Les
temps ne sont pas particulièrement favorables aux parents, qu’ils
soient père ou mère. Réduits pour certains, notamment par certaines
administrations, à n’être que des parents 1 et parent 2.
Cette
guérilla anti-parents se déroule sur fonds de guerre culturelle. Je
n‘invente rien, il suffit pour s’en convaincre de lire une récente
chronique d’Émilie Nicolas dans Le Devoir (Et les droits des enfants, Le Devoir,
31 août). Chroniquant sur les chapeaux de roue, Émilie Nicolas écrit:
« Si ce n‘était aussi dangereux, on pourrait prendre le temps de trouver
ridicule, voire pathétique, que les stratégies conservatrices
canadiennes ne consistent si souvent qu’à importer les mauvaises idées
américaines, avec quelques années de décalage. Cette semaine Pierre
Poilievre nous offert une excellente démonstration du phénomène. Après
qu’un nombre record de lois limitant les droits des enfants LBGTQ+ ont
(sic) été adoptées au États-Unis, le chef du Parti conservateur du
Canada a déclaré, lors d’un discours que les écoles devraient « laisser
les discussions sur es enjeux LBGTQ aux parents. La sortie survient dans
le contexte ou plusieurs provinces dirigées par des gouvernements
conservateurs font reculer les droits des enfants trans et non binaires
par le truchement des écoles, à l’imitation de plusieurs États
républicains au sud de la frontière. Le Nouveau-Brunswick a d’abord
révisé cet été sa politique 713, qui exige désormais que l’école informe
immédiatement les parents lorsqu’un enfant de moins de 16 ans souhaite
qu’on l’appelle par un nouveau prénom ou pronom. La Saskatchewan a
emboîté cette semaient le gouvernement de l’Ontario entame une réflexion
similaire.
Tout
comme aux États-Unis, l’attaque contre les droits des enfants trans et
non binaires est présentée comme une défense du «droit parental» à
déterminer ce qui est bon pour l’enfant. Libre à Me Nicolas de
s’insurger contre ces manifestations du «droit parental». Nous y voyons
pour notre part la légitime manifestation d’une inquiétude pour le
destin d’enfants «différents»qui devront apprendre à vivre dans un monde
pouvant ne pas comprendre leurs «différences». Cette inquiétude est au
coeur même de l’expérience de parents. À moins que Mme Nicolas soit déjà
rendue au-delà des parent 1 et parent 2 et soit déjà à l’étape des
géniteur 1 et géniteur 2. L’idéal parental de Mme Nicolas serait-il
celui de la tortue marine plantant sur la plage les oeufs quelle vient
de pondre, laissant à sa progéniture le soin de s’extraire de son nid de
sable et de gagner la mer. Mme Nicolas attend probablement le jour ou
les enfants seront tous conçus en laboratoire et que notre humanité sera
enfin débarrassé des maudits parents et de leur «droit parental». Je
lui laisse ce «meilleur des mondes».
Contrairement
à ce que cherche à nous faire croire Mme Nicolas, cette guerre
culturelle n’a pas pour seul théâtre les États-Unis, cette guerre
culturelle est, dans les faits, une nouvelle guerre mondiale. Les
conservateurs du monde sont bien inspirés de se tourner vers ce qui se
déroule aux États-Unis.
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