Thursday, September 28, 2023

Les moudérés

 



François Legault ne cessera jamais de m’étonner. Comment cet homme a-t-il réussi à séduire les Québécois et à les amener à en faire leur premier ministre?
François Legault n’a pas l’étoffe d’un homme d’État, il vient encore de le démontrer. Montréal, à l‘instar d’autres villes canadiennes a été le théâtre de la Marche Million 4 children, une marche ayant pour objectif de s’opposer à l’enseignement de la théorie du genre dans les écoles canadiennes et québécoises. Marche que ses organisateurs voulaient pacifique, c’était mal connaître la faune LBGTQ+, c’est au Centre-ville de Montréal que les deux groupes se sont rencontrés. Prises de bec et engueulades au programme, tenus à bonne distance les uns des autres par les soins du SPVM. «Les panélistes de l’émission La Joute s’expliquent mal comment le débat entourant l’identité de genre a pu prendre une telle ampleur, alors que les adversaires idéologiques en sont presque  venus aux coups dans les rues de la métropole québécoise. Je regarde ça et je suis sans mots: je ne comprends pas que ce débat en soit arrivé à cette étape là…Il y a presque eu de la violence physique, Qu’on en discute en tant que société, certainement, oui aussi qu’on discute de la place de la place que ça prend à l’école, sauf qu’on peut avoir ces discussions là très sereinement», désespère Elsie Lefebvre.»(Identité de genre: un débat qui prend des proportions inattendues, TVA Nouvelles, 20 septembre). Ce qu’il faut noter ici est que manifestants et contre-manifestants en sont presque venus aux coups (C’est moi qui souligne). Même Elsie Lefebvre qui n’est pas de nos amies doit elle aussi convenir qu’il y a presque eu dela violence physique.(encore une fois, c’est moi qui souligne. Les journalistes québécois ont des âmes de midinettes. Les prises de becs et engueulades occasionnés par la manifestation sont devenus dans les médias du lendemain des «affrontements», «Deux groupes aux idées radicalement opposées sur l’identité de genre les droits de a communauté LBGTQ+ se sont affrontés mercredi devant le bureau du premier ministre François Legault, en plein coeur du centre-ville de Montréal.» (Deux manifestations s’opposent au centre-ville de Montréal, La Presse, 20 septembre).
 

 
 
François Legault, réagissant à ces événements, se fend d’une analyse qui en dit plus sur lui que sur les Québécois. «Les Québécois sont «modérés» et une telle polarisation entre deux camps opposés n’est pas monnaie courante insiste-t-il. Francis Legault souhaite que ce débat se fasse sereinement, pas dans la confrontation.» (Identité de genre : Legault comprend l’inquiétude des parents et lance un appel au calme, Journal de Montréal, 21 septembre). François Legault semble parler de lui lorsqu’il présente les Québécois comme «modérés». C’est lui qui se distingue par sa défense moudérée du français et de l’identité québécoise . Je n’achète pas la «sérénité» de François Legault, je suis de l’école d’un certain maréchal de France pour qui «la vie consistait à prendre parti hardiment». En descendant dans les rues du centre-ville de Montréal les manifestants et contre-manifestants ne tenaient visiblement pas à défendre «sereinement» leurs idées, ils ont choisi de les défendre hardiment. Cette analyse des Québécois n’a pas suffit à François Legault, un François Legault décidément dans une tournée faste, puisque du même souffle notre premier ministre s’autoproclamait «rempart contre les extrêmes», déclaration qui revenait objectivement à mettre sur le même pied les tenants de l’enseignement de la théorie du genre aux enfants et les parents de ces derniers, déclaration qui évitait aussi à François Legault de prendre clairement position et lui permettait de ménager la chèvre et le chou et de faire sienne une attitude mi chair, mi poisson qui semble le contenter. Évitant prudemment  de prendre position, Legault se retranche lâchement derrière la création d’un comité de sages. (au sujet de la question des toilettes mixtes autre «patate chaude» apparue ici sur fond de droits LBGTQ+, nous écrivions sur la question des toilettes mixtes: «La fermeté de Bernard Drainville nous apprend malheureusement, qu’à défaut de convictions, il est toujours possible de créer un comité», voir sur ce blogue, À défaut de convictions, XX septembre). Ce «comité de sages» permettra à François Legault de s’acheter quelques mois de quiétude socio-politique. Le secret de ces comités réside dans leur composition, judicieusement composées ces doctes assemblées finissent toujours par rendre des réponses politiquement exploitables. Ces «sages», souvent les mêmes, allant d‘une commission à l’autre savent prendre le vent et ne pas mettre en péril leur participation à une commission  à venir. 




«Cette façon de de présenter les Québécois comme des «modérés.»doit être mise en parallèle avec celle de Geneviève Guilbault se réjouissant au début de la pandémie que les même Québécois se montrent «dociles» face aux mesures imposées par le gouvernement Legault. De «dociles» en «modérés», force est de conclure que les Legault et Guilbault n’ont pas une très haute opinion des Québécois, L’un d’entre d’eux finira-t-il par nous balancer au visage un «porteur d’eau» ou encore un «né pour un petit pain». Entre les «modérés» du premier et les «dociles» de la seconde, je préfère pour ma part espérer des Québécois résolus «prenant hardiment parti».

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