L'administration américaine revient à
la charge, cette fois, c'est l'Allemagne qui sert de clou et le
vice-président Mike Pence qui sert de marteau. Ce dernier accuse
l'Allemagne de comportement « inacceptable » parce
que cette dernière refuse de hausser son budget militaire à 2% de son
PIB et se montre favorable au gazoduc russe (OTAN: Mike Pence juge
« inacceptable »l'attitude de l'Allemagne,
La Presse, 3 mars). On reconnaîtra un des mantras de la politique
étrangère de Donald Trump accusant volontiers les membres de l'OTAN de
«profiter» de la générosité américaine et de la protection de l'Oncle
Sam sous le couvert d'une alliance
militaire. Réflexion digne d'un boutiquier et d'un ignare.
Les membres européens de l'OTAN,
première manière(le Royaume Uni, la France, l'Allemagne de l'Ouest, la
Belgique, les Pays-Bas, les pays scandinaves moins la Danemark et
Norvège) n'ont pas « profiter » de la protection
américaine. Pendant un demi-siècle, ils ont servi de glacis à
l'Amérique. C'est dans les plaines allemande et française que se
seraient précipités les blindés du pacte de Varsovie. Ce sont les
villes et les civils européens se remettant à peine de la Seconde
guerre mondiale qui auraient subis les bombardements de l'aviation
soviétique. Il faut aussi se demander comment appeler des alliés qui
sont arrivés comme des libérateurs en 1945, mais ne sont jamais
véritablement repartis depuis, des occupants? Ce que les
Trump et Pence de ce monde demande aux Européens, c'est d'acquitter la
note des frais d'occupation. En acceptant le risque de servir de
«bouclier» aux États-Unis et en permettant à ces derniers organiser leur
riposte et de préserver leurs populations civiles
, les Pays européens ont largement payé le coût de leur défense. Les
pays européens n'ont pas « profité » des États-Unis. Il serait
peut-être exagéré d'écrire que les États-Unis ont «profité» des pays
européens, mais il faut peut-être creuser l'idée. Consommateurs
de matériel militaire américains pendant des décennies, les pays
européens ont laissé sur l'autel de l'OTAN, le développement de leurs
industries aéronautiques. Pas de contreparties pour les achats de
chasseurs North American, Lockheed, General Dynamics, etc.
au fil des ans, dernier en date de ces marchés de dupes, Le « marché du
siècle » en 1975. les Français ont réussi à développer la série des
Mirage et, dans un autre registre, les blindés Leclerc. les Anglais et
les Italiens ont maintenu à bout de bras une
industrie aéronautique militaire pendant quelques années, mais en
devant se contenter de pays du Tiers Monde comme seuls clients.
Il est possible d'appliquer la même
logique au Canada, la Création du NORAD en 1957 visait elle aussi à
«protéger» l'espace aérien américain, c'est au-dessus de l'espace aérien
canadien que bombardiers et missiles soviétiques
se seraient déployés pour atteindre les villes du Mid-West américain et
briser la puissance économique de l'Oncle Sam. Disposant ainsi de
victimes consentantes au jeu de massacre d'une guerre conventionnelle
et, peut-être d'une guerre nucléaire, le prix payé
par les américains est finalement assez peu élevé. Il ne faudrait pas
l'oublier alors que certains manoeuvrent pour nous engager dans une
deuxième guerre Froide en diabolisant la Russie de Vladimir Poutine et
en multipliant les provocations, les va-t'en guerre
d'avant 1939 étaient qualifiés de bellicistes, le terme pourraient
resservir pour une Chrysta Freeland. Les opposants à la guerre en 1939
avaient lancé un slogan entré dans les livres d'histoire, »Mourir pour
Dantzig» pour faire connaître leur volonté de
ne pas mourir pour la ville et le couloir de Dantzig, objet d'un
contentieux entre l'Allemagne et la Pologne et ses alliés
franco-britanniques. Nous pourrions à notre tour lancer «mourir pour le
Donbass» afin de faire connaître notre volonté de ne pas être
partie prenante aux accrochages entre Russes et Ukrainiens.Et de ne pas
nous trouver à une guerre ou il n'y a aucun enjeu canadien en cause.
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