Dépourvu
de chef depuis le départ de Dominique Anglade, le Parti libéral du
Québec (PLQ) se cherche visiblement. Les aspirant-chefs ne se bousculent pas
aux portes. La candidature éventuelle de Denis Coderre ne prouve rien;
ce dernier poserait sa candidature au poste de capitaine du Titanic si le poste devait éventuellement s’ouvrir.
Le
PLQ nous offre actuellement le curieux spectacle d’un parti mettant la
charrue devant les boeufs; il n’a pas de chef, mais déjà deux candidats:
Denis Coderre a fait connaître son intention de se présenter dans la
circonscription de Bellechasse(Chaudière-Appalaches), il n’est pas le
seul à annoncer sa volonté de porter les couleurs libérales lors des
prochaines élections législatives québécoises; l’autre aspirant est nul
autre qu’Antoine Dionne-Charest (ADC), actuellement vice-président de la
commission politique du PLQ, Antoine Dionne-Charest est aussi
accessoirement le fils de Jean John Charest, notre ancien premier ministre. ADC apparaît régulièrement à titre d’analyste politique, dans le cadre de l’émission Zone Info
sur les ondes du réseau de l’information (RDI). Il ne se contente pas
seulement de ce rôle, il semble aussi tenter par celui de magicien.
C’est probablement comme apprenti magicien qu’il nous sort de son
chapeau; la proposition d’une constitution du Québec: «Le Parti libéral
du Québec(PLQ) relance une idée souvent évoquée depuis les années 1960,
mais jamais concrétisée. Il propose d’adopter une constitution du
Québec. Le PLQ répond ainsi à une recommandation de son comité de
relance . Il y voit un projet rassembleur, mais aussi une occasion de
prendre position politiquement face à la Coalition avenir Québec (CAQ),
au Parti Québécois (PQ) et à Ottawa. Dans une vidéo qui sera publiée sur
les réseaux, et dont Radio-Canada a obtenu copie, le vice-président de
la commission politique du PLQ, Antoine Dionne-Charest n’y va pas par
quatre chemins «une constitution , «c’est pas juste un bout de papier.
[…] C’est ce qui nous unit face au PQ pour qui les immigrants et le
Canada sont la source de tous les problèmes.C’est ce qui nous protège
face à la CAQ, surtout face à ses lois qui stigmatisent les Québécois
qui parlent une autre langue que le français. Le PLQ évoque une
constitution qui regrouperait un seul et même document des textes
fondamentaux comme la Charte québécoise des droits et libertés et la
Charte de la langue française, mais aussi les droits de la minorité
anglophone en matière de santé et d’éducation. Le document pourrait
aussi réaffirmer les champs de compétence du Québec. En entrevue, M.
Dionne-Charest précise que l’adoption d’une constitution québécoise
serait un geste d’affirmation nationaliste. «une constitution c’est la
colonne vertébrale d’un peuple. […] C’est la boussole pour
s’orienter.[…] il n’y a pas de loi fondamentale au Québec qui dit
clairement qui nous sommes, quelles sont nos valeurs et la façon dont on
souhaite se définir,» (Le PLQ propose une Constitution du Québec, Radio-Canada,
12 août). Étrange «colonne vertébrale» que ce projet de constitution
qui du même souffle enchasserait dans le même document la Charte de la
langue française et les droits de la minorité anglophone en ce qui a
trait à l’éducation et à la santé. Faut-il conclure qu’avec le projet
d’ADC, le statut anglophone du Collège Dawson serait constitutionnalisé?
Pas de place non plus dans le projet d’ADC pour la loi sur la laïcité.
Pour
l’instant, le projet d’ADC semble mort-né; il n’a pas suscité de
réactions chez les candidats affichés à la direction du PLQ (Denis
Coderre et Charles Milliard), même silence radio chez les candidats
potentiels (Beauchemin, Tardif et Rodriguez). Le projet d’ADC ne
sera-t-il qu’un feu de paille? Il y a loin de la coupe aux lèvres et le
PLQ traînant en queue de peloton dans les sondages depuis des mois, peut
laisser sa commission politique et son comité de relance tirer des
plans sur la comète tant qu’ils le veulent et laisser ADC causer sa
guise.
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