Sunday, September 10, 2023

Maudits parents

 



Les temps ne sont pas particulièrement favorables  aux parents, qu’ils soient père ou mère. Réduits pour certains, notamment par certaines administrations, à n’être que des parents 1 et parent 2.

Cette guérilla anti-parents se déroule sur fonds de guerre culturelle. Je n‘invente rien, il suffit pour s’en convaincre de lire une récente chronique d’Émilie Nicolas dans Le Devoir (Et les droits des enfants, Le Devoir, 31 août). Chroniquant sur les chapeaux de roue, Émilie Nicolas écrit: « Si ce n‘était aussi dangereux, on pourrait prendre le temps de trouver ridicule, voire pathétique, que les stratégies conservatrices canadiennes ne consistent si souvent qu’à importer les mauvaises idées américaines, avec quelques années de décalage. Cette semaine Pierre Poilievre nous offert une excellente démonstration du phénomène. Après qu’un nombre record de lois limitant les droits des enfants LBGTQ+ ont (sic) été adoptées au États-Unis, le chef du Parti conservateur du Canada a déclaré, lors d’un discours que les écoles devraient « laisser les discussions sur es enjeux LBGTQ aux parents. La sortie survient dans le contexte ou plusieurs provinces dirigées par des gouvernements conservateurs font reculer les droits des enfants trans et non binaires par le truchement des écoles, à l’imitation de plusieurs États républicains au sud de la frontière. Le Nouveau-Brunswick a d’abord révisé cet été sa politique 713, qui exige désormais que l’école informe immédiatement les parents lorsqu’un enfant de moins de 16 ans souhaite qu’on l’appelle par un nouveau prénom ou pronom. La Saskatchewan a emboîté cette semaient le gouvernement de l’Ontario entame une réflexion similaire.
 

 
 
Tout comme aux États-Unis, l’attaque contre les droits des enfants trans et non binaires est présentée comme une défense du «droit parental» à déterminer ce qui est bon pour l’enfant. Libre à Me Nicolas de s’insurger contre ces manifestations du «droit parental». Nous y voyons pour notre part la légitime manifestation d’une inquiétude pour le destin d’enfants «différents»qui devront apprendre à vivre dans un monde pouvant ne pas comprendre leurs «différences». Cette inquiétude est au coeur même de l’expérience de parents. À moins que Mme Nicolas soit déjà rendue au-delà des parent 1 et parent 2 et soit déjà à l’étape des géniteur 1 et géniteur 2. L’idéal parental de Mme Nicolas serait-il celui de la tortue marine plantant sur la plage les oeufs quelle vient de pondre, laissant à sa progéniture le soin de s’extraire de son nid de sable et de gagner la mer. Mme Nicolas attend probablement le jour ou les enfants seront tous conçus en laboratoire et que notre humanité sera enfin débarrassé des maudits parents et de leur «droit parental». Je lui laisse ce «meilleur des mondes». 
 

 

Contrairement à ce que cherche à nous faire croire Mme Nicolas, cette guerre culturelle n’a pas pour seul théâtre les États-Unis, cette guerre culturelle est, dans les faits, une nouvelle guerre mondiale. Les conservateurs du monde sont bien inspirés de se tourner vers ce qui se déroule aux États-Unis.

No comments:

Post a Comment