Monday, November 11, 2024

Cap sur les récifs



Le Congrès des membres du Parti libéral du Québec (PLQ) qui se tient au cours de week end à Lévis a fourni aux militants libéraux et aux aspirants à la direction du PLQ une occasion d’échanger poignées de main et surtout de mieux faire connaître leurs idées. Il appert malheureusement que les idées de ces aspirants-chefs ne brillent guère par leur nouveauté. 
Pire, mises en application elles ramèneraient le Québec en arrière.
À tout seigneur, tout honneur, laissons d’abord la parole au sieur Coderre. Pas d’ambiguïté pour l’ancien ministre fédérat; «On devrait scrapper [la loi 96]» a lancé dimanche, catégorique, Denis Coderre, au sujet de la législation caquiste qui a renforcé la Charte de la langue française en imposant notamment le gel des inscriptions dans les cégeps anglophones.»




« Le candidat Frédéric Beauchemin est du même avis que l’ex-maire de Montréal. Comme père de famille, il déplore que le gouvernementLegault ait limité l’accès des francophones à l’établissement collégial de leur choix. « En tant que parent, ce que j’aurais souhaité pour mes enfants, c’est de les envoyer au cégep de leur choix pour qu’ils puissent aller dans l’université de leur choix.(en clair, Dawson, aujourd’hui, McGill, demain, NDA), S’ils veulent aller dans une université anglophone parce qu’ils veulent avoir une carrière internationale ou une carrière basée à Montréal avec des clients à l’international, parler anglais, c’est une bonne affaire pour eux autres» a illustré Le député de Marguerite-Bourgeoys (Elvis Gratton, sort de ce corps, NDA, pour Frédéric Beauchemin, l’École des hautes études commerciales(HEC) n’est pas digne d’accueillir ses enfants, NDA). Selon lui, retirer cette disposition de la Charte de la langue française ne va pas contribuer à affaiblir notre langue commune.
Autre prétendant au trône libéral, l’ex-ministre fédérat Pablo Rodriguez projette aussi de mettre fin au gel des inscriptions dans les collèges de langue anglaises. Enfant de la loi 101, il tient à la Charte de la langue française[…]. Mais il estime que la disposition récemment ajoutée qui force les immigrants installés au Québec depuis plus de six mois à recevoir des communications de l’État exclusivement en français ne tient pas la route.» (Chefferie PLQ: un gouvernement libéral va assouplir la Charte de la langue française, Journal de Montréal, 10 novembre). 
 
Frédéric Beauchemin (une légende semblait nécessaire)

 
 
Un assouplissement qui ne peut que réjouir les militants anglophones du PLQ qui demandaient des services de santé bilingues partout au Québec. «Dans une résolution régionale, les militants de Montréal-Ouest proposent d’ailleurs qu’un gouvernement libéral préconise des politiques qui protègent les droits des anglophones de recevoir des services de santé danseur langue »sans obstacles ni retards »Que le PlQ s’engage à garantir l’accès aux services de santé en anglais partout au Québec, en veillant à ce que les mesures nécessaires soient prises pour aider les établissements de santé, le personnel et les patients à accéder à des services bilingues , le cas échéant» précise le texte qui sera soumis au vote. L’association libérale rappelle que les communautés d’expression anglaise de certaines régions du Québec ont exprimé des préoccupations quant à la disponibilité et l’accessibilité des services de santé en anglais. Cet été, une directive du gouvernement Legault en lien avec la modernisation de la loi 101 avait semé l’émoi chez certains anglophones qui voyaient une manière de limiter leur accès aux soins de santé dans leur langue . La CAQ a dû publier une mise au point en septembre pour calmer le jeu.»(Congrès duPLQ: Les militants veulent des services bilingues garantis partout au Québec, Journal de Québec, 7 novembre) Ce congrès des membres du PLQ pouvait s’avérer être une belle occasion de renouer avec l’électorat francophone. En laissant quelques militants anglophones exaltés de l’Ouest de l’île de Montréal tenir la barre de leur parti,  les membres du PLQ acceptent que leur parti fasse cap vers les récifs d’une autre défaite électorale, cinglante probablement comme celle de 2022. Je ne peux que le souhaiter et voir le capitaine du PLQ, à ce moment, qu’il s’agisse de Denis Coderre, Pablo Rodriguez ou Frédéric Beauchemin. faire naufrage avec le navire libéral.

