Friday, September 15, 2023

À défaut de convictions

 



Le Québec pouvait se croire épargné et penser échapper aux débats sur les questions d’identité de genre. Erreur, nous voilà rattrapé et plongé dans ces débats. Il semble que l’une des façons de balayer la question sous le tapis soit de considérer cette questions comme une importation américaine, importation malvenue. C’est position de la chroniqueuse Émilie Nicolas qui écrit: « Si ce n’était pas aussi dangereux , on pourrait prendre le temps de trouver ridicule , voire pathétique, que les stratégies conservatrices canadiennes ne consistent si souvent qu’à importer les idées américaines, avec quelques année de décalage.» (Et le droit des enfants?, Le Devoir, 31 août) (Voir aussi sur ce blogue, Maudits parents, 10 septembre). 
 

 
 
 Le débat nous éclate au visage au Québec pour une très prosaïque question de toilettes, il s’agit des toilettes de l’école secondaire D’Iberville à Rouyn-Noranda, en Abitibi-Témiscamingue. le centre de services scolaires de Rouyn-Noranda, responsable de l’école D’Iberville entend transformer des toilettes actuellement dédiées qui aux garçons, qui aux filles, en toilettes mixtes. «Bernard Drainville a tranché: il interdit aux écoles du Québec de convertir des blocs sanitaires entiers, actuellement dédiés pour filles ou garçons, en toilette mixtes. Il propose en contrepartie un compromis qu’il juge «très raisonnable et très acceptable» pour accommoder les personnes non binaires: que des toilettes individuelles et fermées soient désignées pour l’utilisation de tous. «Il n’est pas questionné transformer des toilettes pour garçons en toilettes mixtes ou des toilettes pour filles en toilettes mixtes», a dit a dit M. Drainville, précisant que sa décision est «ferme»»(Drainville exige le maintien des toilettes non mixtes, La Presse, 12 septembre). La durée de péremption de la mâle fermeté de Bernard Drainville est de 24 heures . En effet, 24 heures après ces fermes propos, Bernard Drainville annonçait aux Québécois, qu’afin d’avoir un «regard apaisé», le gouvernement mettra sur pied d’ici Noël un comité scientifique qui aura pour mission de guider sur ces enjeux sensibles. «Ce à quoi on réfléchit, c’est davantage un comité scientifique, un comité de sages qui pourrait justement poser un regard très apaisé, très serein sur ces questions-là. Très scientifique, aussi. Et nous revenir avec des constats, notamment des constats sur ce qui se fait ailleurs.» (Identité de genre un comité scientifique pour guider Québec, La Presse, 13 septembre). Il eût été plus simple de s’en tenir à la biologie (qui est une science) et à la physiologie (qui en est une autre) pour établir l’identité de genre des adolescents de l’école d’Iberville et déterminer quelles toilettes, ils et elles, devraient utiliser. «Bernard Drainville et la CAQ préfèrent visiblement pratiquer la politique du «chien crevé au fil de l’eau». Ils gobent sans difficultés la définition qui a cours de l’identité de genre: «Qu’est ce que l’identité de genre ? Le conseil québécois LBGT explique le concept comme «faisant référence au genre auquel une personne s’identifie, quelle que soit la mention de sexe à l’état civil» L’organisme Jeunesse j’écoute explique également que l’identité de genre est « une sensation ou un sentiment interne que nous avons tous concernant le fait d’être homme femme, ni l’un ni l’autre, ou les deux ou des trouver n’importe ou ailleurs dans le spectre de genre.» (Un comité scientifique pour guider les actions de Québec, op cité)
 

 
 
La «fermeté» de Bernard Drainville nous apprend que malheureusement qu’à défaut de convictions, il est toujours possible de créer un comité!

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