Thursday, November 22, 2018

Le début de la sagesse


Revenant sur sa défaite de 1er octobre, le Parti Québécois (PQ) commencerait-il à entendre raison. Les propos de Pascal Bérubé, député de Matane-Matapédia et chef par intérim du Parti  le laisse espérer.  Il affirme « Qu'il soit de droite , du centre ou de gauche, tout indépendantiste doit se sentir à la maison au Parti Québécois (Parti Québécois: appel à un virage à droite pour se rencentrer, Le Devoir, 19 novembre). Cette hospitalité nouvelle pourrait réjouir les hommes et les femmes de droite au Québec, mais l'invitation faite aussi aux indépendantistes du centre et de gauche pourrait donner l'impression aux indépendantistes de droite, que dans toute cette histoire, ils seront comme à l'habitude les cocus de l'histoire. Depuis les militants du Ralliement national du docteur René Jutras passé avec armes et bagages au Parti Québécois lors de la fusion avec le Mouvement Souveraineté-Association en 1968, les hommes de droite ayant rejoint le PQ ont du au fil des ans se faire à l'idée d'avaler des couleuvres. Ils peuvent chercher en vain une grande idée de droite devenue projet de loi puis adopté et transformé en mesure législative.  
 
 
 
 
 
La loi 101,  la Loi sur la protection du territoire agricole celle sur le financement des partis politiques ont peut-être des accents vaguement droitistes, mais la première après les charcutages de la Cour suprême apparaît aujourd'hui bien timide.  Il aura fallu une cuisante défaite pour ramener à la raison députés et responsables péquistes, pour l'heure ce ne sont encore que des mots, mais les constatations donnent espoir. « Les ex-députés Nicolas Marceau (Rousseau) et Alain Therrien ( Sanguinet) ont attribué, en partie,  la débâcle électorale aux tassements vers la gauche effectués par le PQ afin de favoriser une convergence avec Québec solidaire , puis pour séduire les sympathisants de QS. Ce faisant , le PQ s'est aliéné un grand nombre de centristes , à commencer par ceux penchant vers la droite, selon eux. « quand on a tendu la main à Québec solidaire . on a perdu beaucoup de gens qui étaient au centre et au centre-droit. Il y a des gens qui nous ont dit : « On n'accepte pas que vous vous rapprochiez autant de la gauche radicale que ça » a relaté M.Therrien. Un véritable virage à droite susciterait probablement les mêmes réactions chez les centristes du PQ, « on n'accepte pas que vous vous rapprochiez autant de la droite radicale ».  Le PQ a mis du temps à comprendre , en 2014 , Martin Lemay ancien député péquiste de la circonscription de Sainte-Marie Saint Jacques, dans son livre L'Union fatale: comment l'union entre la gauche et l mouvement indépendantiste compromet l'indépendance du Québec dénonçait déjà cette proximité que semblait rechercher l'establishment du PQ, avec la gauche québécoise.  La dénonciation n'a pas été entendu et le navire péquiste a continué à se diriger vers les récifs qu'il a rencontré au soir du 1er octobre.  Les propos de Pascal Bérubé, Nicolas Marceau et Alain Therrien demandent une lecture attentive.  Le titre de l'article du Devoir résume bien l'attitude du PQ, le virage a droite n'aurait que pour seule fin que de recentrer le parti. Alain Therrien est plus clair, « le PQ s'est aliéné un grand nombre de centristes à commencer par ceux penchant vers la droite », Alain Therrien n'a visiblement guère de sympathies pour les hommes et les femmes de droite, ils ne nous aime que centristes.» et, visiblement partisan de la thèse que Canadiens et Québécois tiennent à être gouverné au centre, il ne souhaite  que le retour des centristes de droite, que feront les nationalistes plus à droite? Se sentant ainsi désirés, il devraient demeurer à la maison ou à la Coalition Avenir Québec, un peu plus à droite, mais finalement bien peu nationaliste avec son autonomisme. Pascal Bérubé déclarait au cours de ce week-end:  «  la véritable coalition, c'est le Parti québécois. Alors, que cet esprit de coalition nous anime pour la suite et qu'on accueille tous les indépendantistes. »  Le problème avec cette déclaration d'Alain Therrien est qu'il n'y a qu'un autre pôle indépendantiste hors le PQ et ce pôle est très à gauche.  Alain Therrien semble dire, pour paraphraser le George Orwell de La ferme des animaux: « Tous les indépendantistes sont les bienvenus, mais certains sont plus bienvenus que d'autres».

No comments:

Post a Comment