La
crise de l’itinérance que connaît le Québec ne cesse de se développer
et ses conséquences prennent des formes inquiétantes. La crise a conduit
à la multiplication des campements. Les campements ne sont qu’une des
visages que prend cette crise.
Devant
l’importance de la crise de l’itinérance, même les refuges censés
accueillir les itinérants sont à leur tour sources de problèmes. Ainsi
la Maison Benoît-Labre se trouve-t-elle au centre d’une polémique qui
illustre bien les problèmes suscités par l’itinérance. «Jusqu’à 1000
repas par jour sont offerts à la Maison Benoît-Labre, cinq jours par
semaine. La halte-répit permet en outre à cette clientèle vulnérable de
prendre une douche et de se réchauffer l’hiver entre autres services (la
halte-répit abrite aussi un centre d’injection supervisé). Mais
seulement quatre mois après son inauguration dans des locaux à 80 mètres
d’une école primaire (L’école Victor-Rousselot du CSSMontréal, NDA), ce
centre de jour doit être déplacé «à un endroit plus propice» selon le
maire Benoit Dorais (maire de l’arrondissement Le Sud-Ouest, NDA).
Entrevue mardi, à Tout un matin sur ICI Première, M.
Dorais a décrit «la difficile cohabitation» avec la population du
quartier , et en particulier avec cette école primaire. «De grandes
incivilités» (itinérants urinant et déféquant sur les trottoirs près de
l’école primaire, itinérants fumant du crack) se produisent a déploré
l’élu municipal et ce, en dépit d’«efforts importants»déployés par
l’organisme lui-même , et par la Ville de Montréal, le service de police
de la Ville de Montréal (SPVM) et le milieu de la santé. «Il faut que
ce soit ailleurs» dit-il à propos du centre de jour. Il y a «une
concentration importante de personnes itinérantes», «il y en a beaucoup
trop»(Montréal veut déplacer le centre de gourde la maison Benoît-Labre,
Radio-Canada, 20 août). Ces problèmes liés
l’itinérance ne sont pas propres à la Ville de Montréal, une ville comme
Toronto y est aussi confrontée. Face à ce problème, l’Ontario a réagi
avec vigueur, «L’Ontario interdit les centres de consommation et de
traitement situé à moins de 200 mètres des écoles et garderies […]
L’annonce a été faite mardi par la ministre de la Santé, Sylvia Jones, à
l’occasion de la Conférence des municipalités de l’Ontario (AMO) à
Ottawa. «Les collectivités, les parents et les familles à l’échelle de
l’Ontario ont clairement indiqué que la présence de sites de
consommation à proximité des écoles et des garderies entraînait de
graves problèmes sur le plan de la sécurité», soutient la ministre de la
Santé de l’Ontario. Pour elle, il faut protéger la sécurité publique et
celle des élèves en particulier, tout en aidant les personnes en
situation de dépendance à obtenir le traitement nécessaire.(mesure que
certains jugeront simpliste, mais qui a le mérite de la clarté NDA).
Mesure qui aussitôt suggérée a fait l’objet de vives critiques. «Le
professeur en criminologie à l’Université d’Ottawa , Justin Piché ,
pense que cette nouvelle mesure ne fera qu’aggraver la situation sur le
terrain pour les personnes situation de dépendance.[…] «Si la province
donne suite cette décision meurtrière. oui, c’est une décision
meurtrière , à courte vue et ferme des sites de consommation supervisée,
nous aurons tous, comme Ontariens, du sang sur les mains.» (L’Ontario
interdit les centres de consommation supervisée près des écoles, Radio-Canada, 20 août).
Je
ne sais si les Ontariens auront du sang sur les mains, mais ce que je
sais, c’est que les Ontariens disposeront d’une politique claire sur
cette délicate question de l’installation de centre de consommation
supervisée près des écoles et des garderies.
Une
politique à des années lumière des propos lénifiants que tient chez
nous, Lionel Carmant sur la même question. Dans le dossier de la maison
Benoît -Labre, Lionel Carmant préfère le travail à la pièce. «Le
ministre responsable des Service sociaux du Québec, Lionel Carmant,
implante des mesures pour diminuer l’achalandage à la Maison
Benoît-Labre et calmer, dès la semaine prochaine, ce secteur du Quartier
Saint-Henri. «Mon rôle n’est pas de faire disparaître les itinérants,
.mais de m’en occuper» a déclaré mercredi le ministre Carmant en
entrevue à Tout un matin, sur ICI Première, au sujet de
l’avenir des services offerts par la Maison Benoît-Labre, située à 80
mètres d’une école primaire.
Les
habitants du Quartier Saint-Henri et avec eux l’ensemble des Québécois
apprécieront que Lionel Carmant considère que son rôle est de s’occuper
des itinérants; pour ma part, je suis plus à l ‘aise avec la position de
Madame Sylvia Jones qui a choisi le camp des « collectivités, des
parents et des familles». Dans des dossiers comme celui évoqué plus
haut, mieux vaut une bonne loi que des voeux pieux. afin de d’échapper à
un mauvais Karma.
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