Saturday, November 16, 2024

Le pédagogue

 



Suite à la déclaration du député solidaire de Maurice Richard, Haroun Bouazzi, qui concluait qu’un climat raciste régnait à l’Assemblée nationale du Quéec, j’ai d’abord cru que le député solidaire souffrait d’un complexe de persécution, comment expliquer autrement que depuis 2022, il accepte de siéger dans cet antre de racistes que serait l’Assemblée nationale.
Lors d’un rassemblement de la FondationClub Avenir au début du mois: «M Bouazzi laisse entendre que l’Assemblée nationale favorise «à tous les jours» l’émergence de discours racistes et discriminatoires envers les minorités religieuses. «Nous voyons malheureusement - et Dieu sait que je vois ça à l’Assemblée nationale tous les jours - la construction de cet Autre. De cet Autre qui est maghrébin, qui est musulman , qui est noir, qui est autochtone et de sa culture qui, par définition, serait dangereuse ou inférieure» peut-on l’y entendre dire.Selon l’élu solidaire, certains députés et ministres tiennent un double discours sur la question de l’«entrisme religieux»: s’ils n’hésitent pas parler des origines «maghrébines»des employés de l’école Bedford dont le brevet a été suspendu le mois dernier, ils ne font aucune mention des origines des neuf éducatrices du centre de réadaptation Cité-des-Prairies visées par une enquête pour des allégations de «proximité sexuelle» avec des jeunes sous leur supervision. « Est-ce que vous savez de quelle culture ils sont sont ou quelle est leur religion?» a-t-il demandé. «Moi non plus» «Mais ce que je peux vous dire, c’est que ce ne sont ni des Maghrébins  ni des Musulmans, parce que sinon, on serait sûr de [le] savoir» a-t-il ajouté, avant d’être applaudi par le parquet» (Haroun Bouazzi sous le feu des critiques pour avoir accusés des députés de «racisme», Le Devoir, 14 novembre). 
Quel parquet est susceptible d’applaudir de tels propos? La réponse se trouve sur le site de l’organisme devant lequel ses fortes paroles ont été prononcés. Le site de laFondation ClubAvenir nous apprend que : «L’objectif de la Fondation était simple : mettre de l’avant des éléments positifs de la communauté originaire d’Algérie pour rehausser son image au niveau de la société d’accueil et au niveau de la communauté elle-même.» Considérant probablement être en famille et pensant se faire à peu de frais un peu de capital politique, la langue d’Haroun Bouazzi s’est imprudemment déliée.
 

 
 
Ces propos ont fait réagir, d’abord dans son parti: Dans une publication sur X , la députée solidaire Ruba Ghazal a indiqué avoir eu une «bonne discussion»avecM. Bouazzi à ce sujet en matinée. « Gabriel [Nadeau-Dubois] et moi […] lui avons exprimé que ses propos étaient franchement maladroits et exagérés. Aucun élu de Québec solidaire ne pense que les députés québécois sont racistes» a écrit l’élue de Mercier[…]. 
« Marwah Rizqy déplore elle aussi les propos de M. Bouazzi. «Mes deux parents sont marocains. Mon nom vaut 49 points au Scrabble. Je suis presque quotidiennement à lAssemblée nationale du Québec, En aucun temps on ne m’a fait sentir «dangereuse» ou »inférieure » a-t-elle souligné sur X. Nous voilà rassurés, Contrairement à Haroun Bouazzi, Mme Rizqy souffre de libéralisme, mais pas de paranoïa. «Des accusations de racisme envers l’Assemblée nationale et ses parlementaires sont très graves et commandent le plus rand sérieux. Elles doivent être supportées par des faits, sinon quoi, elles mettent un immense discrédit envers l’Institution des institutions. Des explications s’imposent a-t-elle renchéri.
«Malgré le tollé provoqué par ses propos,  le député de Maurice Richard refuse de s’excuser. « Dans l’embarras depuis 24 heures, e député Haroun Bouazzi, de québec solidaire (QS)maintient que les propos qu’ils tenus sur le racisme allégué à l’Assemblée nationale ont été «déformés». Dans une longue entrevue accordée à l’émission montréalaise Tout un matin, sur ICI Première, le représentant de la circonscription de Maurice-Richard au Parlement a réitéré qu’il n’avait «jamais» traité «personne» de «raciste».[…] En entrevue micro de Patrick Masbourian - la seule qu’il s‘était engagé à accorder à ce sujet -, Haroun Bouazzi a expliqué avoir voulu «faire de la pédagogie» et a déploré quels propos aient été mal interprétés. «Je comprends qu’il y toutes sortes de gens qui sont gênés  par le fait que je puisse faire de la pédagogie sur comment on construit l’Autre. (Racisme allégué à l‘Assemblée nationale: Haroun Bouazzi dit faire de la pédagogie», Radio-Canada, 15 novembre). Non content de nous insulter, le député de Maurice Richard, prétend maintenant nous rééduquer et nous montrer comment penser. M. Bouazzi dispose d’une maîtrise en génie informatique, libre à lui de se découvrir une vocation tardive de pédagogue. libre à nous de ne pas l’écouter
Pour l’heure, Haroun Bouazzi s’en tire plutôt bien. Ses propos n’ayant pas été tenu sur le parquet de l’Assemblée nationale, la présidente de l’Assemblée ne peut exiger de lui des excuses. Un suggestion peut-être. Insultés et collectivement par les propos d’Haroun Bouazzi les députés de l’Assemblée peuvent-ils se considérer comme insultés et diffamés personnellement. Si c’est le cas, je ne peux que leur suggérer d’entrer rapidement en contact avec leur avocat et faire parvenir M. Bouazzi des mises en demeure exigeant des excuses publiques de ce dernier. Pas une simple poignée dans les couloirs de l’Assemblée nationale, mais des excuses publiques, avec publication dans un quotidien national (La Presse, Le Devoir, LeJournal de Montréal) ou un périodique circulant dans la circonscription des députés s’estimant insultés. Les frais de publications devant être acquittés par M. Bouazzi.

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