Sunday, August 25, 2024

Sous un mauvais Carmant

 



La crise de l’itinérance que connaît le Québec ne cesse de se développer et ses conséquences prennent des formes inquiétantes. La crise a conduit à la multiplication des campements. Les campements ne sont qu’une des visages que prend cette crise.
 
 

 

Devant l’importance de la crise de l’itinérance, même les refuges censés accueillir les itinérants sont à leur tour sources de problèmes. Ainsi la Maison Benoît-Labre se trouve-t-elle au centre d’une polémique qui illustre bien les problèmes suscités par l’itinérance.  «Jusqu’à 1000 repas par jour sont offerts à la Maison Benoît-Labre, cinq jours par semaine. La halte-répit permet en outre à cette clientèle vulnérable de prendre une douche et de se réchauffer l’hiver entre autres services (la halte-répit abrite aussi un centre d’injection supervisé). Mais seulement quatre mois après son inauguration dans des locaux à 80 mètres d’une école primaire (L’école Victor-Rousselot du CSSMontréal, NDA), ce centre de jour doit être déplacé «à un endroit plus propice» selon le maire Benoit Dorais (maire de l’arrondissement Le Sud-Ouest, NDA). Entrevue mardi, à Tout un matin sur ICI Première, M. Dorais a décrit «la difficile cohabitation» avec la population du quartier , et en particulier avec cette école primaire. «De grandes incivilités» (itinérants urinant et déféquant sur les trottoirs près de l’école primaire, itinérants fumant du crack) se produisent a déploré l’élu municipal et ce, en dépit d’«efforts importants»déployés par l’organisme lui-même , et par la Ville de Montréal, le service de police de la Ville de Montréal (SPVM) et le milieu de la santé. «Il faut que ce soit ailleurs» dit-il à propos du centre de jour. Il y a «une concentration importante de personnes itinérantes», «il y en a beaucoup trop»(Montréal veut déplacer le centre de gourde la maison Benoît-Labre, Radio-Canada, 20 août).  Ces problèmes liés l’itinérance ne sont pas propres à la Ville de Montréal, une ville comme Toronto y est aussi confrontée. Face à ce problème, l’Ontario a réagi avec vigueur, «L’Ontario interdit les centres de consommation et de traitement situé à moins de 200 mètres des écoles et garderies […] L’annonce a été faite mardi par la ministre de la Santé, Sylvia Jones, à l’occasion de la Conférence des municipalités de l’Ontario (AMO) à Ottawa. «Les collectivités, les parents et les familles à l’échelle de l’Ontario ont clairement indiqué que la présence de sites de consommation à proximité des écoles et des garderies entraînait de graves problèmes sur le plan de la sécurité», soutient la ministre de la Santé de l’Ontario. Pour elle, il faut protéger la sécurité publique et celle des élèves en particulier, tout en aidant les personnes en situation de dépendance à obtenir le traitement nécessaire.(mesure que certains jugeront simpliste, mais qui a le mérite de la clarté NDA). Mesure qui aussitôt suggérée a fait l’objet de vives critiques. «Le professeur en criminologie à l’Université d’Ottawa , Justin Piché , pense que cette nouvelle mesure ne fera qu’aggraver la situation sur le terrain pour les personnes situation de dépendance.[…] «Si la province donne suite cette décision meurtrière. oui, c’est une décision meurtrière , à courte vue et ferme des sites de consommation supervisée, nous aurons tous, comme Ontariens, du sang sur les mains.» (L’Ontario interdit les centres de consommation supervisée près des écoles, Radio-Canada, 20 août). 
Je ne sais si les Ontariens auront du sang sur les mains, mais ce que je sais, c’est que les Ontariens disposeront d’une politique claire sur cette délicate question de l’installation de centre de consommation supervisée près des écoles et des garderies.
Une politique à des années lumière des propos lénifiants que tient chez nous, Lionel Carmant sur la même question. Dans le dossier de la maison Benoît -Labre, Lionel Carmant préfère le travail à la pièce. «Le ministre responsable des Service sociaux du Québec, Lionel Carmant, implante des mesures pour diminuer l’achalandage à la Maison Benoît-Labre et calmer, dès la semaine prochaine, ce secteur du Quartier Saint-Henri. «Mon rôle n’est pas de faire disparaître les itinérants, .mais de m’en occuper» a déclaré mercredi le ministre Carmant en entrevue à Tout un matin, sur ICI Première, au sujet de l’avenir des services offerts par la Maison Benoît-Labre, située à 80 mètres d’une école primaire.
 

 
 
Les habitants du Quartier Saint-Henri et avec eux l’ensemble des Québécois apprécieront que Lionel Carmant considère que son rôle est de s’occuper des itinérants; pour ma part, je suis plus à l ‘aise avec la position de Madame Sylvia Jones qui a choisi le camp des « collectivités, des parents et des familles». Dans des dossiers comme celui évoqué plus haut, mieux vaut une bonne loi que des voeux pieux. afin de d’échapper à un mauvais Karma.

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