Wednesday, October 30, 2024

Tabula rasa


 La Weltanschauung progressiste pour être complète, et produire ses fruits, doit gommer l’histoire et faire oublier le passé afin de lui substituer sa vision et son interprétation du passé. Coupés de leurs racines, les hommes, les nations et les peuples peuvent devenir ces matériaux, malléables que les progressistes apprécient tant. 

Voie royale pour parvenir à ce résultat, réécrire l’histoire et déraciner, peuples et nations. Les progressistes peuvent reprendre sans mal, cette chanson, citée par Maurras; Du passé faisons table rase, dit la chanson. Je hais ce programme de l’amnésie, la dernière partie de la citation est, vous l’aurez compris est la réponse bien sentie de Maurras à cette « table rase» souhaitée par les progressistes.


Le Québec vit à l’heure de cette «table rase» depuis la Révolution tranquille, de commission Parent en Guy Rocher et en Janette Bertrand, ils sont nombreux à faire «table rase» du Québec d’avant 1960. Dans ce contexte, il est évident que les gardiens de la mémoire sont des cibles toute désignées, plus éminente de ces cibles toutes désignées, la figure de proue des gardiens de la mémoire, le chanoine Lionel Groulx. Il s’agit de faire disparaître le nom même de Lionel Groulx de l’espace public. Quelques intellectuels progressistes, historiens de surcroit (Mathieu Arsenault

MichèleDagenais, HelenDewar, Ollivier Hubert, CatherineLarochelle, DavidMeren et ThomasWien). «Le Prix Lionel-Groulx, prestigieuse reconnaissance historique est rebaptisée Grand Prix de l’Institut d’histoire de l’Amérique française, plusieurs controverses entourant le personnage du chanoine.»(Le Prix Lionel-Groulx change de nom, La Presse, 26 octobre) « En 2022, l’historienne et lauréate du Prix Lionel-Groulx  Catherine Larochelle avait appelé à caque la distinction change de nom, dans son discours de récompense qu’elle avait publié sur le réseau X. «Cet historien n’aurait pas été ravi que je sois ici devant vous ce soir, récompensée pour mon travail intellectuel et professionnel, plutôt qu’à la maison avec mes enfants», avait-elle affirmé, invitant à ce que l’IHAF «laisse le chanoine en paix.

Que reproche en substance cette petite coterie d’«historiens » au chanoine Groulx: « les controverses entourant la figure de Groulx et son entourage ont agité régulièrement la communauté historienne et ses principales institutions», détaille l’IHAF dans une analyse rendue publique vendredi.

Le document fait étatise diverses controverses entourant le personnage de Lionel-Groulx, auquel on a reproché notamment son racisme, son sexisme, son antisémitisme. «Le choix du nom du prix et son maintien témoigne d’une acceptation, tantôt explicite, tantôt tacite, de cet héritage par la communauté historienne », peut-on lire.

L’Université de Montréal a composé avec une remise en question similaire en juin 2020, quand six professeurs ont écrit à leur recteur, Daniel Jutras, pour exiger qu’on change le nom du pavillon Lionel-Groulx.Au terme de consultations, l’établissement choisi de garder le nom du chanoine. Il a cependant choisi d’afficher une oeuvre d’art contemporain visant contextualiser son héritage à côté du pavillon. » (Le prix Lionel-Groulx change de nom, La Presse, 26 octobre), il est désolant de voir des historiens incapables de faire la part des choses entre Lionel Groulx l’historien et l’homme représentatif des idées et des valeurs de son état et de son temps. 

Chez nos voisins américains, ce sont des statues de généraux confédérés que l’on déboulonne, au Québec, on change le nom de prix prestigieux; dans un cas comme dans l’autre, c’est le même esprit woke qui est à l’œuvre.

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