Saturday, December 1, 2018

Pétard mouillé et fausse représentation



Télé-Québec avait annoncé la diffusion d 'un documentaire sur l'extrême -droite au Québec, documentaire intitulé La Bombe. Il y a eu diffusion d'une émission (il est impossible de parler de documentaire) qui aurait mieux convenu à la grille de Canal-Vie, émission portant essentiellement sur la trajectoire de Maxime Fiset, présenté comme un néo-nazi repenti reconverti dans la déradicalisation avec témoignage de la mère de Fiset pour ajouter un peu de human interest à l'émission et témoignage d'un enseignant en histoire de Fiset au secondaire, venant affirmer qu'il ne reconnaissait pas son ancien élève. L'extrême-droite au Québec se résumant pour le réalisateur de l'émission, Gabriel Allard Gagnon, et Télé-Québec à Maxime Fiset. L'auditeur n'aura rien appris sur l'histoire de l'extrême-droite québécoise ou sa sociologie, Maxime Fiset n'en connaissant visiblement rien, nous devons demeurer notre faim.  La Déradicalisation de ce dernier apparaît comme sa rédemption et son assomption, assomption, car il ne porte plus à terre en étant devenu une vedette médiatique. 
 
 
 
L'auditeur moyen aura conclu après quelques minutes d'écoute que Maxime Fiset est un un individu perturbé qui a besoin d'aide, il dit avoir été victime d'intimidation au secondaire et s'être toujours vu comme un marginal (dans une séquence il s'identifie à Alexandre Bissonnette lors de son interrogatoire, la séquence ou il fantasme sur la bombe qu'il comptait fabriquer et qui donne son titre à l'émission, bombe qu'il souhaitait faire exploser lors de la Fête du Canada car il s'agit d'une fête multiculturelle). Maxime Fiset avait moins besoin d'être déradicalisé que d'un bon suivi psychologique, Fiset est quelqu'un qui a visiblement besoin d'aide, ceux qui l'ont pris en mains et le manipulent en le promenant de plateau de télévision en plateau de télévision, son mentor semble être Benjamin Ducol, responsable de la recherche  au Centre de déradicalisation, ne l'aide pas il est ainsi apparu entre autres à Second regard et à Deux hommes en or, à ce chapitre, il faut écouter l'entrevue accordée à Sophie Durocher pour constater la confusion qui règne chez Maxime Fiset (QUB, Sophie Durocher, Maxime Fiset) Ces nouveaux amis et manipulateurs flattent peut-être sa mégalomanie (il déclare à un moment donné, « J'ai créé la Fédération des Québécois de souche (FQS)», «J'ai rempli un vide »,-en créant la FQS-, puis« Je me voyais comme un leader idéologique »,), mais il est douteux qu'il se soucie beaucoup de Maxime Fiset, l'individu. Ils devraient le laisser s'occuper de sa petite fille et de la mère de cette dernière. Documentaire sur l'extrême-droite au Québec, donné par un jeune trentenaire vaguement mégalomane dont la formation ne semble pas avoir dépassé le secondaire V et un cours d'électricien (honorable profession par ailleurs), il mentionne rapidement un retour aux études à l'Université Laval sans plus de précision. Il est vrai qu'il a fait un travail et un exposé sur le programme en 25 points du NSDAP en secondaire V, devant autant de science, nous ne pouvons guère que nous incliner, curriculum vitae qui ne donne aucun droit de s'auto-proclamer ou de se laisser proclamer « spécialiste de l'extrême-droite », l'auditeur devra se passer d'un véritable historique de l'extrême-droite au Québec, mais il aura droit à un bref et facile parallèle avec Donald Trump et en début d'émission de brèves images d'Adolf Hitler et d'une croix enflammée (il ne sera à aucun moment, mention du Ku Klux Klan dans l'émission, mais il s'agit de faire peur à l'auditeur, pas de le faire réfléchir). Il est vrai que Maxime Fiset prétend avoir lu Mein Kampf et The Turner Diaries, à mettre au compte de sa mégalomanie, lors de la préparation de sa bombe, Maxime Fiset se voyait en Timothy Mac Veigh , le responsable de l'attentat meurtrier d'Oklahoma, Fiset, encore sa mégalomanie, se voyait écrire les Carnets de Fiset. 
 
 
 
L'émission ouvre fort avec un amalgame entre nationalisme (Maxime Fiset viendrait d'une famille fortement nationaliste, sa mère affirme qu'elle ne voulait qu'il naisse le 1er juillet car c'est la fête de la Confédération et déclare adorer Ti-Poil, René Lévesque, Maxime Fiset est décidément né sous des jupons bien nationalistes) et racisme, c'est d'ailleurs le premier chapitre de l'émission, aucun des deux termes n'étant défini d'ailleurs, l'amalgame s'avérant constant tout au long de l'émission, le réalisateur  accompagne une manifestation de la Meute et de Storm Alliance (manifestation du 27 novembre 2017 à Québec contre le gouvernement Couillard), la réalisation insiste d'ailleurs sur la forêt de fleurdelisés et de drapeaux des Patriotes, une image valant mille mots, l'auditeur ne peut que sortir convaincu que le nationalisme québécois est nécessairement raciste, puisque les deux organisations sont elle-mêmes suspectées de racisme par Maxime Fiset. Sans grande surprise, l'extrême-droite au Québec est constitué des groupes déjà connus, les usual suspects étant La Meute, Storm Alliance et, pour faire bonne mesure, Atalante, les deux premiers se présentant comme des groupes citoyens.  Maxime Fiset qualifie aussi la Fédération des Québécois de souche (FQS) d'extrême-droite. Personne ne juge bon de nous expliquer pourquoi personne ne vient à la caméra nous présenter Atalante et la FQS, nous devons nous contenter de la parole de Maxime Fiset. Hypothèse personnelle n'a voulu risquer l'ostracisme personnel et professionnel ou même des violences physiques du fait des Antifas. Ces choses ne peuvent se passer chez, nous vivons en démocratie et dans une société de droit, nous avons le droit d'exprimer nos opinions, sans crainte de représailles. Ayant ouvert fort, l'émission se ferme aussi fort, la conclusion est que la Coalition Avenir Québec (CAQ) n'est pas un parti d'extrême-droite après avoir affirmé que les 40 000 Loups de La Meute ont hurlé de plaisir au soir du 1er octobre Les efforts de François Legault pour prendre ses distances avec La Meute sont visiblement passés inaperçus pour Maxime Fiset. Puisque nous sommes dans un société de droits, un huissier mandaté par l'avocat de la CAQ aurait dû au lendemain de la diffusion de l'émission déposé à la résidence de Maxime Fiset, à celle du réalisateur et au siège social de Télé-Québec, une poursuite au civil pour en diffamation. 

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