Monday, July 29, 2024

C’est un départ

 


Les Jeux Olympiques de Paris sont sur les rails, façon de parler après une cérémonie d’ouverture s’étant déroulée sur la Seine. Les voilà officiellement ouverts suite une cérémonie d’ouverture longue, trop longue (près de quatre heures), et décousue. La présentation des athlètes sur des bateaux défilant sur la Seine n’ajoutait rien à la cérémonie. Il y a au Québec un terme qui décrit bien ce type d’évènement, Ce cérémonie sur la Seine n’est, en bon québécois, q’une gammick. Les Français préféreront parler d’esbroufe. Pourquoi la Seine? Avec les champs Elysées, Paris ne compte-t-elle sur la «plus belle avenue du monde»? 
 

 
 
De ce spectacle décousu, je retiens, le porteur de la flamme masqué courant sur les toits de Paris comme une poule pas de tête;  un tableau a fait forte impression, «Autre moment fort de cette soirée: le tableau Festivité imaginé par Thomas Jolly, reprenant l’esthétique du célèbre tableau La Cène de Léonard de Vinci. «Transgressive et joyeuse, la passerelle Debilly, a accueilli la DJ française Barbara Butch, chef d’orchestre d’un long cat-walk ou ont défilé danseurs militants drag queens , mannequins[…]»(Jeux Olympiques Paris 2024: Revivez les temps forts de cette cérémonies d’ouverture historique, Vogue France, 27 juillet) Dans ce tableau, il importe de mentionner que Barbara Butch personnifiait le Christ, l’ «artiste» de 43 ans, portant une coiffe digne d’une déesse grecque, était accompagnée des drag queens françaises Nicky Doll Paloma et Piche ainsi que du danseur étoile Germain Loubet de la danseuse Princess Madori. 
Puisque nous sommes en France, une telle cérémonie ne pouvait échapper à une polémique politique d’une intensité bien gauloise. «Quelques heures après le spectacle sur la Seine, des personnalités politiques de tous bords ont commenté la cérémonie, entre enthousiasme, retenue et indignation. Des polémiques dont la France a le secret. Quelques heures seulement après la spectaculaire cérémonie d’ouverture des JKO 2024, les réactions politiques ont commencé à pleuvoir[…] Les mots élogieux n’ont pas manqué dans les rangs du camp présidentiel. «La plus belle cérémonie de l’histoire pour la plus belle compétition sportive de monde dans le plus beau pays du monde!» s’est réjoui le ministre de l’Économie  Bruno Le Maire en redoublant de superlatifs. Dans la foulée, d’autres figures macronistes ont abondé: «Le meilleur de la France , le meilleur de nous-mêmes», s’est enthousiasmé Aurore Bergé , chargée de l’Égalité entre les hommes et les femmes. À droite du spectre politique , le bilan de ce spectacle est plus contrasté. « J’aurais pu revenir sur le négatif de cette cérémonie. Sur cette vision de notre histoire qui met en spectacle la décapitation de Marie-Antoinette et qui cherche à ridiculiser les Cheétiens» a écrit en préambule la sénatrice Les Républicains des Bouches-du-Rhône, Valérie Boyer. En nuançant toutefois: « Mais gardons en mémoire l’arrivée de notre équipe  qui fait déjà notre fierté.» 
 

 
 
Plus sévère, l’ancienne proche d’Éric Zemmour et ex-membre de Reconquête Marion Maréchal sur X a tancé: «Difficile d’apprécier les rares tableaux réussis entre les Marie-Antoinette décapitées, le trouple qui s’embrasse, l’humiliation de la Garde républicaine obligée de danser sur du Aya Nakamura, la laideur générale des costumes et des chorégraphies. On cherche désespérément la célébration des valeurs du sport et de la beauté de la France au milieu d’une propagande woke aussi que grossière» ( propagande «woke» et «grossière», «L’extrême-droite en PLS»: la classe politique divisée après la cérémonie des JO 2024, Le Figaro, 27 juillet).
Philippe de Villiers pour sa part, y est allé d’un tweet ou il écrit: «La cérémonie d’ouverture des JO est une honte. Nous actons le suicide de notre pays devant le monde entier. La Cène avec les drag queens et la décapitation de Marie-Antoinette ajoute l’infamie à la laideur la France de Macron et du wokisme n’est plus la France.»( Ouverture des JO: la cérémonie wokiste passe, la France demeure, Boulevard Voltaire, 27 juillet)

Pour le reste, profusion de danseurs s’agitant de façon hystérique. des danseurs, à la sexualité ambiguë, pour le dire poliment. Mystère aussi de la mise en scène un tableau représentant un improbable mariage entre l’art lyrique et le heavy metal. Après ce désolant spectacle, vivement, place aux athlètes.

