Télé-Québec avait annoncé la diffusion d 'un documentaire sur l'extrême -droite au Québec, documentaire intitulé
La Bombe. Il y a eu diffusion d'une émission (il est impossible de parler de documentaire) qui aurait mieux convenu à la grille de
Canal-Vie, émission portant essentiellement sur la trajectoire de
Maxime Fiset, présenté comme un néo-nazi repenti reconverti dans la
déradicalisation avec témoignage de la mère de Fiset pour ajouter un peu
de
human interest à l'émission et témoignage d'un enseignant en
histoire de Fiset au secondaire, venant affirmer qu'il ne reconnaissait
pas son ancien élève. L'extrême-droite au Québec se résumant pour le
réalisateur de l'émission, Gabriel Allard
Gagnon, et Télé-Québec à Maxime Fiset. L'auditeur n'aura rien appris
sur l'histoire de l'extrême-droite québécoise ou sa sociologie, Maxime
Fiset n'en connaissant visiblement rien, nous devons demeurer notre
faim. La Déradicalisation de ce dernier apparaît
comme sa rédemption et son assomption, assomption, car il ne porte plus
à terre en étant devenu une vedette médiatique.
L'auditeur moyen aura
conclu après quelques minutes d'écoute que Maxime Fiset est un un
individu perturbé qui a besoin d'aide, il dit avoir
été victime d'intimidation au secondaire et s'être toujours vu comme un
marginal (dans une séquence il s'identifie à Alexandre Bissonnette lors
de son interrogatoire, la séquence ou il fantasme sur la bombe qu'il
comptait fabriquer et qui donne son titre à
l'émission, bombe qu'il souhaitait faire exploser lors de la Fête du
Canada car il s'agit d'une fête multiculturelle). Maxime Fiset avait
moins besoin d'être déradicalisé que d'un bon suivi psychologique, Fiset
est quelqu'un qui a visiblement besoin d'aide,
ceux qui l'ont pris en mains et le manipulent en le promenant de
plateau de télévision en plateau de télévision, son mentor semble être
Benjamin Ducol, responsable de la recherche au Centre de
déradicalisation, ne l'aide pas il est ainsi apparu entre autres
à Second regard et à Deux hommes en or, à ce chapitre, il
faut écouter l'entrevue accordée à Sophie Durocher pour constater la
confusion qui règne chez Maxime Fiset (QUB, Sophie Durocher, Maxime
Fiset) Ces nouveaux amis et manipulateurs
flattent peut-être sa mégalomanie (il déclare à un moment donné, « J'ai
créé la Fédération des Québécois de souche (FQS)», «J'ai rempli un
vide »,-en créant la FQS-, puis« Je me voyais comme un leader
idéologique »,), mais il est douteux qu'il se soucie beaucoup
de Maxime Fiset, l'individu. Ils devraient le laisser s'occuper de sa
petite fille et de la mère de cette dernière. Documentaire sur
l'extrême-droite au Québec, donné par un jeune trentenaire vaguement
mégalomane dont la formation ne semble pas avoir dépassé
le secondaire V et un cours d'électricien (honorable profession par
ailleurs), il mentionne rapidement un retour aux études à l'Université
Laval sans plus de précision. Il est vrai qu'il a fait un travail et un
exposé sur le programme en 25 points du NSDAP
en secondaire V, devant autant de science, nous ne pouvons guère que
nous incliner, curriculum vitae qui ne donne aucun droit de
s'auto-proclamer ou de se laisser proclamer « spécialiste de
l'extrême-droite », l'auditeur devra se passer d'un véritable historique
de l'extrême-droite au Québec, mais il aura droit à un bref et facile
parallèle avec Donald Trump et en début d'émission de brèves images
d'Adolf Hitler et d'une croix enflammée (il ne sera à aucun moment,
mention du Ku Klux Klan dans l'émission, mais il s'agit
de faire peur à l'auditeur, pas de le faire réfléchir). Il est vrai que
Maxime Fiset prétend avoir lu
Mein Kampf et The Turner Diaries, à mettre au compte de sa
mégalomanie, lors de la préparation de sa bombe, Maxime Fiset se voyait
en Timothy Mac Veigh , le responsable de l'attentat meurtrier
d'Oklahoma, Fiset, encore sa mégalomanie,
se voyait écrire les Carnets de Fiset.
L'émission ouvre fort avec un
amalgame entre nationalisme (Maxime Fiset viendrait d'une famille
fortement nationaliste, sa mère affirme qu'elle ne voulait qu'il naisse
le 1er juillet car c'est la fête de la Confédération
et déclare adorer Ti-Poil, René Lévesque, Maxime Fiset est décidément
né sous des jupons bien nationalistes) et racisme, c'est d'ailleurs le
premier chapitre de l'émission, aucun des deux termes n'étant défini
d'ailleurs, l'amalgame s'avérant constant tout
au long de l'émission, le réalisateur accompagne une manifestation de
la Meute et de
Storm Alliance (manifestation du 27 novembre 2017 à Québec contre
le gouvernement Couillard), la réalisation insiste d'ailleurs sur la
forêt de fleurdelisés et de drapeaux des Patriotes, une image valant
mille mots, l'auditeur ne peut que sortir
convaincu que le nationalisme québécois est nécessairement raciste,
puisque les deux organisations sont elle-mêmes suspectées de racisme par
Maxime Fiset. Sans grande surprise, l'extrême-droite au Québec est
constitué des groupes déjà connus, les usual suspects
étant La Meute, Storm Alliance et, pour faire bonne mesure,
Atalante, les deux premiers se présentant comme des groupes citoyens.
Maxime Fiset qualifie aussi la Fédération des Québécois de souche (FQS)
d'extrême-droite. Personne ne juge bon
de nous expliquer pourquoi personne ne vient à la caméra nous présenter
Atalante et la FQS, nous devons nous contenter de la parole de Maxime
Fiset. Hypothèse personnelle n'a voulu risquer l'ostracisme personnel et
professionnel ou même des violences physiques
du fait des Antifas. Ces choses ne peuvent se passer chez, nous vivons
en démocratie et dans une société de droit, nous avons le droit
d'exprimer nos opinions, sans crainte de représailles. Ayant ouvert
fort, l'émission se ferme aussi fort, la conclusion est
que la Coalition Avenir Québec (CAQ) n'est pas un parti
d'extrême-droite après avoir affirmé que les 40 000 Loups de La Meute
ont hurlé de plaisir au soir du 1er octobre Les efforts de François
Legault pour prendre ses distances avec La Meute sont visiblement
passés inaperçus pour Maxime Fiset. Puisque nous sommes dans un société
de droits, un huissier mandaté par l'avocat de la CAQ aurait dû au
lendemain de la diffusion de l'émission déposé à la résidence de Maxime
Fiset, à celle du réalisateur et au siège social
de Télé-Québec, une poursuite au civil pour en diffamation.
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