si
tant est qu’il en restaient. Les débats autour du contrôle de
l’immigration par Québec, notamment la question du regroupement
familial, ont permis de placer au centre du débat politique québécois,
la question fondamentale de la démographie et celle vitale de la «survie
de la nation» pour reprendre les termes mêmes de François Legault. Le
débat a aussi eu une autre conséquence inattendue celle-là, il a
«relancé le débat sur la souveraineté du Québec». « Dans une brève mêlée
de presse jeudi, le premier ministre-qui estime que «c’est une question
de survie pour la nation» que le gouvernement fédéral lui cède le
contrôle des regroupements familiaux en matière d’immigration- n’a pas
expliqué ce qu’il ferait si Justin Trudeau refuse sa demande, ce qu’il a
déjà fait d’ailleurs . Face à cette impasse, M. Legault ravivera-t-il
l’option de faire la souveraineté du Québec? C’est à toute moins ce que
l’implore le chef du parti québécois, Paul St-Pierre-Plamondon. «Moi, je
[suis] nationaliste à l’intérieur du Canada », a tranché une fois de
plus le premier ministre du Québec. Cette réponse a également été répété
par plusieurs ministres et membres du gouvernement de la Coalition
avenir Québec (CAQ). par exemple, le député caquiste Sylvain Lévesque a
réitéré ce qui semble pour lui une évidence: .on fait partie du
Canada».« présentement, je vous dirait qu’on fait partie du Canada
anglais et du Canada français, ensemble, et notre objectif, c’est de
faire avancer le Québec. Pour l’instant, on fait partie du Canada et il
n’y a pas d’enjeux à se séparer. Nous sommes un parti nationaliste »
a-t-il dit. » (Legault forcé de s’expliquer sur la souveraineté, La Presse, 2 juin)
Sa
collègue Lucie Lecours, ministre déléguée à l’Économie, a ensuite
affirmé que son parti «va faire respecter le Québec, mais dans le
Canada»C’est un beau pays le Canada. J’adore le Canada, Je voyage au
Canada » a-t-elle dit.» pour un peu Mme Lecours nous reservirait les
montagnes Rocheuses de Solange Chaput-Rolland en 1980.
« Le
ministre de la Famille, Mathieu Lacombe,[…] a également défendu les
valeurs qui unissent le Québec et le Canada. Avec Mathieu Lacombe, nous
passons à un niveau supérieur, celui des valeurs, Pour M.Lacombe: «Au
Canada, on peut être fier du fait que contrairement aux États-Unis, on
n’a pas une culture militariste . On ne va pas ailleurs dans le monde
pour jouer à la police. [Mais] il ne faut pas pratiquer un nationalisme
gêné ou un nationalisme timide [au Québec ] parce qu’on ne fera pas de
gain»a-t-il dit.» pour le ministre de l’Environnement, Benoit
Charrette, on ne doit «absolument pas» voir les actions actuelles de
François Legault comme un chemin possible vers la souveraineté. «Il n’y a
pas lieu de s’inquiéter», a dit l’ancien député péquiste. la
souveraineté, «pour ma part, c’est terminé».
On
ne voit pas ce que le Québec obtiendra en pratiquant ce nationalisme
qui quoique qu’en dise Mathieu Lacombe est bien un nationalisme gêné et
timide. Le «nationalisme à l’intérieur du Canada de François Legault est
un cul de sac. Il n’y aura pas de rapport d’impôt unique et le
gouvernement fédéral a déjà fait fait savoir qu’il n’y aura pas de
transfert au Québec des pouvoirs en matière de regroupement familial.
S’il n’y avait que des «nationalistes à l’intérieur du Canada» au sein
de la CAQ nous aurions déjà raison de nous inquiéter; ils ne sont pas
seuls au sein de la CAQ; François Legault doit aussi composer avec une
fraction fédéraliste; cette fraction compterait dans ses rangs:
Geneviève Guilbault, Sonia Lebel, Éric Girard et Christian Dubé, tous
par hasard, des ministres seniors.
François
Legault vogue allègrement vers une réélection; nous devons donc nous
faire à l’idée d’un autre quatre ans de «nationalisme à l’intérieur du
Canada». Il n’y a plus d’illusions à entretenir sur le nationalisme de
la CAQ. Un nationalisme que François Legault définit d’une façon bien
réductrice: D’abord il faut faire une distinction . On est un parti
nationaliste, à l’intérieur du Canada. Nationaliste, ça veut dire quoi?
Entre autres, promouvoir et protéger le français.» («Pas d’appétit »
pour l’indépendance, rétorque Legault au PQ, Le Devoir,
juin ). Cette défense du français François Legault l’assimile
probablement à la loi 96, combien de temps tiendra-t-elle lorsque Justin
Trudeau entreprendra de satisfaire la minorité anglo-québécoise dans sa
contestation de ladite loi 96. Combien de temps avant que le
« nationaliste à l’intérieur duCanada", nous serve un «Égalité ou
indépendance», sans être capable d’atteindre l’une ou l’autre.
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