Sunday, March 12, 2023

Culture et structures!

 



Suite à la divulgation de l’histoire des initiations dégradantes pratiquées dans le monde du hockey junior au Canada, observateurs, journalistes, chroniqueurs et responsables politiques n’ont à la bouche qu’un seul mot; celui de culture! Mot qui s’est même retrouvé dans la bouche même de l’ex commissaire de la Ligue de hockey majeure du Québec, Gilles Courteau qui lui y est allé d‘«une culture du secret»rendant difficile sinon impossible une véritable réforme des moeurs dans le petit monde du hockey junior. Curieusement, alors que tous parlent de culture, personne ne semblent s’intéresser aux structures dans lesquelles cette «culture toxique» et cette «culture du secret» se sont développées.
 

 
 
Au Canada, le hockey junior majeur est l’étape qui précède immédiatement le hockey professionnel, les jeunes hockeyeurs vivent donc dans l’attente du repêchage annuel qui leur permettra d’accéder au saint des saints, une équipe de la Ligue nationale de Hockey (LNH). Cette structure civile est la même pour la Ligue de hockey majeure junior du Québec(LHJMQ). pour la Ontario Hockey League (OHL) et pour la Western Hockey League (WHO).Le hockey junior majeur étant lui même le sommet d’une pyramide constituée par le hockey dit d’élite, le hockey des fameuses lettres dont le hockey AAA. Il s’agit donc de dégager, les meilleurs jeunes joueurs afin de les amener éventuellement au hockey junior majeur et, ultimement , à la LNH. Dans les débats actuels autour de la culture du hockey junior, personne ne parle des victimes de ce système. Un système qui comporte en effet son lot de victimes; pour un Connor Bédard, combien de quidams anonymes condamnés à végéter dans le hockey professionnel mineur et à passer leur vie dans la ligue américaine de hockey à attendre un éventuel et bien improbable rappel par le «grand club», ou pire à végéter dans la East coast hockey league. Sans diplômes, diplômes difficiles à obtenir avec les horaires exigeants des ligues juniors majeures et les longs périples en autobus (la Ligue junior majeure du Québec, doit déplacer ses joueurs de Gatineau à Sept-Îles et de Shawinigan à Moncton au détriment des études de ses joueurs. Tant que l’actuelle structure du hockey canadien sera maintenue, il est peu probable que la culture du hockey junior change.
Et si toute cette histoire d’initiations dégradantes débouchait sur une réforme majeure, une révolution majeure. Si le sport québécois sortait de ses actuelles structures civiles et passait à l’heure scolaire!
Proposition irréaliste, peut-être, mais qui permettrait à des centaines de jeunes athlètes d’avoir une opportunité de disposer éventuellement d’un diplôme professionnel ou collégial.
Nous avons sous les yeux, l’exemple du football universitaire. Les athlètes portant les couleurs du Rouge et Or de l’Université Laval ou des Carabins de l’Université de Montréal poursuivent leur quête d’excellence sportive tout en se donnant les moyens académiques de choisir une carrière. 

Personne ne peut prétendre que la National Collegiate Athletic Association(NCAA) organisme gouvernant le sport universitaire américain n’est pas un circuit d’élite. Pourquoi ne pas faire du hockey junior une discipline évoluant dans un cadre scolaire? Avec le Réseau sports-études du Québec, la structure existe déjà, il faut du courage politique pour effectuer cette nécessaire mutation.Certaines institutions d’enseignements offrent déjà des programmes sports-études qui sont autant d’illustrations de ce qu’il faut voir se développer au Québec.
 
 



Il faudrait éventuellement pour cela développer des partenariats entre les municipalités (souvent propriétaires des installations sportives comme les amphithéâtres) et les centres de services scolaires ou les CEGEPS. Si de tels partenariats sont impossibles, le gouvernement du Québec pourraient probablement sans peine trouver les sommes nécessaires à la constructions de nouveaux amphithéâtres dans l’un des programmes d’infrastructures existants, sachant que nous ne manqueront jamais de députés se bousculant pour couper les rubans lors de l’inauguration de ces nouveaux amphithéâtres. Les amateurs de hockey ne seraient pas perdants au change, l’implantation des CEGEPS sur le territoire québécois vaut bien celle de la LHJMQ et il est déjà possible d’imaginer de belles rivalités régionales.
Le passage à l’ère scolaire signifie pas que les initiations dégradantes disparaitront nécessairement, il faut garder en mémoire que l’équipe de football de l’Université MacGill une initiation abusive a connu une initiation abusive en 2005; un incident qui e s’est pas répété depuis.

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