Saturday, September 5, 2020

Le grand délire

 


Verrons-nous bientôt la fin du grand délire covidien? Un délire qui, il faut le souhaiter entre rapidement en phase terminale. Journalistes, mandarins de la Santé publique et politiciens (ces derniers à la remorque des directives de la Santé publique) sombrent sans visiblement s'en rendre compte dans le ridicule.  L'histoire du sport scolaire devrait déjà faire réfléchir avec sa fiction des bulles-classes entretenues par le ministre de l'Éducation, Jean-François Roberge. Horacio Arruda a jonglé quelques heures avec l'idée d'interdire la tenue de karaoké et la fermeture des lieux permettant de telles activités. Plutôt discrète depuis le début de la crise, Theresa Tam, administratrice en chef de la Santé publique du Canada, s'intéresse maintenant à la façon des Canadiens de faire l'amour et conseille à ces derniers de porterile masque pendant leurs ébats et suggère qu'en temps de pandémie « le sexe seul est préférable »..  Encore quelques propositions de ce type et nous finirons par trouver sages et raisonnables les «anti masques». Les dernières propositions d'Horacio Arruda et Theresa Tam prouvent que le contrôle est une drogue qui montent vite à la tête. Contrôle car c'est bien de cela qu'il s'agit, les sommets dramatiques du printemps étant derrière nous et les «courbes» aplanies, nous devrions, en respectant les exigences de base de la Santé publique (lavage de mains, masque, distanciation sociale) reprendre une vie normale. Il semble bien que nous n'y soyons pas encore. Les journalistes chassant le moindre cas de Covid-19 et trop heureux de pointer du doigt les établissements théâtres de cette propagation. Emportés par leur volonté de faire «vendre de la copie» ou de "faire de la cote d'écoute", les mêmes journalistes semblent prompts à succomber à la tentation de transformer un cas en éclosion. Dans ce délire, journalistes et classe politique marchent allègrement main dans la main, après l'apparition d'une quarantaine de cas suite à une soirée karaoké à Québec, François Legault brandit la menace de reconfinements régionaux. 
 

 
 
Cette empressement à jongler avec la possibilité de reconfiner régionalement, fait craindre qu'ils n'y aient déjà des fonctionnaires de la Direction de la Santé publique qui planchent avec l'idée d'imposer le port du masque à l'extérieur, si la France le fait, pourquoi pas le Québec. Notre classe politique a abdiqué son autorité aux mains des mandarins de la Santé publique et il ne semble pas qu'elle tienne à la reprendre; François Legault, pour un, bâtit jour après jour, éclosion après éclosion, le capital politique qui lui permettra d'assurer sa réélection en 2022. Justin Trudeau, pour sa part, est trop heureux de se soumettre aux diktats de la Santé publique et entretenir son gouvernement minoritaire (une pandémie n'est pas le moment propice pour une élection législative nationale).  Nous devrons donc nous habituer à ce que ce délire covidien dure encore.

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