Thursday, October 6, 2022

Chroniqueurs, sondeurs et électeurs


Faut-il croire que les électeurs québécois ont voulu se moquer des chroniqueurs et des sondeurs? Les résultats du scrutin général du 3 octobre pourraient le laisser croire. Certes la victoire de la Coalition avenir Québec (CAQ) était annoncée et elle s’est bien matérialisée. Mais les uns et les autres annonçaient aussi la disparition du Parti libéral du Québec (PLQ) et du Parti québécois(PQ). Le Québec devait se réveiller divisé entre une extrême droite conservatrice et une extrême gauche solidaire, libéraux et péquistes étant voués à la disparition. Se moquant des chroniqueurs et des sondeurs, les électeurs québécois se sont comportés en bon Normands qu’ils sont en laissant finalement les choses en état.
 

Nous retrouvons ainsi avec, un PLQ confortablement assis sur son socle d’électeurs anglophones et allophones fait un score «honorable»(21 députés et 14,8% des suffrages exprimés), score «honorable» qui est tout de même le pire des libéraux depuis plus d’un siècle.
 
 


 
Un PLQ qui demeure l’opposition officielle alors Dominique Anglade reste en selle, mais pour combien temps. Il faudra cependant que Dominique Anglade explique aux membres du PLQ pourquoi elle a perdu des bastions libéraux dans l’Outaouais et à Laval aux mains de la CAQ, de même que les circonscriptions montréalaises de Maurice Richard et de Verdun aux mains de Québec solidaire. 

Le PQ, pour sa part, doit être reconnaissant à Paul St-Pierre Plamondon (PSPP) pour son excellente campagne électorale, il sort diminué du creuset de l’élection diminué (3 députés et 14,9% des suffrages exprimés), mais en rappelant la mission essentielle du parti, l’indépendance du Québec, PSPP a bien mérité de la patrie et travaillé pour l’avenir. 

Difficile d’en dire autant du Parti conservateur (PCQ) d’Éric Duhaime.  Avec 13, 1% du vote), Le PCQ se retrouve le bec à l’eau et n’entre pas au Salon bleu. Éric Duhaime affirme à qui veut l’entendre qu’il sera là dans quatre ans. Que restera-t-il du PCQ dans quatre ans? Sans les réactions anti sanitaires sur quelle vague «surfera» Éric Duhaime? Il faudra probablement que le PCQ tire sur toutes les ficelles libertariennes (diminution du rôle et de la taille de l’État, diminution des contraintes imposées par l’État- exemple la hausse des limites de vitesse sur les routes et les sentiers du Québec (Pour les VTT et les motoneiges) à sa disposition pour retrouver son score du 3 octobre. Quel écho trouvera encore le « libârté «  des antivax dans quatre ans? Fort de son homosexualité, on voit mal Éric Duhaime faire appel aux conservateurs sociaux. Sans les antivax et les opposants aux mesures sanitaires quel sera «l’état des troupes conservatrices en 2026»?

François Legault devra désormais gouverner, son écrasante majorité ne réussira probablement pas à cacher longtemps que le premier ministre est d’abord et avant tout un velléitaire; velléitaire dans sa défense de la langue française avec la timide loi 21, sans pandémie, «le roi sera rapidement nu».  

Québec solidaire (QS) perd Rouyn-Noranda Temiscamingue, mais se maintient dans Sherbrooke et conserve ses gains de 2018 à l’extérieur de Montréal (Les Solidaires ont récolté 15,7% du vote populaire et ils seront 14 au Salon Bleu, en toute logique, il devrait être l’opposition officielle à l’Assemblée nationale. Présenté comme un phénomène montréalais, QS a de la difficulté à briser cette image de phénomène montréalais qui lui colle à la peau comme une tunique de Nessus. Mieux pour certains observateurs, QS est plus qu’un «Phénomène montréalais», QS serait un phénomène «platoïde», i.e. manifestation du gauchisme bobo du plateau Mont-Royal . Encore ce matin (5 octobre), Richard Martineau sur les ondes de LCN reprenait ce vieux refrain de QS «phénomène Plateau Mont-Royal», Richard Martineau pourrait-il expliquer à ses auditeurs la victoire de QS dans Verdun. La victoire solidaire contre les libéraux dans le quartier cossu de l’Île-des-soeurs entre mal dans la «boîte toute faite» d’un Québec solidaire cantonné au Plateau Mont-Royal. Après leur victoire dans Verdunet dans Maurice Richard, les Solidaires peuvent se prendre à penser que les comtés lavallois par exemple sont à leur portée et que si les libéraux plient le genou en 2026, l’opposition officielle est à leur portée. Pour l’heure QS, demeure une formation marginale et il y a loin de la coupe aux lèvres entre être l’opposition officielle à l’Assemblée nationale et l’opposition à la CAQ dans l’esprit des Québécois, qui pour la plupart considèrent encore QS comme radical et «trop à gauche».
 

 
Les électeurs québécois ont choisi de «continuer», la CAQ au pouvoir, le PLQ comme opposition officielle, Le PQ et QS dans les limbes, à se demande à quelle aura été l’élection du 3 octobre dernier? Faisant des Louis Hémon d’eux, les électeurs québécois ont décidé: «Au pays du Québec, rien n’a changé. rien ne changera.»

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