Wednesday, January 11, 2023

Les corps étrangers 

 



L’incident Sandro Grande, entraîneur chef de l’équipe de réserve du FC Montréal embauché par le FC Montréal puis congédié séance tenante lorsqu’il a été découvert qu’il avait écrit sur les réseaux sociaux suite à l‘attentat de 2012 contre Pauline Marois, Grande écrivait alors: "que la seule erreur que le tireur a commise la nuit dernière, c’est de rater sa cible! Marois! La prochaine fois mon gars! j’espère."
Cet incident nous rappelle que les organisations sportives professionnelles sont des «corps étrangers» vivant sur le corps des villes qui les accueillent. Le terme parasite est probablement celui qui convient le mieux; il importe peu que le FC Montréal soit une entreprise propriété de Saputo, une entreprise montréalaise ayant pignon sur rue dans la métropole depuis 1954. La nomination de Grande, montre que Joey Saputo, tout Montréalais qu’il soit, donne l’impression de vivre en marge du Montréal francophone et d’en ignorer l’histoire.


Le FC Montréal n’est pas une exception, l’organisation du Canadien de Montréal, la plus vieille des organisations sportives professionnelles montréalaises ne se conduit pas nécessairement  différemment. La plus vieille et, devrions-nous dire, la plus enracinée dans l’histoire du Québec (l’émeute du Forum en 1955 suite à la suspension de Maurice Richard annoncerait, selon certains historiens. le Révolution tranquille). Cette vieille organisation dont l’histoire se confond, depuis 1909, avec celle de la ville de Montréal a tout de même jugé bon de se donner un capitaine unilingue anglophone en la personne de Nick Suzuki. Afin de faire gober cette réalité aux amateurs; les organisations sportives professionnelles peuvent compter toujours compter sur des «Canadiens français de service», Daniel Gervais, au FC Montréal est l’un de ces «Canadiens français de service», chez le Canadien, ce rôle est, à l’heure actuelle, dévolu aux Martin Saint-Louis, Vincent Lecavalier et toute la petite mafia journalistique gravitant autour de la Sainte Flanelle et s’agitant quotidiennement à TVA Sports et au Réseau des sports (RDS) joue le même rôle pour le Canadien. Pour les Expos, il faut se souvenir que dans les dernières années des Expos à Montréal nous aurons vu le tandem Brochu- Ménard endosser les défroques des «Canadiens français de service» en se démenant beaucoup pour  obtenir la construction d’un nouveau stade de baseball au centre ville de Montréal; Leurs maîtres jugeant peut-être que le Stade olympique dans l’Est se trouvait en territoire trop «frog».
Les Alouettes de Montréal en dépit de leur nom francophone sont encore aujourd’hui la propriété d’un groupe financier dont le siège social est situé à New York.
 
 
 
Les Expos dont un éventuel retour excite beaucoup Denis Coderre et lui donne l’occasion de se frotter à Stephen Bronfman, fils du propriétaire des Expos première mouture, Charles Bronfman. Un propriétaire qui ne se reculait pas devant une occasion pour déverser son fiel sur les souverainistes; en 1976, il qualifiait les séparatistes d’anti sémites. Une organisation faisant largement appel tout au long de son existence à des Américains comme John McHale à titre de directeur-gérant de l’équipe) et Gene Mauch (entraîneur chef). Bronfman jugeant qu’aucun francophone n’était en mesure d’occuper ces fonctions.
 
Seule organisation sportive professionnelle méritant d’échapper à ce qualificatif de «corps étranger» au Québec, les regrettés, Nordiques de Québec, propriété de Marius Fortier, menée par Maurice Filion et dirigée par Michel Bergeron. Cette originalité explique peut-être en partie, le fait que la ville de Québec, malgré ses efforts (la construction du centre Vidéotron, l’implication du Gouvernement du Québec) n’est pas prête de revoir les Nordiques.  Merci Monsieur Bettman.
 

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