Heidi
Berger
milite pour que les élèves québécois du secondaire suivent une
formation obligatoire sur le génocide durant leur scolarité. Elle a
amorcé sa campagne, il y a deux ans et elle a été rejointe récemment par
Rima Elkouri qui dans un article au titre accrocheur
(« C'est qui, Hitler?, La Presse , 9 décembre) fait écho à la
demande de Madame Berger. Selon Rima Elkouri, Madame Berger a constaté
qu'il était possible de compléter son cours secondaire sans savoir qui
est Hitler, sans savoir ce qu'est l'Holocauste,
sans avoir appris quoi que ce soit sur les génocides qui se produisent
encore aujourd'hui.Il faudrait aussi se demander combien d'élèves du
secondaire complètent leur secondaire sans savoir qui sont Paul de
Maisonneuve, Louis Joliet et le marquis de Montcalm.
L'
enseignement de l'histoire doit être valorisé, mais l'article de Rima
Elkouri et la campagne de d'Heidi Berger doivent être mis en
perspective.
Pourquoi titrer « C'est qui Hitler? » et non pas « C'est qui Staline? ou c'est
qui Pol Pot? », pourquoi parler de l'Holocauste, celui avec le « H »
majuscule, l'horreur industrielle a été inventé au Goulag bien avant les
horreurs nazies. Lors
de ses conférences au élèves du secondaire , Heidi Berger montre un
témoignage vidéo de sa mère , elle entretient les élèves de racisme, de
haine et d'intolérance, « Elle leur montre des photos de pancartes
antisémites qu'elle se rappelle avoir elle-même vues
au moins jusqu'à la fin des années 50 à Sainte-Agathe, ou elle a
grandi. Des pancartes qui disaient « No Jews. No Dogs. »( Pas de juifs. Pas de chiens ), il y avait un antisémitisme terrible. Mes frères étaient toujours appelés «les sales Juifs
« .
Ils faisaient toujours l'objet d'intimidation».
Il faut noter qu'Heidi Berger nous parle de la fin des années
1950, sans rien dire de la situation actuelle ,
qu'en est-il de cette situation aujourd'hui à Sainte-Agathe, plus d'un demi-siècle plus tard? Si la situation
a changé, tout ce que font Mmes Elkouri et Verger relèvent
de la culpabilisation et du salissage, voyez ce «Québec profond», ce Québec des régions, toujours aux prises avec
ses démons racistes. Un Québec profond, auquel il faudrait probablement préférer
le
diversifié et inclusif arrondissement Cote-des Neiges, arrondissement
dont le conseiller de ville Lionel Perez,
récemment promu chef d'Ensemble Montréal et par le fait même chef de
l'Opposition officielle à l'hôtel de ville de Montréal, début novembre,
Perez a suggéré, avec l'appui de la fondation d'Heidi Berger, que les
écoles montréalaises inscrivent à leurs programmes
un cours sur les génocides. Montréal serait ainsi sauvé.
Dans
le contexte actuel, il faut craindre que ce cours ne serve en
définitive qu'à culpabiliser les Québécois
francophones, premier génocide à étudier, celui des autochtones,
génocide dont nous ne sommes pas responsables, Le rêve de Champlain
allait dans une toute autre direction et le fondateur de Québec rêvait
plus à une fusion de la civilisation française-catholique
et de la culture autochtone qu'à un génocide, le génocide fabulé
d'Heidi Berger complétera et s'appuiera sur les fables des « territoires
autochtones non-cédés », deuxième station sur ce chemin de croix de
notre nation, la condamnation des mesures visant à
abaisser les seuils d'immigration au Québec et au Canada, si nous
réclamons moins d'immigrants, c'est que nous sommes racistes et
intolérants. Nos efforts devraient porter sur l'enseignement de
l'histoire nationale du Québec français, n'avons nous pas assez
de difficultés avec cette dernière sans ajouter des distractions au
parcours.
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