Thursday, October 9, 2025

Pouvoir et pouvoir

 



Tout de gauche qu’elle soit, Ruba Ghazal semble ignorer les thèses du philosophe marxiste italien Antonio Gramsci sur le pouvoir culturel et l’Hégémonie culturelle. Si elle les connaissait, elle ne se serait pas fendue d’une déclaration comme celle qu’elle a jugé bon de nous servir au cours de week end  dernier.

Déchirant sa chemise, la députée solidaire de Mercier a déclaré: «L’heure est grave». tonne la co-porte-parole de Québec solidaire, dans une vidéo mise en ligne lundi sur les réseaux sociaux, qui a des airs d’adresse à la nation. «Nous vivons un virage du climat politique jamais vu au Québec. Les progressistes sont en train de se faire démoniser»,s’inquiète la députée de Mercier, assise devant un pupitre de la salle Louis-Hippolyte-Lafontaine, ou se réunit régulièrement le caucus solidaire , à l’Assemblée nationale. «on tente de vous faire porter la responsabilité de toutes les crises actuelles, alors que la gauche n’a jamais gouverné. Cette stratégie alimente une véritable chasse aux sorcières ou les progressistes sont la première cible». poursuit Mme Ghazal. 

 


 

 

Dans un message de deux minutes trente, a cheffe parlementaire de QS déplore la propagation, sur le web, «de l’intolérance décomplexée », qui se manifeste par la caricature et la déformation des proposition s mises de l’avant par son parti jusqu’aux vagues «d’attaques haineuses et homophobes», comme celles qui ont poussé la députée Christine Labrie à fermer sa page Face book»(«L’heure est grave»: Ruba Ghazal en à assez de voir la gauche progressiste se faire démoniser, Journal de Montréal, 6 octobre). Stricto senso, Me Ghazal a raison: «On tente de nous faire porter toutes les crises actuelles, alors que la gauche n’a jamais gouverné.» Pour affirmer péremptoirement «que la gauche n’a jamais gouverné», Mme Ghazal doit d’abord nous convaincre qu’au Québec, la gauche se résume à Québec solidaire et nous faire oublier des mesures législatives «progressistes» adoptées au Québec bien avant l’apparition de Québec solidaire , pensons simplement à l’adoption de la charte québécoise des droits et libertés, en juin 1975, à cette époque, Ruba Ghazal (née en 1977) souillait encore ses couches, il semble qu’elle n’ait pas cessé depuis, par le gouvernement de Robert Bourassa; Charte qui stipule à son article 10 que: « toute personne a droit à la reconnaissance et l’exercice, en pleine égalité des droits et libertés de la personne , sans discrimination, exclusion ou préférence  fondée sur la race, la couleur, le sexe, l’identité ou l’expression de genre, l’état civil, l’âge sauf dans la mesure prévue par la loi, la religion, les convictions politiques, la langue, l’origine ethnique ou nationale, la condition sociale handicap ou l’utilisation d’un moyen pour pallier ce handicap […]. Me Ghazal devrait se faire rappeler que le Québec a adopté l’union civile, en juin 2002  comme forme de nuptialité pour les couples homosexuels bien avant que le Canada n’adopte le mariage homosexuel en juillet 2005. Adepte personnellement des thèses d’Antonio Gramsci sur le «pouvoir culturel», je rappelle à Mme Ghazal que le pouvoir dans une société de droit ne se limite pas au pouvoir politique. Nous vivons depuis l’entrée en vigueur de la Charte des droits et libertés du Canada, sous le règne du«gouvernement des juges», L’émergence du wokisme démontre aussi, si besoin en était, que le pouvoir politique n’est pas seul sur l’Agora dans nos sociétés de droits. Les Québécois qui veulent se souvenir, se souviendront que chez nous, le «pouvoir culturel» a précédé et annoncé le «pouvoir culturel». Les Jean-Pierre Ferland, Tex Lecor, Pauline Julien,Claude Gauthier et autres chansonniers avaient labouré le sol québécois avant que le Parti québécois ne prenne le pouvoir en 1976. L’indifférence et le silence des artistes à l’égard de la question nationale est d’ailleurs un signe qui devrait inquiéter Paul St-Pierre Plamondon. 

 Le président américain Harry Truman avait une réflexion qui constitue la réponse idéale à la petite montée de lait de Mme Ghazal. À Ruba Ghazal, Harry Truman répondrait: if you can’t stand the heat, get out of the kitchen.

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