Friday, November 8, 2024

Faites comme chez-vous

 



Sur fonds de tensions diplomatiques Inde-Canada, Tensions qui ne se limitent plus aux seules chancelleries, mais sont maintenant descendues dans les rues canadiennes. 
 

 
 
«Des manifestations violentes opposant hindous et sikhs dans la région de Peel, en banlieue de Toronto, soulèvent des questions sur l’émergence de la violence inter ethnique et religieuse et la menace d’ingérence étrangère. Dimanche, une manifestation pro-Kalistan devant une temple hindou de Brampton a dégénéré. Des manifestants et des contre-manifestants se sont battus à coups de poing et de bâton. D’autres affrontements ont été signalés plus tard dans la journée dans la ville voisine de Missisauga»(Affrontements entre sikhs et hindous: «la peur, la colère et les tensions»augmentent, Radio-Canada, 7 novembre)
Ces affrontements sur un problème trouvant ses origines à des milliers de kilomètres du Canada n’ont pas raison d’être ici. Ils peuvent malheureusement exister dans le Canada multiculturel de 2024. Pourquoi nos compatriotes hindous et sihks se géneraient-ils de faire comme chez eux et de s’expliquer à coups de poing et de bâtons «Le député du Parti libéral du Canada, Chandra Arya,(lui-même, d’origine hindoue, NDA) a exprimé son mécontentement sur la même plateforme (i.e., il s’agit de la plateforme X, NDA): «L’attaque des Khalistanis contre les fidèles hindous-canadiens dans les locaux du temple Hindu Sabha à Brampton montre à quel point l’extrémisme violent khalistan est devenu profond et effronté au Canada […] Comme je le dis depuis longtemps, les Canadiens d’origine hindoue, pour la sécurité de notre communauté, doivent se mobiliser et faire valoir leurs droits et demander des comptes aux politiciens» a-t-il affirmé.» (L’Inde condamne des violences «délibérées» contre un temple hindou près de Toronto. Le Devoir, 4 novembre).L’organisation Sikhs for Justice a un tout autre point de vue sur la question: «L’organisation Sikhs for Justice a allégué que des nationalistes hindous avaient provoqué les combats et a affirmé que des responsables indiens utilisaient la visite de sites religieux pour trouver des informateurs afin de cibler les séparatistes sikhs. […](Trois personnes accusées après des violences autour d’un temple hindou en Ontario, L’actualité, décembre 2024).
Il n’y a pas lieu de se surprendre de cette éruption de violences à Brampton: «La ville de Brampton est un carrefour majeur de la diversité sud-asiatique au Canada avec plus de 380 000 résidents (soit environ 58% de sa population de 650 165) ayant des origines dans le sous-continent indien, selon le recensement de 2021 de Statistiques Canada, quelques 25% de cette ville en banlieue nord de Toronto est de confession sikh et 18%est de confession hindoue, toujours selon le recensement.»(Relations Inde-Canada: une manifestation tourne au vinaigre à Brampton, Radio-Canada, 3 novembre). 
 

 
 
Devant de telles données, que dire, sinon que ces Sikhs et ces Hindous ne font pas comme s’ils étaient chez eux, ils sont chez eux.

Wednesday, November 6, 2024

Qui contrôle?