Thursday, July 25, 2024

So Canadian

 



L’insupportable attente qui étreignait les Canadiens au sujet du choix du porte-drapeau de l’unifolié lors de la cérémonie d’ouverture des Jeux de Paris a pris fin. « L’haltérophile Maude Charron et le sprinter Andre de Grasse ont été nommés, mercredi, porte-drapeaux canadiens en vue de la cérémonie des Jeux olympiques de Paris. Les deux athlètes sélectionnés mèneront la délégation lorsqu’elle sera présentée au monde entier sur la Seine , vendredi, dans ce qui marquera le début officiel des Jeux. » (Maude Charron et Andre de Grasse porteront le drapeau canadien à Paris, Radio-Canada, 24 juillet). 
 
 

 
Un homme, une femme, une Francophone, un anglophone, Andre de Grasse est un homme, mais il faut surtout savoir que le père de  l'athlète est originaire de la Barbade et sa mère est originale elle de Trinidad et Tobago, voilà pour la diversité. Le choix de ce duo apparaît tellement canadien, que l’on s’étonne qu’il ait fallu attendre tant de temps avant de le faire connaître. Un choix digne d'une médaille d’or Voilà toute la belle diversité canadienne représentée dans les choix du Comité olympique canadien. Ils ne représente pas la diversité canadienne, ils l’incarnent. Je prends les paris pour les prochains Jeux Olympiques d’hiver qui se tiendront à Milan et Cortina d’Ampezzo, en février 2026, le drapeau canadien sera porté par un Autochtone et un(e) transgenre.

Tuesday, July 23, 2024

Joe, Kamala et les autres

 



Joe Biden a finalement cédé à la guerre d’usure dont il était la cible, il a décidé hier (dimanche, le 21 juillet, de lancer la serviette et de quitter la course à la Maison blanche.Désavoué par le ban et l’arrière ban du Parti démocrate depuis son pénible débat contre Donald Trump, le 27 juin sur les ondes de CNN. Joe Biden ne pouvait plus guère compter que sur l’appui de son épouse, Jill et celui de Bernie Sanders. Tels des rats quittant le navire, les ténors du Parti démocrate (Barack Obama en tête) invitaient Joe Biden «a passé la main». Voilà qui est fait, la campagne électorale démocrate s’en portera-t-elle mieux. rien de moins sûr, Joe Biden et Kamala Harris apparaissant l’un et l’autre comme deux «canards boiteux» En entendant passant le flambeau à Kamala Harris, Biden plombe la cause démocrate; les sondages montrent depuis des lunes que la vice-présidente est moins populaire que Joe Biden et qu’il m’y a pas de valeur ajoutée dans son cas. Bill et Hillary Clinton lui auraient déjà apporté leur soutien. faut-il parler de soutiens ou de «Baisers de Judas». Les électeurs américains ont congédié le premier en 2000, lui préférant G.W. Bush, la seconde est tenue pour une véritable Harpie par la majorité de l’électorat américain. Pour certains observateurs, la candidature éventuelle de Kamala Harris viserait d’abord devrait cimenter  autour du Parti démocrate, un électorat noir qui semblerait ne pas être insensible aux sirènes trumpistes. Il semblerait que cette volonté de  convaincre les électeurs afro-américains de serrer les rangs autour du Parti démocrate explique aussi les supputations autour d’une hypothétique candidature Michelle Obama. Une Michelle Obama qui jusqu’ici refusait obstinément d’envisager l’idée même d’une candidature; mais voilà, la donne a complètement changé depuis hier. Il n’est pas indifférent que son époux, Barack, plaide pour une investiture «ouverte». Façon élégante de «tenir la porte» à Michelle, sans avoir l’air d’y toucher.
 

 
 
Les démocrates espèrent-ils vraiment battre Donald Trump avec ces deux femmes afro-américaines?Kamala Harris et Michelle Obama, c’est un jeu de «Noir bonnet et bonnet noir»
Je leur suggère plutôt de se mettre immédiatement à la recherche d’un homme blanc, en partant du principe que l’on ne combat bien le feu qu’avec le feu. Un homme blanc pour mordre sur l’électorat MAGA des républicains. Un homme qui idéalement, devrait avoir montré des penchants nationalistes dans des dossiers comme ceux de la délocalisation des entreprises industrielles du Mid West ou dans celui de l’immigration et de la frontière avec le Mexique. Si tant est que cet homme existe chez les démocrates, force est plutôt de croire qu’il n’y a plus un tel homme chez les démocrates. Son inexistence dans les rangs démocrates devrait être considéré comme un symptôme des problèmes démocrates. Des problèmes qui perdureront au delà de l’élection de novembre 2024. Un parti politique américain ne peut aspirer à prendre le pouvoir si ces figures de proue sont des femmes afro américaines. ou latinos comme Alexandra Occasio Cortez. la majorité des électeurs américains sont encore, n’en déplaise aux Biden , Harris et Obama, des Caucasiens. Cela visiblement les Républicains ne l’ont pas oublié. c’est pour cela, selon moi, qu’ils partent avec un avantage pour novembre

