Tuesday, April 16, 2024

Le compte à rebours

 

Le compte à rebours est entamé. Aurons-nous, comme semble le croire Paul St-Pierre Plamondon (PSPP) un référendum sur l’indépendance avant la fin de la décennie?  Il faut se demander pourquoi PSPP compte utiliser une recette qui a déjà échoué deux fois? PSPP a six ans pour méditer cette réflexion de George Bernard Shaw que nous soumettons son attention: «Le succès ne consiste pas à ne jamais faire d’erreur, mais à ne jamais faire la même erreur deux fois.» Référendum pour l’heure encore bien hypothétique puisqu’il tient bien évidemment à une victoire du Parti québécois aux élections. Victoire possible au vu des sondages récents, mais des sondages ne sont pas une élection. 
 

 
 
Dans le scénario qui est celui de PSPP, nous aurions six ans pour définir et élaborer une stratégie gagnante permettant au Québec d’accéder à la souveraineté. Il n’est pas trop tôt pour entamer cette réflexion. Les fédérats canadiens et québécois fourbissent déjà leurs armes, armes connues, mais qu’ils n’hésiteront à utiliser ad nauseam; dans les heures qui ont suivi la déclaration de PSPP: Marc Tanguay du PLQ, qualifiait PSPP de chef le plus radical de l’histoire du PQ, Éric Duhaime, chef du Parti conservateur du Québec, mentionnaient le logement, la vétusté des écoles québécoises et l’accès aux soins de santé concluant qu’il y avait des questions plus importantes à débattre au Québec que celle de la tenue d’un troisième référendum sur l’indépendance du Québec. Voilà pour l’argument «réaliste». Pablo Rodriguez, lieutenant politique du Parti libéral du Canada pour le Québec, pour sa part, s’empressait de recycler l’argument de la «division».Lequel de nos fédérats aura l’audace de reprendre l’argument de la «perte de nos Rocheuses» si cher à la regrettée Solange Chaput-Rolland. Combien de temps avant que l’un de ces fédérats, nous reserve l’argument du «flag sur le hood»du Saint patron des fédérats, Jean Chrétien.
 

 
 
Les souverainistes devront faire preuve d’imagination et d’audace et être prêt à explorer les bonnes idées qu’elles viennent de gauche ou de droite. Dans les idées empruntées à la gauche, je pense à celle d’une Assemblée constituante; idée qui figure au programme de Québec solidaire. Exercice qui devrait être l’occasion d’une véritable pédagogie nationale,  L’exercice pourrait permettre de larges échanges et permettre aux Québécois d’apprivoiser le cadre politique qui serait le leur dans un Québec indépendant.«Le recours à une Assemblée constituante […]demeure toutefois la solution privilégiée. Dans un premier mandat , un gouvernement solidaire convoquerait des membres de la société pour rédiger la Constitution d’un nouveau pays. Cette constitution serait ensuite soumise à un référendum. «Ce qu’on veut, c’est avoir une stratégie gagnante. Et pour nous la stratégie gagnante, c’est une Assemblée constituante», dit l’ex-députée de Rouyn-Noranda-Témiscamingue.» («Nouveau Québec»: QS lance une campagne pour l’indépendance , Radio-Canada, 9 février). Le Comité du Oui, Loi sur les consultations populaires, oblige devra donc faire preuve de subtilité et se souvenir que c’est avec du miel que l’on attire  les mouches. D’ailleurs entre Loi sur les consultations populaires de Québec et Loi sur la clarté référendaire d’Ottawa, il faudra que PSPP montre des talents d’Houdini pour extirper le peuple québécois de ce carcan légaliste et tel un nouveau Moïse nous conduire vers la Terre promise. Si mes sympathies personnelles vont à une déclaration unilatérale d’indépendance, je suis conscient  que le projet de loi fédéral sur la clarté référendaire condamne cette façon de faire. Le Canada ne reconnaîtrait pas notre indépendance et s’efforcerait de multiplier les bâtons dans les roues à notre égard sur le scène internationale. La «Longue marche» vers l’accession à l’indépendance ne signifie pas que nous devions faire aimer l’indépendance, mais simplement  faire aimer et désirer la nouvelle patrie que nous voulons nous donner. Accessoirement, cette démarche sous-entend obtenir qu’une majorité d’électeurs québécois dépose un bulletin «Oui» dans l’urne.

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