Faut-il
croire que les électeurs québécois ont voulu se moquer des chroniqueurs
et des sondeurs? Les résultats du scrutin général du 3 octobre
pourraient le laisser croire. Certes la victoire de la Coalition avenir
Québec (CAQ) était annoncée et elle s’est bien matérialisée. Mais les
uns et les autres annonçaient aussi la disparition du Parti libéral du
Québec (PLQ) et du Parti québécois(PQ). Le Québec devait se réveiller
divisé entre une extrême droite conservatrice et une extrême gauche
solidaire, libéraux et péquistes étant voués à la disparition. Se
moquant des chroniqueurs et des sondeurs, les électeurs québécois se
sont comportés en bon Normands qu’ils sont en laissant finalement les
choses en état.
Nous
retrouvons ainsi avec, un PLQ confortablement assis sur son socle
d’électeurs anglophones et allophones fait un score «honorable»(21
députés et 14,8% des suffrages exprimés), score «honorable» qui est tout
de même le pire des libéraux depuis plus d’un siècle.
Un
PLQ qui demeure l’opposition officielle alors Dominique Anglade reste
en selle, mais pour combien temps. Il faudra cependant que Dominique
Anglade explique aux membres du PLQ pourquoi elle a perdu des bastions
libéraux dans l’Outaouais et à Laval aux mains de la CAQ, de même que
les circonscriptions montréalaises de Maurice Richard et de Verdun aux
mains de Québec solidaire.
Le
PQ, pour sa part, doit être reconnaissant à Paul St-Pierre Plamondon
(PSPP) pour son excellente campagne électorale, il sort diminué du
creuset de l’élection diminué (3 députés et 14,9% des suffrages
exprimés), mais en rappelant la mission essentielle du parti,
l’indépendance du Québec, PSPP a bien mérité de la patrie et travaillé
pour l’avenir.
Difficile
d’en dire autant du Parti conservateur (PCQ) d’Éric Duhaime. Avec 13,
1% du vote), Le PCQ se retrouve le bec à l’eau et n’entre pas au Salon
bleu. Éric Duhaime affirme à qui veut l’entendre qu’il sera là dans
quatre ans. Que restera-t-il du PCQ dans quatre ans? Sans les réactions
anti sanitaires sur quelle vague «surfera» Éric Duhaime? Il faudra
probablement que le PCQ tire sur toutes les ficelles libertariennes
(diminution du rôle et de la taille de l’État, diminution des
contraintes imposées par l’État- exemple la hausse des limites de
vitesse sur les routes et les sentiers du Québec (Pour les VTT et les
motoneiges) à sa disposition pour retrouver son score du 3 octobre. Quel
écho trouvera encore le « libârté « des antivax dans quatre ans? Fort
de son homosexualité, on voit mal Éric Duhaime faire appel aux
conservateurs sociaux. Sans les antivax et les opposants aux mesures
sanitaires quel sera «l’état des troupes conservatrices en 2026»?
François
Legault devra désormais gouverner, son écrasante majorité ne réussira
probablement pas à cacher longtemps que le premier ministre est d’abord
et avant tout un velléitaire; velléitaire dans sa défense de la langue
française avec la timide loi 21, sans pandémie, «le roi sera rapidement
nu».
Québec
solidaire (QS) perd Rouyn-Noranda Temiscamingue, mais se maintient dans
Sherbrooke et conserve ses gains de 2018 à l’extérieur de Montréal (Les
Solidaires ont récolté 15,7% du vote populaire et ils seront 14 au
Salon Bleu, en toute logique, il devrait être l’opposition officielle à
l’Assemblée nationale. Présenté comme un phénomène montréalais, QS a de
la difficulté à briser cette image de phénomène montréalais qui lui
colle à la peau comme une tunique de Nessus. Mieux pour certains
observateurs, QS est plus qu’un «Phénomène montréalais», QS serait un
phénomène «platoïde», i.e. manifestation du gauchisme bobo du plateau
Mont-Royal . Encore ce matin (5 octobre), Richard Martineau sur les
ondes de LCN reprenait ce vieux refrain de QS «phénomène Plateau
Mont-Royal», Richard Martineau pourrait-il expliquer à ses auditeurs la
victoire de QS dans Verdun. La victoire solidaire contre les libéraux
dans le quartier cossu de l’Île-des-soeurs entre mal dans la «boîte
toute faite» d’un Québec solidaire cantonné au Plateau Mont-Royal. Après
leur victoire dans Verdunet dans Maurice Richard, les Solidaires
peuvent se prendre à penser que les comtés lavallois par exemple sont à
leur portée et que si les libéraux plient le genou en 2026, l’opposition
officielle est à leur portée. Pour l’heure QS, demeure une formation
marginale et il y a loin de la coupe aux lèvres entre être l’opposition
officielle à l’Assemblée nationale et l’opposition à la CAQ dans
l’esprit des Québécois, qui pour la plupart considèrent encore QS comme
radical et «trop à gauche».
Les
électeurs québécois ont choisi de «continuer», la CAQ au pouvoir, le
PLQ comme opposition officielle, Le PQ et QS dans les limbes, à se
demande à quelle aura été l’élection du 3 octobre dernier? Faisant des
Louis Hémon d’eux, les électeurs québécois ont décidé: «Au pays du
Québec, rien n’a changé. rien ne changera.»
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