Saturday, June 4, 2022

La fin des illusions

 


si tant est qu’il en restaient. Les débats autour du contrôle de l’immigration par Québec, notamment la question du regroupement familial, ont permis de placer au centre du débat politique québécois, la question fondamentale de la démographie et celle vitale de la «survie de la nation» pour reprendre les termes mêmes de François Legault. Le débat a aussi eu une autre conséquence inattendue celle-là, il a «relancé le débat sur la souveraineté du Québec». « Dans une brève mêlée de presse jeudi, le premier ministre-qui estime que «c’est une question de survie pour la nation» que le gouvernement fédéral lui cède le contrôle des regroupements familiaux en matière d’immigration- n’a pas expliqué ce qu’il ferait si Justin Trudeau refuse sa demande, ce qu’il a déjà fait d’ailleurs . Face à cette impasse, M. Legault ravivera-t-il l’option de faire la souveraineté du Québec? C’est à toute moins ce que l’implore le chef du parti québécois, Paul St-Pierre-Plamondon. «Moi, je [suis] nationaliste à l’intérieur du Canada », a tranché une fois de plus le premier ministre du Québec. Cette réponse a également été répété par plusieurs ministres et membres du gouvernement de la Coalition avenir Québec (CAQ). par exemple, le député caquiste Sylvain Lévesque a réitéré ce qui semble pour lui une évidence: .on fait partie du Canada».« présentement, je vous dirait qu’on fait partie du Canada anglais et du Canada français, ensemble, et notre objectif, c’est de faire avancer le Québec. Pour l’instant, on fait partie du Canada et il n’y a pas d’enjeux à se séparer. Nous sommes un parti nationaliste » a-t-il dit. » (Legault forcé de s’expliquer sur la souveraineté, La Presse, 2 juin)
 

 
 
Sa collègue Lucie Lecours, ministre déléguée à l’Économie, a ensuite affirmé que son parti «va faire respecter le Québec, mais dans le Canada»C’est un beau pays le Canada. J’adore le Canada, Je voyage au Canada » a-t-elle dit.» pour un peu Mme Lecours nous reservirait les montagnes Rocheuses de Solange Chaput-Rolland en 1980.
« Le ministre de la Famille, Mathieu Lacombe,[…] a également défendu les valeurs qui unissent le Québec et le Canada.  Avec Mathieu Lacombe, nous passons à un niveau supérieur, celui des valeurs, Pour M.Lacombe: «Au Canada, on peut être fier du fait que contrairement aux États-Unis, on n’a pas une culture militariste . On ne va pas ailleurs dans le monde pour jouer à la police. [Mais] il ne faut pas pratiquer un nationalisme gêné ou un nationalisme timide [au Québec ] parce qu’on ne fera pas de gain»a-t-il dit.»  pour le ministre de l’Environnement, Benoit Charrette, on ne doit «absolument pas» voir les actions actuelles de François Legault comme un chemin possible vers la souveraineté. «Il n’y a pas lieu de s’inquiéter», a dit l’ancien député péquiste. la souveraineté, «pour ma part, c’est terminé».
 

 

On ne voit pas ce que le Québec obtiendra en pratiquant ce nationalisme qui quoique qu’en dise Mathieu Lacombe est bien un nationalisme gêné et timide. Le «nationalisme à l’intérieur du Canada de François Legault est un cul de sac. Il n’y aura pas de rapport d’impôt unique et le gouvernement fédéral a déjà fait fait savoir qu’il n’y aura pas de transfert au Québec des pouvoirs en matière de regroupement familial. S’il n’y avait que des «nationalistes à l’intérieur du Canada» au sein de la CAQ nous aurions déjà raison de nous inquiéter; ils ne sont pas seuls au sein de la CAQ; François Legault doit aussi composer avec une fraction fédéraliste; cette fraction compterait dans ses rangs: Geneviève Guilbault, Sonia Lebel, Éric Girard et Christian Dubé, tous par hasard, des ministres seniors.  
François Legault vogue allègrement vers une réélection; nous devons donc nous faire à l’idée d’un autre quatre ans de «nationalisme à l’intérieur du Canada». Il n’y a plus d’illusions à entretenir sur le nationalisme de la CAQ. Un nationalisme que François Legault définit d’une façon bien réductrice: D’abord il faut faire une distinction . On est un parti nationaliste, à l’intérieur du Canada. Nationaliste, ça veut dire quoi? Entre autres, promouvoir et protéger le français.» («Pas d’appétit » pour l’indépendance, rétorque Legault au PQ, Le Devoir, juin ). Cette défense du français François Legault l’assimile probablement à la loi 96, combien de temps tiendra-t-elle lorsque Justin Trudeau entreprendra de satisfaire la minorité anglo-québécoise dans sa contestation de ladite loi 96. Combien de temps avant que le « nationaliste à l’intérieur duCanada", nous serve un «Égalité ou indépendance», sans être capable d’atteindre l’une ou l’autre.

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