Il faudra, au Québec, se faire à l'idée que nous sommes entrés dans l'ère post-Slav ou post-Kanata à
chacun de choisir.
Le monde de la création artistique n'est plus régi
par le talent
ou l'imagination des créateurs ou le goût des spectateurs, mais par les
diktats de minorités culturelles, mais surtout ethniques ou raciales.
Dernière manifestation de cette ère post-Kanata,
des réactions au Bye Bye 2018,(Trudeau à Bollywood scinde l'opinion,
Le Devoir, 5 janvier ), objet de cette manifestation un sketch de la dernière édition du
Bye Bye, sketch revenant sur le voyage en Inde de Justin Trudeau
et qui «montre, le premier ministre fumant de la marijuana pour se
détendre pour se détendre avec ses conseillers sur des enjeux tendus ,
Trudeau est transporté sur un plancher
de danse du type Bollywood sur une musique indienne, ou l'on montre
ensuite deux vaches - double symbole de la vache sacrée indienne et du
conflit du lait avec les États-unis. » Sketch Facile et prévisible après
l'abus de costumes nationaux par Justin Trudeau
et sa famille lors de ce voyage.
Le mouvement n'aura pas le
retentissement des manifestations devant le Théâtre du Nouveau-monde,
mais la voie est tracée.
Il se limite pour l'instant à une entrevue au Devoir. « Interrogé par le Devoir,
le directeur artistique du théâtre Teesri Duniya, Rahul Varma
s'est dit en colère et a jugé le sketch hautement offensant. « Je ne
dirais pas que c'est du racisme en soi, mais est-ce que ça ne vient pas
d'une façon raciste de penser? Oui
statue le créateur né en Inde. «Comme auteur ou comme concepteur , on
attend de toi que tu sois meilleur. Particulièrement si tu ne parles pas
de ta communauté.
Il faut faire un meilleur travail pour mieux les représenter, tu ne
peux pas juste utiliser les clichés visuels et dire que c'est une
blague. » Anecdotique, la déclaration de Rahul Varma n'en contient pas
moins tout l'esprit de la logique post-Kanata.
Prudent, l'homme ne taxe pas Radio-Canada de racisme, pourquoi accuser
lorsqu'il suffit de sous-entendre et de parler « d'une façon raciste de
penser». Toute la logique post-Kanata est contenue dans son «Particulièrement si tu ne parles pas
de ta communauté.»
Alors, Pas d'Illiade, Homère n'étant pas Troyen et pas de
Shylock, Shakespeare n'étant pas juif. Rahul Varma se fait ici
le chantre de cultures vivant en silo, culture s'ignorant superbement
les unes les autres au nom d'un soit-disant respect qui est surtout une
indifférence ne disant pas son nom.
Une vision multiculturelle avec des cultures et des communautés
superposées. Il n'est inintéressant de savoir que Teesri Duniya signifie
Tiers Monde en Hindi. Pour le périodique de gauche
Alternatives: «Aujourd'hui à la fois par son travail de création
et d'administration, la compagnie promeut une vision multiculturelle et
multiraciale du Canada » on comprendra donc mieux la générosité des
organismes subventionnaires, en effet,
Teesri Duniya est « proudly supported by » (dixit le site de la
troupe) par Le Conseil des arts de Montréal, le Conseil des arts et des
lettres du Québec, le Conseil des arts du Canada, Patrimoine Canada,
Emploi Québec et la Brian Bronfman Family Foundation.
Il faudrait peut-être un jour que les organismes subventionnaires
commencent à s'interroger sur cette générosité à l'égard d'organismes
tentés par la censure. Il faudra peut-être un jour priver certains
organismes et leurs animateurs de subventions au nom
de la liberté de création artistique.
L'esprit post-Kanata n'a
pas encore gagné tous les intervenants communautaires, ainsi sur le même
sketch, le président du Centre culturel Kabir, T.K. Raghunathan qui
organise à Montréal plusieurs évènements
liés à la culture indienne et de l'Asie du Sud considère que le clip du
Bye Bye n'est pas choquant: « je pense que c'est quelque chose dont on
peut rire , Ce n'est peut-être la meilleure vidéo du point de vue ,
comment dirais-je, du goût, mais ça n'a rien
à voir avec les sensibilités des Indiens ou de la diaspora . Je pense
qu'on perd son sens de l'humour en critiquant si rapidement. » Deux
points de vue diamétralement opposés sur le même sujet. T.k.
Raghunathan a le sens de la mesure et le sens de l'humour,
ce qui fait visiblement défaut à Rahul Varma. Nous devrons aussi
réaliser qu'il deviendra de plus en plus difficile de rire et faire rire
dans une société multiculturelle.
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