J’écrivais,
il y a quelques jours, que je croyais qu’après l’adoption d’une loi par
le président Joe Biden légalisant le mariage homosexuel (voir ce
blogue, «La prochaine frontière», 20 décembre). C’était
oublier la prodigieuse imagination dont nos «amis» progressistes peuvent
faire preuve dans la subversion. Ainsi, «il n’y aura plus de premier
rôle féminin et masculin aux prix Gémeaux . La cérémonie abandonne les
divisions selon le sexe au profit de catégories non-genrées. Ce
changement qui concerne les trophées d’interprétation remis en
télévision (premiers rôles et rôles de soutien) entrera en vigueur l’an
prochain. Les catégories touchées pourront contenir jusqu’à huit
finalistes chacune, pour «permettre à plus d’artistes , indépendamnent
de leur genre, de rayonner» justifie l’Académie-section Québec. En
d’autres termes , dans la catégorie du meilleur premier rôle dans une
série dramatique, Evelyne Brochu pourrait affronter son partenaire dans Chouchou, Lévi Doré, de même qu’Éric Bruneau (Avant le crash) ou encore Patrick Hivon (La nuit ou Laurier Gaudreault s’est réveillé)» (Finies les catégories genrées aux Gémeaux, La Presse,
19 décembre). Les responsables de la remise des Prix Gémeaux (i.e.,
l’Académie du cinéma et de la télévision) croient probablement avoir
trouvé la réponse à la rivalité homme-femme .
«En
entrevue, la directrice générale de l’Académie-section Québec, Mara
Gourd-Mercado, indique qu’elle n’a reçu aucune revendication des
principaux acteurs du milieu pour modifier les catégories. Elle estime
toutefois qu’il s’agit d’une évolution «naturelle» […] parce qu’un
nombre croissant de cérémonies adoptent cette approche non genrée. On
pense notamment aux Grammy (depuis 2012) aux MTV Video Awards (depuis
2017)ainsi qu’aux Brit Awards (depuis février)». Heureux (heureuses)
«qui sait prendre le vent».«L’annonce de l’Académie a reçu un accueil
favorable-mais prudent- du milieu culturel. D’une part, la présidente de
l’Union des artistes, la très genrée (NDA) Sophie Prégent, salue
l’esprit inclusif des nouvelles règles de l’Académie, qui permettront
aux personnes non binaires de soumettre leur candidature sans être
forcées de choisir un camp(homme-femme). Au fait, Mme Prégent combien de
membres de l’Union des artistes se présentent comme non binaires? Selon
le recensement 20021 de Statistiques Canada, les non binaires
compteraient pour 0,33% de la population canadienne. il faut saluer
l’intérêt de Mme Prégent pour les minorités, même microscopiques.
«D’évolution«naturelle»en «esprit inclusif»» Mmes Gourd-Mercado et
Prégent oublient un peu rapidement que les interprètes féminines
n’étaient pas en compétition avec les hommes, mais entre elles, les
voilà en compétition avec des non binaires, difficile de ne pas songer à
ces athlètes féminines qui n’étaient pas en compétition avec les hommes
et qui se retrouvent aujourd’hui sur la même ligne de départ que des
hommes transgenres. À moins de faire erreur la réponse de l’Académie du
cinéma et de la télévision à la compétition homme-femme apparaît comme
une «solution finale» gommant les unes et les autres au seul profit des
non binaires de tout poil.
Donnons
la parole à Mathieu Bock-Côté qui écrit: «C'était une décision idiote,
et pourtant, elle était prévisible: les Gémeaux ont décidé d’en finir
avec les prix d’interprétation pour les hommes et es femmes. Désormais,
ils décerneront des récompenses unisexes. Ou, comme on dit avec le
jargon de l’époque , des prix «non genrées». Car tel est le sens de la
décision des Gémeaux: les prix réservés aux interprètes et féminins ne
seraient pas assez inclusifs. Ils ne seraient pas ouverts aux personnes
«non binaires» et excluraient ceux qui voudraient se dérober au masculin
et au féminin. Il s’agit d’une très petite minorité? Qu’importe! C’est à
partir d’elle qu’il faut refaire la loi et les règles. Derrière cela,
on trouve la grande obsession notre époque: pour fabriquer une humanité
inclusive, il faudrait sacrifier les identités historiques et
naturelles. il faudrait même en finir avec la référence avec l’homme et
la femme, catégories trop contraignantes ne permettant pas à la
« fluidité de l’identité de genre » de se déployer . L’humanité devrait
être fluide: c ‘est ainsi qu’elle se libérera du passé. La libération
humaine culminera dans la flaque finale, ou triomphera une humanité
vaseuse, ou personne ne sera homme, femme, Occidental, Asiatique, Latino
ou Africain, ou personne ne sera rien.» (Les Gémeaux contre les femmes,
et contre les hommes , Journal de Montréal, 22
décembre). Mathieu Bock-Côté se rend-il compte qu’il vient dans cette
chronique de définir le sens même du combat identitaire: les
Identitaires se dressent aujourd’hui contre cette humanité vaseuse
constituée d’hommes Gris (certains lecteurs de ce blogue auront ici,
reconnu une référence au roman Septentrion de
l’incontournable Jean Raspail). Une humanité nécessairement métissée,
personne n’ayant intérêt à demeurer fidèle à ses racines et à ses
ancêtres tous et toutes s’empressant de plonger dans la vase pour ne pas
se faire remarquer et trancher sur l’ensemble. Nous sommes d’ores et
déjà dans une époque ou il n’est pas indiqué de «faire tache», surtout
si elles blanche.
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