Ceux qui aiment le Québec et la langue française que nous y parlons doivent s’intéresser, à moins qu’il ne faille s’inquiéter, de la croisade dans laquelle s’est lancée notre ministre de l’Éducation, l’honorable Bernard Drainville,
Comment appréhender les différentes facettes de cette réforme de l’enseignement du français.
Ce qui a surtout retenu l’attention des médias est le fait que cette réforme faisait mention d’une liste de mots que les élèves du primaire se devaient d’apprendre et d’une autre liste de termes qu’il ne seraient plus requis de connaître. Cette liste orthographique comprendrait 3 000 mots. Sans aller jusqu’à exiger que les écoliers québécois maîtrisent les quelques 64 000 mots du Petit Larousse, il faut souhaiter que le vocabulaire des têtes blondes québécoises soit le plus étendu possible, et qu’ils disposent d’un vocabulaire de plus de 3 000 mots à la fin du cycle primaire.
L’étude en parallèle des deux listes montre une indéniable influence «wokiste» sur la composition de ces listes.
Ainsi, le ministère de l’Éducation a placé les mots: alcool, tabac, amérindien, esquimau, canon, messe, pasteur et prêtre sur la liste des «Mots retirés». en contrepartie, les mots autochtone , québécois (adjectif), culture, bébéiste et humoriste apparaissent sur la liste des « mots ajoutés». la présence des termes amérindien et esquimau sur la liste des «mots retirés» relève clairement du wokisme, celle des termes alcool et tabac relèverait-elle d’un nouveau et émergent «puritanisme wokiste»? Manifestation de wokisme aussi que cette apparition du terme autochtone sur la liste des «mots ajoutés», pourquoi ne pas «passer» directement au terme «première nation» et ne pas télescoper le terme Autochtone. Force est de conclure qu’à ce régime , à la fin de leur cycle primaire, les écoliers québécois seront de parfaits petits soldats wokes, raison de plus de souligner l’importance du rôle des parents dans la lutte à cet endoctrinement des têtes blondes québécoises. Il ne faut pas chercher de logique autre que la «logique»dans cette liste, S’il y a une autre logique que cette logique woke, elle échappe même au ministre: «L’heure était à la réforme puisque la liste des 3 000 mots obligatoires n’avait pas été mise à jour depuis une dizaine d’années a estimé M. Drainville, en entrevue à l’émission Le Bilan, vendredi. «Cette liste-là a été définie par des experts qui sont allés voir les livres lus par les élèves, qui sont arrivés avec une base de 5 000 mots, qu’ils ont réduits à
2 700 mots. Il est à la discrétion des enseignants de choisir les 300 autres mots qui compléteront la liste. « sur recommandation des experts, des mots tels «esquimau» et «amérindien» ont été retirés de la liste. Toutefois les raisons derrière le fait d’enlever les mots « métro» «ski» et «messe», par exemple restent en suspens même pour M. Drainville. «Si je peux rassurer vos auditeurs… le mot église lui est resté. Alors, il y a un équilibre. On retire la messe, mais on garde l’église» a-t-il ironisé.» (Nouvelle liste orthographique: « Pour certains mots , je comprends la logique… pour le «chameau » honnêtement. je ne sais pas dit Drainville, Journal de Montréal, 29 août)
Bernard Drainville ironise…Faut-il voir là une manifestation d’humour laïc.C’est peut-être au nom de cet humour laïc que Bernard Drainville a tenu à ce que la nouvelle liste orthographique inclut le terme «humoriste».
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Il y a plus malheureusement plus dans cette réforme mise de l’avant par Bernard Drainville.
«Bernard Drainville veut faire «d’une pierre deux coups» en permettant aux jeunes « de mieux maîtriser le français »[…] en puisant dans la culture d’ici » avec son nouveau programme d’enseignement» […] Cette annonce du ministre qui comprend le renforcement de la communication orale, de la lecture et de l’écriture survient alors que l’on constate le déclin du français notamment chez les plus jeunes. L’avènement des réseaux sociaux, dont Tik Tok et les plateformes numériques comme Netflix rendent l’anglais très «attractif» Précise le ministre de l’Éducation lors de son passage à l’émission Tout un matin sur les ondes de ICI Première. Étrange réflexe, dans le cadre d’une réforme de l’enseignement du français, que d’utiliser le terme «attractif» (véritable expression franglaise et calque de l’anglais attractive, l’Office québécois de la langue française en déconseille l’usage et suggère de lui préférer les termes attrayant ou séduisant).
De plus, cette volonté de «puiser dans la culture d’ici» fait craindre que l’«honorable» Bernard Drainville ne soit tenté de voir le français du Québec larguer ses amarres avec la langue de Molière pour n’être plus que la langue de Tremblay (Michel) ou de Charlebois (Robert). Quelqu’un au ministère de l’Éducation voudrait-il rappeler à Bernard Drainville qu’une langue n’est pas un terrain de jeu surtout lorsque cette dernière fait jour après jour face aux assauts de l’anglais?
Fasse que le remaniement ministériel à venir nous débarrasse de l’«honorable» Drainville. Un dernier souhait, celui que la liste des mots à maîtriser continue de contenir le mot insignifiant, bien utile pour qualifier le ministre Drainville.
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