Wednesday, March 8, 2023

Justin Xi Jinping

 




La question de l’ingérence chinoise dans la vie politique canadienne est sur toutes les lèvres. Les Canadiens se demandent quelle est son importance? Ils se demandent aussi que savait le gouvernement de Justin Trudeau? La Chine a-t-elle significativement pesé sur les résultat des élections canadiennes de 2019 et 2021? «Le gouvernement libéral n’aurait  pas assez fait pour défendre démocratie canadienne face à l’intrusion chinoise durant les élections de 2021, selon un ancien ambassadeur du Canada en Chine et un ancien directeur du Service canadien du renseignement de sécurité (SCRS). Dans un article publié vendredi, le journal The Globe and Mail a mis au jour le stratagème employé par Pékin lors des dernières élections au Canada. Des documents du SCRS , sur lesquels le quotidien a mis la main, font état de la pression exercée par le régime chinois, notamment par des campagnes de désinformation, pour faire élire un gouvernement libéral minoritaire et mettre à l’écart certains candidats conservateurs.» (Ingérence de Pékin dans les élections: des experts dénoncent le laxisme de Trudeau, Radio-Canada,  18 février).«Quand j’étais ambassadeur, on savait qu’il avait de l’interférence parce que, par exemple, le consulat chinois à Toronto approchait un ministre du gouvernement libéral ontarien pour qu’il lui demande d’intervenir auprès d’un député fédéral pour qu’il n’aille pas en visite à Taïwan»a-t-il expliqué.
«Il y a beaucoup d’insatisfaction au sein du SCRS devant le peu d’actions du gouvernement fédéral. Parce que ça fait plusieurs années qu’ ils sonnent l’alarme.»
Guy Saint-Jacques, ancien ambassadeur du Canada en Chine




Faut-il attribuer à cette insatisfaction, le fait que The Globe and Mail ait disposé de documents du SCRS. Institution jouant habituellement profil bas, faut-il conclure que de guerre lasse des responsables du SCRS ont choisi de «fuiter» ces documents afin d’alerter les Canadiens sur les manoeuvre chinoises. «À la lumière des allégations «extraordinairement graves» et en raison du sérieux de l’enjeu, l’enquête ne devrait pas être laissée « aux institutions du Parlement ou l’alliance libéraux-NPD est majoritaire», une enquête indépendante s’impose, a plaidé en entrevue le chef bloquiste, Yves-François Blanchet . «On est dans le fondement même de notre démocratie, et tant mieux pour le premier ministre si ce n‘est pas prouvable dans l’absolu que ça a pu faire changer un comté de bord ou pas, mais il ne peut affirmer que ça n’a pas eu d’incidence. On ne peut pas la mesurer , mais c’est sur que ça fait de quoi», at-il tranché.» Sans rejeter catégoriquement cette demande, le premier ministre Trudeau ne la pas non plus embrassée. Le premier ministre s’était déjà montré irrité par des articles publiés il y a un peu plus d’une semaine par le Globe and Mail, sur la foi de fuites en provenance du SCRS au sujet de l’ingérence chinoise présumée.Dans une démocratie, il ne revient pas à des responsables [d’agences de renseignement] non élus de dicter aux partis politiques  qui peut se présenter ou pas», et avancer dans les médias que de telles pratiques ont cours est «non seulement faux, mais aussi dommageable pour la confiance de la population» a-t-il martelé. Dans son reportage, Global News rapporte que le Parti communiste chinois aurait manoeuvré pour favoriser la victoire de Han Dong à l’investiture comme candidat libérale que le SCRS aurait conseillé à l’entourage de Justin Trudeau de révoquer sa candidature à l’élection de 2019.» (une enquête indépendante et publique réclamée , La Presse, 27 janvier). Justin Trudeau finira-t-il par se rendre à la demande du Bloc Québécois et du NPD? l’avenir nous le dira. Pour l’heure, il nous suffit de savoir que le député Han Dong fait toujours parti du caucus du Parti libéral du Canada. Honorable Sino-Canadien qui a droit à la présomption d'innocence ou taupe du Parti communiste chinois? La légèreté avec laquelle Justin Trudeau traite cette affaire d’ingérence est à rapprocher de la légèreté avec laquelle il a traité l’affaire des postes de police chinois illégaux installés au Canada. 
Il est vrai que la relation Justin Trudeau-Chine demeure marquée par une profonde ambiguïté. Justin Trudeau ne reconnaissait-il pas, en 2013, son admiration pour la Chine: «J’ai un certain niveau d’admiration pour la Chine , parce que leur dictature leur permet de faire un virage économique soudain» a déclaré M.Trudeau.» (Une déclaration controversée de Justin Trudeau, Radio-Canada, 8 novembre 2013). Est-ce cette admiration pour la Chine qui explique l’inaction de Justin Trudeau dans le dossier de l’ingérence chinoise dans les élections canadiennes? Il ne faut pas accorder une trop grande importance à la nomination d’un Rapporteur spécial chargé d’enquêter sur toute cette histoire, la tablette sur laquelle se retrouvera son rapport est probablement déjà trouvée.
 

 

No comments:

Post a Comment