Suite
à la divulgation de l’histoire des initiations dégradantes pratiquées
dans le monde du hockey junior au Canada, observateurs, journalistes,
chroniqueurs et responsables politiques n’ont à la bouche qu’un seul
mot; celui de culture! Mot qui s’est même retrouvé dans la bouche même
de l’ex commissaire de la Ligue de hockey majeure du Québec, Gilles
Courteau qui lui y est allé d‘«une culture du secret»rendant difficile
sinon impossible une véritable réforme des moeurs dans le petit monde du
hockey junior. Curieusement, alors que tous parlent de culture,
personne ne semblent s’intéresser aux structures dans lesquelles cette
«culture toxique» et cette «culture du secret» se sont développées.
Au
Canada, le hockey junior majeur est l’étape qui précède immédiatement
le hockey professionnel, les jeunes hockeyeurs vivent donc dans
l’attente du repêchage annuel qui leur permettra d’accéder au saint des
saints, une équipe de la Ligue nationale de Hockey (LNH). Cette
structure civile est la même pour la Ligue de hockey majeure junior du
Québec(LHJMQ). pour la Ontario Hockey League (OHL) et pour la Western Hockey League
(WHO).Le hockey junior majeur étant lui même le sommet d’une pyramide
constituée par le hockey dit d’élite, le hockey des fameuses lettres
dont le hockey AAA. Il s’agit donc de dégager, les meilleurs jeunes
joueurs afin de les amener éventuellement au hockey junior majeur et,
ultimement , à la LNH. Dans les débats actuels autour de la culture du
hockey junior, personne ne parle des victimes de ce système. Un système
qui comporte en effet son lot de victimes; pour un Connor Bédard,
combien de quidams anonymes condamnés à végéter dans le hockey
professionnel mineur et à passer leur vie dans la ligue américaine de
hockey à attendre un éventuel et bien improbable rappel par le «grand
club», ou pire à végéter dans la East coast hockey league.
Sans diplômes, diplômes difficiles à obtenir avec les horaires
exigeants des ligues juniors majeures et les longs périples en autobus
(la Ligue junior majeure du Québec, doit déplacer ses joueurs de
Gatineau à Sept-Îles et de Shawinigan à Moncton au détriment des études
de ses joueurs. Tant que l’actuelle structure du hockey canadien sera
maintenue, il est peu probable que la culture du hockey junior change.
Et
si toute cette histoire d’initiations dégradantes débouchait sur une
réforme majeure, une révolution majeure. Si le sport québécois sortait
de ses actuelles structures civiles et passait à l’heure scolaire!
Proposition
irréaliste, peut-être, mais qui permettrait à des centaines de jeunes
athlètes d’avoir une opportunité de disposer éventuellement d’un diplôme
professionnel ou collégial.
Nous avons sous les yeux, l’exemple du football universitaire. Les athlètes portant les couleurs du Rouge et Or de l’Université Laval ou des Carabins
de l’Université de Montréal poursuivent leur quête d’excellence
sportive tout en se donnant les moyens académiques de choisir une
carrière.
Personne ne peut prétendre que la National Collegiate Athletic Association(NCAA)
organisme gouvernant le sport universitaire américain n’est pas un
circuit d’élite. Pourquoi ne pas faire du hockey junior une discipline
évoluant dans un cadre scolaire? Avec le Réseau sports-études du Québec,
la structure existe déjà, il faut du courage politique pour effectuer
cette nécessaire mutation.Certaines institutions d’enseignements offrent
déjà des programmes sports-études qui sont autant d’illustrations de ce
qu’il faut voir se développer au Québec.
Il
faudrait éventuellement pour cela développer des partenariats entre les
municipalités (souvent propriétaires des installations sportives comme
les amphithéâtres) et les centres de services scolaires ou les CEGEPS.
Si de tels partenariats sont impossibles, le gouvernement du Québec
pourraient probablement sans peine trouver les sommes nécessaires à la
constructions de nouveaux amphithéâtres dans l’un des programmes
d’infrastructures existants, sachant que nous ne manqueront jamais de
députés se bousculant pour couper les rubans lors de l’inauguration de
ces nouveaux amphithéâtres. Les amateurs de hockey ne seraient pas
perdants au change, l’implantation des CEGEPS sur le territoire
québécois vaut bien celle de la LHJMQ et il est déjà possible d’imaginer
de belles rivalités régionales.
Le
passage à l’ère scolaire signifie pas que les initiations dégradantes
disparaitront nécessairement, il faut garder en mémoire que l’équipe de
football de l’Université MacGill une initiation abusive a connu une
initiation abusive en 2005; un incident qui e s’est pas répété depuis.
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