Monday, July 22, 2024

RIP, Grand Old Party

 



La victoire de Donald Trump à la Convention républicaine de Milwaukee apparaît complète, et il n’est probablement pas exagéré de parler d’une véritablement mainmise de Donald Trump sur le Grand Old Party (GOP). Il y a au-delà de cette mainmise, un aspect intéressant, mais peu souligné.; celui de l’effacement du GOP devant ce qui apparaît littéralement comme un nouveau Parti républicain, un parti devenu résolument trumpiste et acquis au programme Make America great again de l’ex-président. Le Parti républicain de Donald Trump apparaît aujourd’hui en phase avec les partis populistes européens de Viktor Orban, de Georgia Melloni et Marine Le Pen. Précipité aux oubliettes de l’histoire le vieux parti conservateur de Richard Nixon et Dwight D. Eisenhower. Le rival malheureux de J.F. Kennedy, Barry Goldwater y passerait pour un méprisable modéré. Le vieux GOP a semble-t-il fait son temps, qu’il repose en paix, voilà venue l’heure des Steve Bannon, Tucker Carlson et Marjorie Taylor Greene.
Symptomatique de cette mutation, l’absence apparentede la Convention républicaine, des Bush (père et fils), Dick Cheney, Mitt Romney et Chuck Schumer. Les Américains aiment bien habituellement faire appel aux anciens présidents dans de telles occasions. Ces past presidents étant censés représenter l’expérience, sinon la sagesse. Rien de cela, à Milwaukee,.
 

 
 
Le Parti républicain présent à Milwaukee était un parti sorti directement de la cuisse gauche de Donald Trump. Nouveau parti destiné semble-t-il à se perpétuer avec le choix de JD Vance comme colistier de Trump. Deux partis émergeront-ils du Grand Old Party, un parti populiste résolument MAGA (mais conservant pour des raisons politiques pratiques le nom de républicain),  et un parti plus simplement conservateur, héritier celui là du Parti républicain des Bush, Cheney et Romney.

Saturday, July 20, 2024

La porte arrière

 



Tôt ou tard, ils y parviendront. Parvenir à quoi? La légalisation des drogues. Grace à Justin Trudeau, c’est une réalité au Canada depuis 2018 pour le cannabis, un Justin Trudeau qui doit régulièrement se défendre de jouer avec l’idée de légaliser l’ensemble des drogues, incluant les drogues dures.

N’attendant pas, Le Québec a-t-il pris l’initiative de faire un pas dans cette direction: «Fumer du crack, prendre dela cocaïne ou s’injecter du fentanyl, à l’abri de poursuites judiciaires est maintenant possible au Québec. Sauf que le gouvernement Legault n’en a informé à peu près personne , même pas les policiers. La possession simple de drogue, soit la possession sans intention d’en faire le trafic, est déjudiaciarisée de facto depuis l’an dernier.  Le cabinet du ministre de la Justice du Québec a confirmé à Radio-Canada l’information d’abord rapporté par Le Devoir, lundi.» Le changement n’a fait l’objet d’aucune publicité ni médiatisation. Ni les intervenants du réseau de la santé et des services sociaux ni les corps policiers n’en ont été informés. C’était pourtant une demande formelle de la santé publique de Montréal en du Service de police de la Ville de Montréal (SPVM)».(Québec a déjudiciarisé la possession de drogue sans en informer les policiers, Radio-Canada, 16 juillet). Je veux bien que la déjudiarisation ne ne soit pas  la décriminalisation, mais il n’en demeure pas moins que les conséquences judiciaires , ou plus justement l’absence de conséquences judiciaires sont les mêmes. 
La question n’est plus de savoir si la possession simple de drogues même dures sera un jour décriminalisée au Canada, mais quand elle le sera! S’il faut se fier au modus operandi du ministère de la Justice du Québec, elle le sera par la porte arrière.
 
 


Ceux qui pourraient s’inquiéter des conséquences de cette déjudiarisation, trouveront matière à se rassurer en se souvenant que Québec a augmenté le financement des sites d’injection supervisée l’été dernier (Québec gonfle le financement des sites d’injection supervisée, Le Devoir, 21 juillet 2023). Le projet de déjudiarisation de la possession de drogue était-il déjà dans les cartons du ministère de la Justice à ce moment?

