Revenant sur sa défaite de 1er octobre, le Parti Québécois (PQ) commencerait-il à entendre raison.
Les propos de Pascal Bérubé, député de Matane-Matapédia et chef par
intérim du Parti le laisse espérer. Il affirme « Qu'il soit de droite ,
du centre ou de gauche, tout indépendantiste doit se sentir à la maison
au Parti Québécois (Parti Québécois: appel
à un virage à droite pour se rencentrer, Le Devoir, 19
novembre). Cette hospitalité nouvelle pourrait réjouir les hommes et les
femmes de droite au Québec, mais l'invitation faite aussi aux
indépendantistes du centre et de gauche pourrait donner
l'impression aux indépendantistes de droite, que dans toute cette
histoire, ils seront comme à l'habitude les cocus de l'histoire. Depuis
les militants du Ralliement national du docteur René Jutras passé avec
armes et bagages au Parti Québécois lors de la
fusion avec le Mouvement Souveraineté-Association en 1968, les hommes
de droite ayant rejoint le PQ ont du au fil des ans se faire à l'idée
d'avaler des couleuvres. Ils peuvent chercher en vain une grande idée de
droite devenue projet de loi puis adopté et
transformé en mesure législative.
La loi 101, la Loi sur la
protection du territoire agricole celle sur le financement des partis
politiques ont peut-être des accents vaguement droitistes, mais la
première après les charcutages de la Cour suprême apparaît
aujourd'hui bien timide. Il aura fallu une cuisante défaite pour
ramener à la raison députés et responsables péquistes, pour l'heure ce
ne sont encore que des mots, mais les constatations donnent espoir.
« Les ex-députés Nicolas Marceau (Rousseau) et Alain
Therrien ( Sanguinet) ont attribué, en partie, la débâcle électorale
aux tassements vers la gauche effectués par le PQ afin de favoriser une
convergence avec Québec solidaire , puis pour séduire les sympathisants
de QS. Ce faisant , le PQ s'est aliéné un
grand nombre de centristes , à commencer par ceux penchant vers la
droite, selon eux. « quand on a tendu la main à Québec solidaire . on a
perdu beaucoup de gens qui étaient au centre et au centre-droit. Il y a
des gens qui nous ont dit : « On n'accepte pas
que vous vous rapprochiez autant de la gauche radicale que ça » a
relaté M.Therrien. Un véritable virage à droite susciterait probablement
les mêmes réactions chez les centristes du PQ, « on n'accepte pas que
vous vous rapprochiez autant de la droite radicale ».
Le PQ a mis du temps à comprendre , en 2014 , Martin Lemay ancien
député péquiste de la circonscription de Sainte-Marie Saint Jacques,
dans son livre
L'Union fatale: comment l'union entre la gauche et l mouvement indépendantiste compromet l'indépendance du Québec
dénonçait déjà cette proximité que semblait rechercher l'establishment
du PQ, avec la gauche québécoise. La dénonciation n'a pas
été entendu et le navire péquiste a continué à se diriger vers les
récifs qu'il a rencontré au soir du 1er octobre. Les propos de Pascal
Bérubé, Nicolas Marceau et Alain Therrien demandent une lecture
attentive. Le titre de l'article du Devoir résume bien
l'attitude du PQ, le virage a droite n'aurait que pour seule fin que de
recentrer le parti. Alain Therrien est plus clair, « le PQ s'est aliéné
un grand nombre de centristes à commencer par ceux penchant vers la
droite », Alain Therrien n'a visiblement guère
de sympathies pour les hommes et les femmes de droite, ils ne nous aime
que centristes.» et, visiblement partisan de la thèse que Canadiens et
Québécois tiennent à être gouverné au centre, il ne souhaite que le
retour des centristes de droite, que feront
les nationalistes plus à droite? Se sentant ainsi désirés, il devraient
demeurer à la maison ou à la Coalition Avenir Québec, un peu plus à
droite, mais finalement bien peu nationaliste avec son autonomisme.
Pascal Bérubé déclarait au cours de ce week-end:
« la véritable coalition, c'est le Parti québécois. Alors, que cet
esprit de coalition nous anime pour la suite et qu'on accueille tous les
indépendantistes. » Le problème avec cette déclaration d'Alain
Therrien est qu'il n'y a qu'un autre pôle indépendantiste
hors le PQ et ce pôle est très à gauche. Alain Therrien semble dire,
pour paraphraser le George Orwell de
La ferme des animaux: « Tous les indépendantistes sont les bienvenus, mais certains sont plus bienvenus que d'autres».
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