François
Legault ne cessera jamais de m’étonner. Comment cet homme a-t-il réussi
à séduire les Québécois et à les amener à en faire leur premier
ministre?
François
Legault n’a pas l’étoffe d’un homme d’État, il vient encore de le
démontrer. Montréal, à l‘instar d’autres villes canadiennes a été le
théâtre de la Marche Million 4 children, une marche
ayant pour objectif de s’opposer à l’enseignement de la théorie du genre
dans les écoles canadiennes et québécoises. Marche que ses
organisateurs voulaient pacifique, c’était mal connaître la faune
LBGTQ+, c’est au Centre-ville de Montréal que les deux groupes se sont
rencontrés. Prises de bec et engueulades au programme, tenus à bonne
distance les uns des autres par les soins du SPVM. «Les panélistes de
l’émission La Joute s’expliquent mal comment le débat
entourant l’identité de genre a pu prendre une telle ampleur, alors que
les adversaires idéologiques en sont presque venus aux coups dans les
rues de la métropole québécoise. Je regarde ça et je suis sans mots: je
ne comprends pas que ce débat en soit arrivé à cette étape là…Il y a
presque eu de la violence physique, Qu’on en discute en tant que
société, certainement, oui aussi qu’on discute de la place de la place
que ça prend à l’école, sauf qu’on peut avoir ces discussions là très
sereinement», désespère Elsie Lefebvre.»(Identité de genre: un débat qui
prend des proportions inattendues, TVA Nouvelles, 20 septembre). Ce qu’il faut noter ici est que manifestants et contre-manifestants en sont presque venus aux coups (C’est moi qui souligne). Même Elsie Lefebvre qui n’est pas de nos amies doit elle aussi convenir qu’il y a presque eu dela violence physique.(encore
une fois, c’est moi qui souligne. Les journalistes québécois ont des
âmes de midinettes. Les prises de becs et engueulades occasionnés par la
manifestation sont devenus dans les médias du lendemain des
«affrontements», «Deux groupes aux idées radicalement opposées sur
l’identité de genre les droits de a communauté LBGTQ+ se sont affrontés
mercredi devant le bureau du premier ministre François Legault, en plein
coeur du centre-ville de Montréal.» (Deux manifestations s’opposent au
centre-ville de Montréal, La Presse, 20 septembre).
François
Legault, réagissant à ces événements, se fend d’une analyse qui en dit
plus sur lui que sur les Québécois. «Les Québécois sont «modérés» et une
telle polarisation entre deux camps opposés n’est pas monnaie courante
insiste-t-il. Francis Legault souhaite que ce débat se fasse
sereinement, pas dans la confrontation.» (Identité de genre : Legault
comprend l’inquiétude des parents et lance un appel au calme, Journal de Montréal, 21
septembre). François Legault semble parler de lui lorsqu’il présente
les Québécois comme «modérés». C’est lui qui se distingue par sa défense
moudérée du français et de l’identité québécoise . Je n’achète pas la
«sérénité» de François Legault, je suis de l’école d’un certain maréchal
de France pour qui «la vie consistait à prendre parti hardiment». En
descendant dans les rues du centre-ville de Montréal les manifestants et
contre-manifestants ne tenaient visiblement pas à défendre
«sereinement» leurs idées, ils ont choisi de les défendre hardiment.
Cette analyse des Québécois n’a pas suffit à François Legault, un
François Legault décidément dans une tournée faste, puisque du même
souffle notre premier ministre s’autoproclamait «rempart contre les
extrêmes», déclaration qui revenait objectivement à mettre sur le même
pied les tenants de l’enseignement de la théorie du genre aux enfants et
les parents de ces derniers, déclaration qui évitait aussi à François
Legault de prendre clairement position et lui permettait de ménager la
chèvre et le chou et de faire sienne une attitude mi chair, mi poisson
qui semble le contenter. Évitant prudemment de prendre position,
Legault se retranche lâchement derrière la création d’un comité de
sages. (au sujet de la question des toilettes mixtes autre «patate
chaude» apparue ici sur fond de droits LBGTQ+, nous écrivions sur la
question des toilettes mixtes: «La fermeté de Bernard Drainville nous
apprend malheureusement, qu’à défaut de convictions, il est toujours
possible de créer un comité», voir sur ce blogue, À défaut de
convictions, XX septembre). Ce «comité de sages» permettra à François
Legault de s’acheter quelques mois de quiétude socio-politique. Le
secret de ces comités réside dans leur composition, judicieusement
composées ces doctes assemblées finissent toujours par rendre des
réponses politiquement exploitables. Ces «sages», souvent les mêmes,
allant d‘une commission à l’autre savent prendre le vent et ne pas
mettre en péril leur participation à une commission à venir.
«Cette
façon de de présenter les Québécois comme des «modérés.»doit être mise
en parallèle avec celle de Geneviève Guilbault se réjouissant au début
de la pandémie que les même Québécois se montrent «dociles» face aux
mesures imposées par le gouvernement Legault. De «dociles» en «modérés»,
force est de conclure que les Legault et Guilbault n’ont pas une très
haute opinion des Québécois, L’un d’entre d’eux finira-t-il par nous
balancer au visage un «porteur d’eau» ou encore un «né pour un petit
pain». Entre les «modérés» du premier et les «dociles» de la seconde, je
préfère pour ma part espérer des Québécois résolus «prenant hardiment
parti».
No comments:
Post a Comment