Sunday, July 14, 2024

Jupiter

 



Génie stratégique ou chance de bossu. Probablement un mélange des deux. La dissolution de l’Assemblée nationale décidée par Emmanuel Macron au lendemain des résultats désastreux de l’élection européenne du 8 juin du était-elle un coup de dés ou le résultat d’une analyse réfléchie des forces en présence. Je penche pour l’analyse réfléchie et un entourage au courant de la dynamique de la vie  politique française. 

Exemple: était prévisible la mobilisation destinée à «faire barrage» au Rassemblement national (RN)iet à confisquer le vote populaire des Français, il suffisait de se souvenir de 2002 alors que Jean-Marie Le Pen, causait la surprise et terminait en meilleure position que le socialiste Lionel Jospin, s’était retrouvé au second tour de l’élection présidentielle contre Jacques Chirac pour retrouver déjà cette volonté de «faire barrage» à l’extrême droite. Certains journalistes chroniqueurs de la Droite nationale n’hésitant pas alors à qualifier l semaine entre les deux tours de l’élection de «semaine terrible». Déjà en 2002, tout ce qui grenouillait en France, s’était mobilisé contre l’extrême droite et  le «fascisme qui ne devait pas passer».
 
 

 
 
Au final, toute cette agitation, laisse Emmanuel Macron seul au milieu de la scène, dominant tel Jupiter le paysage politique français. En refusant la démission de son premier ministre, Gabriel Attal, il montre qu’il entend garder les mains libres et choisir le nouveau premier ministre, macroniste, France insoumise ou Vert, qui devra être le premier ministre d’une nouvelle cohabitation. Emmanuel Macron a sous la main, deux candidats crédibles à Matignon; son ex-première ministre, Elizabeth Borne réélue dans le Calvados et un ex-président en la personne de François Hollande, élu dans son fief corrézien. Le voilà Grand arbitre du jeu politique français, entre les «extrêmes» de Kilyan Mbappée.

Saturday, July 13, 2024

Sauver le soldat Sajjan

 



Faut-il «sauver le soldat Sajjan»? L’ex-ministre de la Défense nationale (aujourd’hui ministre de la Protection civile) fait face à de graves allégations. Les collègues de Harjit Sajjan serrent les rangs autour du soldat Sajjan: «Les libéraux fédéraux ne diront pas  si l’ancien ministre de la défense Harjit Sajjan est intervenu au nom d’autres groupes tentant de fuir l’Afghanistan lorsque Kaboul est tombée aux mains des talibans  en 2021. M. Sajjan a déclaré avoir utilisées canaux «appropriés» pour transmettre des informations aux Forces armées canadiennes sur l’endroit ou se trouvait un groupe plus de 200 sikhs afghans piégés[…] Selon des informations rapportées par le Globe and Mail, alors qu’il était ministre de la Défense, Harjit Sajjan aurait transmis l’ordre aux Forces armées canadiennes de sauver un groupe de quelque 225 sikhs en Afghanistan en août 2021, au détriment de citoyens canadiens ou d’Afghans ayant un lien avec le Canada».(Évacuation d’Afghans: le bureau de Harjit Sajjan invoque la confidentialité, La Presse, 3 juillet (on peut penser ici à des Afghans ayant servi d’auxiliaires aux Forces armées canadiennes lors de la mission de celles-ci en Afghanistan et considérés comme des «collaborateurs» par les talibans, NDA). Avec quelle «insistance» Hragit Sajjan a-t-il eu recours à ces «canaux appropriés»? Cette information se perdra probablement dans les méandres de la bureaucratie militaire canadienne. Le chef de la défense , le général Wayne Eyre, a déclaré dans une récente entrevue l’armée suivait les «ordres légaux»lorsqu’elle a tenté de sauver le groupe de sikhs afghans, car ils figuraient sur une liste de groupes pour lesquels le gouvernement avait approuvé une aide»




S’il peut-être compréhensible que Sajjan manifeste une sympathie active à l’égard de coreligionnaires; il n’est ni compréhensible, ni excusable que ce dernier le fasse au détriment de citoyens canadiens ou d’auxiliaires des Forces armées canadiennes. Aux dernières nouvelles Sajjan était ministre de la Défense du Canada et non du Kalistan.  À moins qu’il ne faille considérer Harjit Sajjan comme un adepte avancé du  Canada post nationaliste de Justin Trudeau, Un post nationalisme qui commanderait au Canada de préférer des sikhs afghans à ses propres ressortissants et à ses alliés sur le terrain. Nul besoin de déranger Tom Hanks pour «sauver le soldat Sajjan», Il n’y a pas à douter que Justin Trudeau lui-même se chargera de «sauver le soldat Sajjan», pourquoi se priverait-il d’un soldat aussi communautariste et post national qu’Hargit Sajjan.