Donald
Trump est devenu le 47e président des États-Unis. De façon plus que
convaincante, tant au niveau du vote populaire, des grands électeurs,
des Sénateurs et des Représentants. Une carte des États-Unis, county par county est
plus rouge (républicaine) que bleue (démocrate), la carte par États
étant souvent trompeuse sur la tendance générale, à cause de la
démographie des agglomérations urbaines par rapport aux campagnes.
Que faut-il retenir de cette élection ?
D’une
part, un profond malaise: comme Québécois, j’ai eu l’impression que
nous étions devenus Américains. Toutes les informations locales ont été
occultées par des nouvelles sur les élections américaines, pendant des
jours, des semaines, voire des mois. Les États-Unis sont peut-être
«l’Empire mondial» (encore que cela puisse se discuter), mais leurs
élections méritaient-elles tant d’attention ? D’autant que cette
attention se résumait souvent à casser du sucre sur le dos de Donald
Trump et à multiplier les gros plans sur les sourires figés de Kamala
Harris.
On
nous avait décrit cette élection comme «très serrée», à coup de
sondages souvent contradictoires, d’avis d’experts et de commentaires de
journalistes qui cachaient mal leur préférence.
Ils
ont utilisé leur micro ou leur clavier d’ordinateur pour faire passer
leurs souhaits pour vérité avérée, et ceci avec d’autant plus de
facilité qu’ils jouissaient d’une visibilité vite devenue une
crédibilité dans le grand public. Et quand vous entendez, jour après
jour, les mêmes personnes vous tenir les mêmes propos, vous perdez votre
sens critique, pas très loin de dire comme naguère vos parents et
grands-parents: «C’est écrit dans le journal.»
Ce
fut un plaisir de voir tous ces «spécialistes» stipendiés ou
autoproclamés se tortiller sur leur chaise en essayant d’expliquer
l’inexplicable tandis qu’à l’écran les Grands Électeurs s’additionnaient
pour Trump. Déjà, lors du premier mandat de Trump, le petit écran nous
avait donné pareille séance de tortillage assorti d’explications à verni
savant.
D’autre
part, il faut s’interroger sur le sens de cette victoire sans
équivoque. C’est l’ancien président français Nicolas Sarkozy qui a émis
l’hypothèse que Trump avait gagné parce qu’il s’était adressé aux
«Américains», d’où sa victoire dans toutes les communautés, tandis que
Kamala Harris s’était adressé aux «communautés», segmentant son vote et
excluant certains électeurs – osons le dire: les hommes blancs – jugés
perdus d’avance. À cette analyse intéressante de Sarkozy, j’ajouterais
que la victoire de Trump est celle du petit peuple, souvent traité avec condescendance, pris pour acquis par l’élite politicienne du deep state,
jugé incapable de comprendre les situations complexes. Trump a parlé
leur langage, un langage simple, sans mépris: lui, le milliardaire, il
était l’un des leurs.
Nos «experts» continuent d’analyser cette élection à laquelle ils ne comprennent rien. Je leur souhaite bien du plaisir.
François
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