Du
haut de sa chaire de chroniqueur
au Journal de Montréal, Richard Martineau a décidé de donner une leçon
de «démocratisme» et de courage politique à ceux qu'il qualifie de
« révolutionnaires de salon » (Les Révolutionnaires de salon,
Journal de Montréal,
23 avril). À qui s'en prend-il au fait, il s'en prend aux
révolutionnaires et antifascistes qui traitent de fascistes certains
chefs d'État démocratique « lus"
plutôt que de s'en prendre à de vrais chefs d'État autoritaires ou
« fascistes ». Il prend la peine mentionner la Turquie d'Erdogan et la
Corée du Nord de Kim Jong Un, passant rapidement sur le fait que le
premier est d'abord un politicien conservateur islamiste
et le second l'héritier de la première et de la seule monarchie
communiste au monde. "Pourquoi ne pas aller dénoncer les vrais
dictateurs chez eux, dans leurs pays , au lieu d'attaquer Trump ou
François Legault. Simple: parce que dans les vrais dictatures
, il n'y a aucune liberté d'expression! Parce que dans les vraies
dictatures , les militants antifascistes sont arrêtés et envoyés en
prison. Lorsque tu vis dans une démocratie, tu peux dire tout ce que tu
veux et attaquer qui tu veux sans aucune crainte,
car la loi protège ta liberté d'expression. Tu ne risques absolument
rien, tu as tous les avantages.» Nous pourrions suggérer certains thèmes
de chroniques à Richard Martineau, thèmes qui lui permettraient de
vérifier rapidement les limites de cette liberté
d'expression qu'il porte aux nues.
Martineau, toujours en froid avec
les définitions, précise rarement le sens des mots qu'il utilise dans
ses chroniques.
Dans sa charge contre les
« révolutionnaires de salon », il évoque avec admiration les démocrates
qui entre 1936 et 1939 se sont rendus en Espagne, alors théâtre d'une
guerre civile entre Républicains et
nationalistes du général Franco. Il écrit «Il fut un temps ou les
militants antifascistes avaient du courage. Ils sont sautés dans le
premier avion», Passons sur l'anachronisme, c'est en bateau et en train
que les volontaires gagneront la France, puis de Paris,
ils gagneront l'Espagne par train. Erreur mineure que l'on mettra au
crédit de l'enthousiasme de Martineau pour ces vrais « antifascistes
combattants ». Impardonnable par contre, le silence de Martineau sur
l'appartenance politico-idéologique de ces volontaires.
Ils ne se rendaient pas en Espagne en touristes et en dilettantes, mais
combattaient en Espagne soigneusement encadrés dans les « Brigades
internationales » levées par l'Union soviétique et les Partis communiste
locaux. Il faut rappeler que l'Union Soviétique
et les partis communistes locaux de l'époque qui font alors allégeance
au Komintern (l'Internationale Communiste) sont en plein stalinisme.
L'admiration de Martineau va donc paradoxalement à des démocrates
inspirés par l'idéologie d'un Kim Jong Un (le communisme
stalinien). Hier comme aujourd'hui, les antifascistes sont des « idiots
utiles, hier du communisme international, aujourd'hui du conformisme
progressiste ambiant. Dernier coup de chapeau du chroniqueur à ces
idiots utiles: « Ils ont risqué leur vie sur les
lieux même ou l'histoire se faisait. »
Autre
source d'inspiration que
propose Martineau à ces « révolutionnaires de salon », Régis Debray
partant avec Ernesto Che Guevara pour la Bolivie en 1967 pour allumer
des foyers de guérilla castristes, nous nageons là aussi en plein
paradoxe, ce que Régis Debray proposait en définitive
aux paysans boliviens, c'était un régime communiste à la cubaine.
Quelques années après son retour en France, Debray deviendra Chargé de
mission pour les relations internationales de François Mitterand,
peut-être; est-ce là l'ambition
ultime de Martineau, devenir conseiller du Prince, l'homme
a l'étoffe d'un courtisan. Richard Martineau a les héros qu'il peut ou
veut avoir, il aurait sérieusement intérêt à revoir ces manuels
d'histoire avant de chroniquer. Les modèles qu'il propose à ses lecteurs
et éventuels révolutionnaires de salon sont surtout
des figures emblématiques de la plus pauvre mythologie de la gauche
occidentale. Prétendant jouer au « rebelle de droite » dressé contre le
progressisme ambiant, dans ce cas, Martineau a tout faux et il peut
difficilement cacher ses débuts de carrière journalistique
au progressiste hebdomadaire Voir,
Avis
au chroniqueur, avant de virer sa cuti, il est préférable de bien
s'assurer que sa
mue est bien complétée, jusque là, mieux vaut se taire.
Pour l'heure
Richard Martineau et sa conjointe, Sophie Durocher ne sont guère plus
que des « bobos » qui prend une pose de droite pour se distinguer au
sein de l'intelligentsia montréalo-platoïde. Après
avoir ainsi sermonné ceux qu'Ils considèrent comme des
« révolutionnaires de salon », nous attendons la chronique ou il nous
annoncera son départ de « d'héroïque démocrate combattant « pour
Ankara, Hanoï ou Pyong Yang. Parions que comme les « révolutionnaires
de salon » qu'il dénonce. Martineau en « démocrate en peau de lapin »
qu'il est restera confortablement assis dans sa chaise berçante et
continuera de pontifier devant son ordinateur
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