Le
Québec pouvait se croire épargné et penser échapper aux débats sur les
questions d’identité de genre. Erreur, nous voilà rattrapé et plongé
dans ces débats. Il semble que l’une des façons de balayer la question
sous le tapis soit de considérer cette questions comme une importation
américaine, importation malvenue. C’est position de la chroniqueuse
Émilie Nicolas qui écrit: « Si ce n’était pas aussi dangereux , on
pourrait prendre le temps de trouver ridicule , voire pathétique, que
les stratégies conservatrices canadiennes ne consistent si souvent qu’à
importer les idées américaines, avec quelques année de décalage.» (Et le
droit des enfants?, Le Devoir, 31 août) (Voir aussi sur ce blogue, Maudits parents,
10 septembre).
Le débat nous éclate au visage au Québec pour une très
prosaïque question de toilettes, il s’agit des toilettes de l’école
secondaire D’Iberville à Rouyn-Noranda, en Abitibi-Témiscamingue. le
centre de services scolaires de Rouyn-Noranda, responsable de l’école
D’Iberville entend transformer des toilettes actuellement dédiées qui
aux garçons, qui aux filles, en toilettes mixtes. «Bernard Drainville a
tranché: il interdit aux écoles du Québec de convertir des blocs
sanitaires entiers, actuellement dédiés pour filles ou garçons, en
toilette mixtes. Il propose en contrepartie un compromis qu’il
juge «très raisonnable et très acceptable» pour accommoder les personnes
non binaires: que des toilettes individuelles et fermées soient
désignées pour l’utilisation de tous. «Il n’est pas questionné
transformer des toilettes pour garçons en toilettes mixtes ou des
toilettes pour filles en toilettes mixtes», a dit a dit M. Drainville,
précisant que sa décision est «ferme»»(Drainville exige le maintien des
toilettes non mixtes, La Presse, 12 septembre). La durée
de péremption de la mâle fermeté de Bernard Drainville est de 24 heures
. En effet, 24 heures après ces fermes propos, Bernard Drainville
annonçait aux Québécois, qu’afin d’avoir un «regard apaisé», le
gouvernement mettra sur pied d’ici Noël un comité scientifique qui aura
pour mission de guider sur ces enjeux sensibles. «Ce à quoi on
réfléchit, c’est davantage un comité scientifique, un comité de sages
qui pourrait justement poser un regard très apaisé, très serein sur ces
questions-là. Très scientifique, aussi. Et nous revenir avec des
constats, notamment des constats sur ce qui se fait ailleurs.» (Identité
de genre un comité scientifique pour guider Québec, La Presse,
13 septembre). Il eût été plus simple de s’en tenir à la biologie (qui
est une science) et à la physiologie (qui en est une autre) pour établir
l’identité de genre des adolescents de l’école d’Iberville et
déterminer quelles toilettes, ils et elles, devraient utiliser. «Bernard
Drainville et la CAQ préfèrent visiblement pratiquer la politique du
«chien crevé au fil de l’eau». Ils gobent sans difficultés la définition
qui a cours de l’identité de genre: «Qu’est ce que l’identité de genre ?
Le conseil québécois LBGT explique le concept comme «faisant référence
au genre auquel une personne s’identifie, quelle que soit la mention de
sexe à l’état civil» L’organisme Jeunesse j’écoute explique également
que l’identité de genre est « une sensation ou un sentiment interne que
nous avons tous concernant le fait d’être homme femme, ni l’un ni
l’autre, ou les deux ou des trouver n’importe ou ailleurs dans le
spectre de genre.» (Un comité scientifique pour guider les actions de
Québec, op cité)
La
«fermeté» de Bernard Drainville nous apprend que malheureusement qu’à
défaut de convictions, il est toujours possible de créer un comité!
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