Sunday, October 12, 2025

La charrue avant les boeufs

 



Après des mois de gestation, le gouvernement de la Coalition avenir Québec (CAQ) a finalement accouché de son projet de Constitution québécoise. Porté par le ministre de Justice, Simon Jolin-Barette, ce projet de Constitution a été présenté par Simon Jolin-Barette comme un «miroir» et un «bouclier» du Québec. Depuis son arrivée au Salon bleu, Simon Jolin-Barette nous a démontré qu’il était un homme intelligent, il doit donc être le premier à réaliser ce que son projet a d’irréaliste et de fumeux.

 


 

Une Constitution, c’est la loi fondamentale d’un pays. Il est évident, sauf apparemment pour François Legault et Simon Jolin-Barette que la condition sine qua non d’une véritable Constitution, c’est la souveraineté politique du pays qui entend se doter de cette constitution. Pour l’heure, ce pays n’existe pas. Jusqu’au jour ou nous nous donnerons ce pays, il faudra tenir le projet de Constitution concoctée par la CAQ pour une exercice électoraliste voulu par François Legault. Espère-t-il avec cet exercice, capter les votes de quelques électeurs gogos croyant encore à l‘«autonomisme» de la CAQ? Dans le contexte d’un scrutin qui s’annonce pré référendaire, François Legault et Simon Jolin-Barette croient-ils sauver la mise de la CAQ avec ce inutile projet de Constitution. Inutile, car c’est François Legault lui-même qui donne les limites de son projet de Constitution: «Le Québec a fait le choix de rester dans le Canada, mais il a aussi choisi d’affirmer son caractère national distinct. Le temps est venu d’affirmer d’une manière claire, l’existence constitutionnelle de la nation québécoise» affirme François Legault lors d’une déclaration ministérielle au Salon rouge, juste avant le dépôt du projet de loi.» Sans y croire, l’examen, même superficiel, de ce projet de Constitution québécoise est révélateur de la «méthode Legault». Pour justifier un autonomiste bien falot, François Legault aime à inscrire sa démarche «autonomiste» dans la Longue Marche de notre nation vers sa souveraineté politique. Il le fait encore aujourd’hui dans la foulée des débats entourant le dépôt de son projet de Constitution. «Quand on regarde notre histoire, on se dit que notre survivance comme nation était improbable. Pourtant, on est encore là. Les générations qui nous ont précédé ont tenu le fort et, quand j’y pense, l’émotion m’envahit», a-t-il déclaré lors de ce moment solennel. 

 


 

 

« Le chef caquiste fait une référence plutôt étonnante à la période qui a suivi les rébellions des Patriotes, en parlant de la «survivance» de la culture francophe (sur la Survivance (voir, Éric Bédard, Survivance: histoire et mémoire du XIX e siècle canadien-français, Boréal, 2017, 240 p.) (Constitution québécoise: Legault place le PQ au pied du mur, Journal de Montréal, 9 octobre).

Cette référence à la «survivance» n’est pas si étonnante, tant elle apparaît symptomatique de la pensée politique de François Legault. Ce dernier semble s’identifier à ce qui est une période de repli de notre histoire suite à la défaite brutale qui suivra la rébellion des Patriotes de 1837-38. «Survivre» est-ce là l’horizon que nous propose François Legault, en attendant la « louisianisation, peut-être? Après l’échec des Patriotes, l’église catholique prendra notre sort en mains. Après l’Échec du projet de Constitution de François Legault, devrons-nous confier notre sort à la Coalition avenir Québec?» Nous sommes de ceux qui voulons croire que notre nation mérite mieux. Le projet de constitution de François Legault «ratisse large», François a voulu y inscrire des classiques comme la défense de la langue française. Des classiques auxquels, il n’hésite à ajouter quelques propositions, bien dans l’ «air du temps», que viennent faire dans ce projet de constitution, la proposition sur le droit à l’avortement et celle sur le «droit à mourir»?Nous avons déjà perdu assez de temps à discuter de ce fumeux projet: ce qu’il faut, c’est que séance tenante:quelqu’un  quelqu’un rappelle à FrançoisLegault et Simon Jolin-Barette que la condition sine qua non d’une véritable constitution est l’existence un pays indépendant. Sans ce pays, le projet de constitution de MMs. Legault et Jolin-Barette demeurera la «bébelle électorale décrite par les oppositions ou dans une langue moins parlementaire, mais dit clairement ce qu’il y a à dire une «patente à gosses politicienne (Matthieu Bock-Côté,Constitution québécoise: projet fondamental ou patente à gosses politicienne, Journal de Québec, 8 octobre). Ni «bébelle électorale», ni «Patente à gosses électorale»,C’est Pascal Paradis, le député péquiste de Jean-Talon que revient la palme de la meilleure description du  projet de constitution Legault-Jolin-Barrette. «Cette constitution caquiste va être soumise à la constitution canadienne, qui  nous a été imposée, à laquelle on n’a jamais dit oui. Elle va rester subordonnée au pouvoir du fédéral. En ce sens, c’est une constitution fédéraliste», a-t-il dénoncé.» (Journal de Montréal, Constitution québécoise: Legault place le PQ au pied du mur, op. cité)

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