Le gouvernement québécois a rendu au sociologue Guy Rocher, l’hommage qui lui était dû(???) Un hommage rendu, comme trop au Québec, sans véritables réflexion. « Guy Rocher a été un «géant intellectuel» qui a fortement influencé la nation québécoise en matière d’éducation, de protection de la langue française et de laïcité, a souligné le premier ministre jeudi lors de la cérémonie d’hommage national au père des cégep. «Parmi les artisans de la révolution tranquille, il a été engagé notamment dans l’adoption de la Charte de la langue française. «On peut affirmer que Guy Rocher a joué un rôle décisif dans la longue histoire de notre nation. On lui doit beaucoup. Au nom de la nation québécoise , je salue sa mémoire», a souligné François Legault dans son allocution lors de l’évènement célébré à la salle Pierre-Mercure de l’UQAM.» (Québec rend son dernier hommage à Guy Rocher, Journal de Montréal, 2 octobre)
Nous devrions à Guy Rocher, le réseau des cégep, celui de l’Université du Québec, la démocratisation et la laïcité du système d’éducation public au Québec, la charte de la langue française. N’est-il est pas paradoxal que le «père des cégeps» soit lui-même un rejeton du système élitiste des collèges classiques. Sorti du collège de l’Assomption en 1943 Non moins paradoxal, cet artisan de la laïcité, est un pur produit de la filière «progressiste catholique» active au Québec au cours des années 1940-1950. Il militera à la Jeunesse étudiante catholique (JEC), avant de compléter sa formation de sociologue à l’université Harvard grâce à une bourse d’études accordée par la C.T.C.C. (Confédération des travailleurs catholiques canadiens). On n’est jamais trahi que par les siens
Le réseau des cégep a été érigé sur les dépouilles des collèges classiques. Quoiqu’en pense François Legault: les cégep sont encore bien loin du niveau académique atteint par les collèges classiques et rien ne permet de croire qu’ils l’atteindront un jour. Pour ce qui est du réseau de l’Université du Québec, je réserve (pour des raisons familiales) mon opinion, disons simplement qu’elle n’est pas favorable.
Pour ce qui est de la laïcité du système d’éducation québécois: qu’il suffise de dire qu’il s’agit de la laïcité originale, c’est-à-dire, La laïcité anti catholique de la Révolution française. Finalement, il reste dans le dossier de Guy Rocher, sa participation à l’adoption de la charte de la langue française, qui n’est pas un legs de la Révolution tranquille, mais bien un héritage un premier gouvernement du Parti québécois et du travail de Camille Laurin. En mettant à mal le système d’éducation québécois, Guy Rocher a rendu un bien mauvais service au Québec français. Il déshabillait le Québec français pour lui imposer un système d’éducation inspiré de celui des États-Unis et du Canada anglais: un système aux visées utilitaristes convenant à l’esprit du protestantisme anglo-saxon, mais peut-être pas à notre esprit catholique et latin.
Ne resterait donc au dossier de Guy Rocher que son apport à la charte de la langue française, un apport peut-être un peu mince pour parler d’un d’un «rôle décisif» dans la longue l’histoire de notre nation. Le temps passe et il est facile d’oublier que les contributions essentielles de la Révolution tranquille à l’histoire de notre nation nous les devons à René Lévesque et Jacques Parizeau avec la création de l’Hydro Québec pour le premier et celle de la Caisse de dépôt et de placement pour le second.Au vu du mince bilan de Guy Rocher, il me vient de furieuses envies de jouer les Boris Vian québécois et d’aller cracher sur la tombe de Guy Rocher. (Québec rend son dernier hommage à Guy Rocher, Journal de Montréal, 2 octobre)
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