Sunday, November 18, 2018

Recrutement tous azimuts


Nous sommes assaillis depuis quelques mois d' articles ou de reportages sur la pénurie de main d'oeuvre. Surtout utilisée pour nous faire accepter l'idée d'un recours à une main d'oeuvre immigrée, La campagne en question ne néglige aucune avenue pour trouver « bras et cerveaux ». Première clientèle visée, Les travailleurs âgés, «Pénurie de main d'oeuvre: travailleurs âgés recherchés » (Ici-Canada, 27 novembre). Les travailleurs âgés étant réputés fiables et rassurants pot la clientèle en raison de leur expérience.  Dans leur monde, jusqu'à quel âge faudra travailler, avant d'aspirer à une retraite méritée.  Dans de telle conditions, c'est un grand Retour du XIXe siècle que nous voyons à l'horizon La pénurie touche des secteurs d'activités inattendu, aux antipodes des secteurs primaire ou tertiaire. L'industrie de l'aviation est semble-t-il visée: » Une pénurie mondiale de pilotes de ligne à l'horizon » (Ici-Canada, 10 octobre).  
Dans ce cas, certains mentionnent le fait que l'industrie doit s'ouvrir aux femmes. Après les travailleurs âgées et les femmes, ou les industries tous secteurs confondus sont-telles susceptibles de recruter. Il ne reste que le bassin de travailleurs qui a fait la fortune du capitalisme du XIXe siècle, les enfants et les adolescents, si ces derniers peuvent flipper des burgers et tenir la caisse chez MacDonald's, il n'y a rien à leur épreuve dans l'industrie de la restauration, dans l'agro-alimentaire ou dans le commerce de détail après une bonne formation. Ils ont déjà travaillé dans les mines et la forêt, ils pourraient y retourner. Certains évoquent déjà l'idée: « À l'heure actuelle, il y a une politique interne de la Ville qui dit que ça prend au moins un Secondaire 5, mais on sait que certains métiers pourraient être exercés  avec moins de formation a affirmé le président de la commission des ressources humaines de Saguenay, Marc Bouchard» (« un secondaire 3 suffisant pour travailler à la Ville de Saguenay », Journal de Québec, 13 novembre).  
Monsieur Bouchard, en plus d'être un véritable ver dans le fruit, c'est aussi un incompétent. Il  mentionne les cols bleus,  les opérateurs de machinerie (pour ces derniers, un Diplôme d'études professionnelles,D. E.P. est requis et le titre de compagnon requiert 2 000 heures de travail à titre d'apprenti), les journaliers, les employés affectés aux usines de filtration ou aux stations d'épuration (eux aussi doivent détenir un D.E.P. acquis au terme de 2000 heures de cours sur 2 ans). Nous sommes loin du Secondaire 3 de monsieur Bouchard.  Ce dernier exprime bien le rêve de certains employeurs-patrons en revenant à une main d'oeuvre non-spécialisée et sans formation générale, constamment à la merci d'employeurs pouvant choisir entre des travailleurs prêts à se soumettre à leurs caprices et à se disputer férocement les postes disponibles. Après la main-d'oeuvre immigrée, est-ce aux patrons que nous devrons une politique nataliste. Il faut que la Droite nationale et sociale s'arcboute sur la défense de l'État social et son filet social.  À moins que nous ne commencions à réfléchir à la décroissance et à la sortie d'un capitalisme qui n'est plus en mesure de gérer son hypertrophie.

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