 



Question qu’il convient de se poser suite à la publication nouveau guide sur l’antisémitisme par le gouvernement canadien. Comment critiquer l’État d’Israël sans basculer dans l’anti sémitisme; exercice périlleux tant il est difficile de faire la distinction entre les Juifs et l’entité sioniste (i.e. l’État d’Israël). L’exercice risque de devenir encore plus périlleux avec la publication du nouveau guide sur l’antisémitisme par le gouvernement canadien.
« Le manuel d’une cinquantaine de pages s’appuie sur la définition pratique de l’antisémitisme de l’Alliance internationale pour la mémoire de l’Holocauste (IHRA) - Une définition qui, selon plusieurs, confondrait l’antisémitisme et la critique de l’État d’Israël. Cette définition, qui regroupe plusieurs exemples de forme d’antisémitisme, inclut notamment le principe controversé du «traitement inégalitaire de l’État d’Israël».Selon ce principe, les critiques formulées à l’encontre d’Israël «qui différent de celles faites à l’encontre de tout autre pays […] pourraient être antisémites parce qu’elles sont discriminatoires».pour éviter de tomber dans l’anti sémitisme , il faut plutôt «critiquer Israël comme on critiquerait tout autre État» «Cela établit une limite selon laquelle certaines critiques envers Israël sont acceptables, mais introduit ensuite une zone floue, ou ces critiques pourraient être perçues comme injustes et discriminatoires», déplore Michael Buecert, le vice-président de Canadiens pour la justice et la paix au Moyen-Orient (CJPMO) en entrevue avec Le Devoir. Le guide précise que le traitement inégalitaire vis-à-vis d’Israël se traduit souvent par des «critiques disproportionnées, parfois obsessives, à l’endroit d’Israël par rapport d’autres pays». «Israël est le seul pays qui maintient une occupation illégale depuis 56 et le seul pays qui se livre actuellement à des actions génocidaires au Moyen Orient. (nous ne l’aurions pas dit autrement) Comment peut-on le critiquer de la même manière que l’on critique d’autres pays?» demande-t-il.
 

 
S’opposer à l’idéologie du sionisme, la croyance selon laquelle le peuple juif a droit à l’autodétermination en terre d’Israël, est aussi un acte antisémite, selon le guide. L’envoyée spéciale canadienne pour la préservation de l’Holocauste et la lutte contre l’antisémitisme, Deborah Lyons, rejette le fait que le nouveau guide soit une atteinte à la liberté d’expression. En entrevue avec Le Devoir , elle indique que le document constitue simplement une ressource «pédagogique» pour les Canadiens. « Je pense que ce sentiment extrême selon lequel cela va limiter la liberté d’expression est une réaction qui n’est vraiment pas basée sur une compréhension globale de la définition», estime -t-elle. Selon le gouvernement, le nouveau guide aura pour objectif de fournir des «recommandations pratiques»aux acteurs de divers domaines, tels les établissements scolaires, les milieux de travail et le système judiciaire. […]Il y a tout lieu de croire que dans le système judiciaire particulier, le guide sur l’antisémitisme ne perde rapidement son caractère de «ressource pédagogique» pour ce transformer en référence contraignante pour les magistrats siégeant dans les cours canadiennes afin d’éradiquer l’antisémitisme du Canada et de dompter définitivement les «mauvais sujets» remettant en cause les vertus de l’entité sioniste et de la «communauté élue». En plus de demander le retrait du document , le CJPMO réclame également le départ de Deborah Lyons à titre d’envoyée spéciale du Canada pour la préservation de la mémoire de l’Holocauste étal lutte contre l’antisémitisme. Cette dernière a été nommée par le premier ministre Justin Trudeau à l’automne 2023 pour un mandat de deux ans. En juin, le CJMPO publiait un rapport dans lequel il accusait Mme Lyons de diffuser «des affirmations fausses et malveillantes sur les militants propalestiniens»[…]Appelée à réagir , Deborah Lyons répond que «n’importe qui dans ce rôle ferait l’objet de critiques» et que son devoir est de défendre less intérêts de la communauté juive.»(Un nouveau guide canadien sur l’antisémitisme sème la controverse, Le Devoir, 4 novembre). La compréhension de son rôle par Mme Lyons a été résumée , il y a plus de deux siècles par Voltaire; ce dernier écrivait en effet: «Vous voulez savoir qui vous contrôle, regardez qui vous n’êtes pas autorisé à critiquer.» Nous savons maintenant qui nous ne pouvons critiquer , cela signifie-t-il que nous savons qui nous contrôle? Posez la question, c’est y répondre. Cependant, en posant la question est-ce que nous n’entrons nous pas justement dans le champ magnétique du guide sur l’antisémitisme?