J’ose
croire qu’aucun Québécois ne sera surpris d’apprendre qu’en dépit de la
décriminalisation du cannabis et la mise sur pied de la SQDC, les
milieux criminalisés conserve encore aujourd’hui une large part du
marché du cannabis (une part qui représenterait 42% du marché, voir plus
bas)..
«Après
quatre ans d’existence, la Société québécoise du cannabis (SQDC)
plafonne, avec 58% de parts du marché subtilisés au marché noir. Un
statu quo inacceptable aux yeux de son PDG.» (SQDC: Encore beaucoup de
chemin faire pour limiter les parts du marché noir, Journal de «Montréal, 17 octobre)
««C’est
un très bon premier résultat, mais on a encore beaucoup de chemin à
faire.» reconnaît Jacques Farcy, qui est la tête de la plus jeune
société d’État du Québec depuis 12 mois. Il faut dire que Jacques Farcy
gère une drôle de bébitte. La SQDC est une entreprise commerciale qui ne
peut pas-et ne veut pas stimuler ses ventes. Le carré de sable que lui a
dessiné Québec est limité par des enjeux de santé publique. Mais il lui
faut bien poursuivre sa mission capter le marché noir du cannabis.»
En
mêlant santé publique et lutte au marché noir du cannabis; Québec court
deux lapins à la fois pour n’en attraper aucun; la lutte au marché noir
impliquerait que la SQDC ait les mains libres; nous voulons dire par
cela prendre les moyens de «stimuler» ses ventes, i.e. entre autres,
faire de la publicité comme sa société soeur, la SAQ. Sans cela et au
nom d’une conception timorée de la santé publique; tant qu’un marché
noir du cannabis subsistera, aucun enjeux de santé publique ne pourra
être atteint. Le cannabis circulera librement et le gouvernement
québécois ignorera combien de cannabis s’écoule sur son territoire, les
mineurs continueront d’y avoir accès et les entrepreneurs indépendants
que sont les pushers québécois demeureront libres de proposer cannabis et autres substances à leurs clients.
Ce
qu’il faut bien appeler l’échec de la décriminalisation du cannabis
devrait fournir ample matière à réflexion à ceux qui jonglent avec
l’idée folle de décriminaliser toutes les drogues. Croire que le crime
organisé se retirera de ces marchés relève de la pensée magique.
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