lorsque l'on tient à ratisser large), et l'étoile
de David » et le collectif québécois contre l'islamophobie de David
Ouellette est devenu un Collectif canadien contre l'islamophobie dans
les deux langues officielles de «leur» pays sur la banderole. Selon les
angles des photographies prises lors de la manifestation,
le diable est dans les détails, il est possible de distinguer un
drapeau algérien et un drapeau marocain, à garder en mémoire lorsqu'il
viendront nous dire « nous sommes Québécois et nous vous aimons », il y
avait aussi un fleurdelisé exhibé l'envers, ce qui
est habituellement considéré une marque de mépris. plusieurs discours
ont été prononcés en arabe et la manifestation rythmée par des Allahu
Akbar (Allah est grand) et a été précédé par une prière de rue devant le
Cénotaphe (Québecophopie manière Charkaoui,
Le Journal de Montréal . 11 avril). Saluons la volonté du CIJA
présenté dans l'article de La Presse comme la voix de la communauté
juive « institutionnelle » de prendre ses distances avec un excité comme
Adil Charkaoui, mais n'espérons pas que
le CIJA prenne ses distances avec William Steinberg, David Lametti et
Justin Trudeau qui eux ne rêvent que d'en découdre avec Québec devant
les tribunaux. Denise Bombardier pour une ne s'y est pas trompée, elle a
bien compris que cette marche c'était « La
haine dans les rues de Montréal » ( le Journal de Montréal, 9
avril), C'est bien de haine qu'il s'agit, autant chez Adil Charaoui que
chez William Steinberg, seule nuance peut-être, c'est l'Occident dans
son ensemble que le premier déteste
alors que la haine du second semble viser plus spécifiquement le Québec
français.
Après
les insultes d'usage sur le Québec raciste xénophobe et islamophobe, la
haine ne fait plus dans
les détails. C'est une haine contre le Québec français, haine contre
notre identité et contre notre différence dans le Canada
multiculturaliste qui trouve à s'exprimer dans les rues de Montréal, il
faut noter que cette haine c'est aussi celle d'un certain
Montréal contre le «Québec profond « Denise Bombardier note « Ceux qui
croient que de telles manifestations sont l'expression de la démocratie
doivent s'interroger(...) Nous sommes plutôt dans une déclaration de
guerre qui vise le gouvernement élu selon les
règles de l'art , le gouvernement Legault doit aller de l'avant sans ce
Montréal et probablement contre lui. À défaut d'être aimés, soyons
respectés. Au delà de la haine qu'ils éprouvent pour nous, on songe au
titre du film emblématique d'Arthur Lamothe (1969);
Le mépris n'aura qu'un temps,
Leur haine se nourrit de ce mépris, mépris pour ce qu'il considère
comme notre « provincialisme », nous ne somme pas assez ouverts,
diversifiés et inclusifs, attachés que nous sommes à notre langue et à
nos différences. Pour un peu, ils nous cracheraient au
visage la conception qu'entretenait Trudeau père à notre égard, nous
somme une tribu. Ils nous apportent la civilisation et leur diversité,
nous les remercions en parlant d'identité.
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