Wednesday, December 12, 2018

Enseignement de l'histoire: priorités et distractions


Heidi Berger milite pour que les élèves québécois du secondaire suivent une formation obligatoire sur le génocide durant leur scolarité. Elle a amorcé sa campagne, il y a deux ans et elle a été rejointe récemment par Rima Elkouri qui dans un article au titre accrocheur (« C'est qui, Hitler?, La Presse , 9 décembre) fait écho à la demande de Madame Berger. Selon Rima Elkouri, Madame Berger a constaté qu'il était possible de compléter son cours secondaire sans savoir qui est Hitler, sans savoir ce qu'est l'Holocauste, sans avoir appris quoi que ce soit sur les génocides qui se produisent encore aujourd'hui.Il faudrait aussi se demander combien d'élèves du secondaire complètent leur secondaire sans savoir qui sont Paul de Maisonneuve, Louis Joliet et le marquis de Montcalm.
 
 
 
 L' enseignement de l'histoire doit être valorisé, mais l'article de Rima Elkouri et la campagne de d'Heidi Berger doivent être mis en perspective.  Pourquoi titrer « C'est qui Hitler? » et non pas « C'est qui Staline? ou c'est qui Pol Pot? », pourquoi parler de l'Holocauste, celui avec le « H » majuscule, l'horreur industrielle a été inventé au Goulag bien avant les horreurs nazies. Lors de ses conférences au élèves du secondaire , Heidi Berger montre un témoignage vidéo de sa mère , elle entretient les élèves de racisme, de haine et d'intolérance, « Elle leur montre des photos de pancartes antisémites qu'elle se rappelle avoir elle-même vues au moins jusqu'à la fin des années 50 à Sainte-Agathe, ou elle a grandi. Des pancartes qui disaient « No Jews. No Dogs. »( Pas de juifs. Pas de chiens ), il y avait un antisémitisme terrible. Mes frères étaient toujours appelés «les sales Juifs « .  Ils faisaient toujours l'objet d'intimidation». 
 
 
 
Il faut noter qu'Heidi Berger nous parle de la fin des années 1950, sans rien dire de la situation actuelle ,  qu'en est-il de cette situation aujourd'hui à Sainte-Agathe, plus d'un demi-siècle plus tard? Si la situation a changé, tout ce que font Mmes Elkouri et Verger relèvent  de la culpabilisation et du salissage, voyez ce «Québec profond», ce Québec des régions, toujours aux prises avec ses démons racistes. Un Québec profond, auquel il faudrait probablement préférer  le diversifié et inclusif arrondissement Cote-des Neiges, arrondissement dont le conseiller de ville Lionel Perez, récemment promu chef d'Ensemble Montréal et par le fait même chef de l'Opposition officielle à l'hôtel de ville de Montréal, début novembre, Perez a suggéré, avec l'appui de la fondation d'Heidi Berger, que les écoles montréalaises inscrivent à leurs programmes un cours sur les génocides. Montréal serait ainsi sauvé.  Dans le contexte actuel, il faut craindre que ce cours ne serve en définitive qu'à culpabiliser les Québécois francophones, premier génocide à étudier, celui des autochtones, génocide dont nous ne sommes pas responsables, Le rêve de Champlain allait dans une toute autre direction et le fondateur de Québec rêvait plus à une fusion de la civilisation française-catholique et de la culture autochtone qu'à un génocide, le génocide fabulé d'Heidi Berger complétera et s'appuiera sur les fables des « territoires autochtones non-cédés », deuxième station sur ce chemin de croix de notre nation, la condamnation des mesures visant à abaisser les seuils d'immigration au Québec et au Canada, si nous réclamons moins d'immigrants, c'est que nous sommes racistes et intolérants. Nos efforts devraient porter sur l'enseignement de l'histoire nationale du Québec français, n'avons nous pas assez de difficultés avec cette dernière sans ajouter des distractions au parcours.

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