Wednesday, January 20, 2021

Joe O'Toole

 

Joe O'Toole

Erin O'Toole semble vouloir jouer les Joe MacCarthy canadien. S'il est trop tôt pour parler encore de O'Toolisme, la dernière initiative d'O'toole soulève des questions. 

« Le chef du parti conservateur, Erin O'Toole, a entamées des démarches pour chasser: «le plus rapidement possible» le député Derek Sloan du CaucusIl lui interdira par ailleurs de se présenter sous la bannière de la formation aux prochaines élections.» Erin O'Toole demande l'éjection de Derek Sloan, La Presse, 18 janvier). Sloan a-t-il tué père et mère pour mériter une telle sanction? L'annonce de cette sanction survient après que le site de gauche Press Progress eut rapporté que Paul Fromm, un suprémaciste blanc dont les affections pour la mouvance néonazie ont été documentées dans plusieurs articles de médias avait fait un don de 131$ à la campagne à la direction de Derek Sloan. Non, pire le député de Hastings Lennox Addington), a accepté un don d'un «néo-nazi» lors de sa campagne à la direction du Parti conservateur, l'an dernier. Dans un tweet, Sloan déclare avoir bien reçu le 131$ en question, mais ajoute qu'il a aussi reçu total de 1 300 000$ pour sa campagne. «Les registres d'Élections Canada montrent que la contribution a été faite par Frederick Fromm, le nom sous lequel se présente l'homme. Dans les cercles néonazis, 131 est un code alphanumérique signifiant « Anti Communist Action» selon la ligue Antidiffamation, un organisme de défense des droits aux États-Unis.» En passant de Frederick Fromm, en Paul Fromm,  par Press Progress, l'interprétation ésotérique du nombre 131 et la ligue anti diffamation, voilà comment Erin O'Toole conduit un homme à l'abattoir.  Une goutte d'eau dans la mer en définitive, dans un autre Tweet. Une goutte d'eau devenue un tsunami dans la logique d'O'Toole, «L'acceptation d'un don d'un suprémaciste blanc bien connu est bien pire qu'un grossière erreur de jugement ou d'un manque de diligence raisonnable», s'est indigné le chef conservateur.»(Derek Sloan expulsé du caucus conservateur pour avoir accepté un don d'un suprémaciste blanc, Le Devoir, 18 janvier) ajoute que Le nom de Paul Fromm est connu de certains, il n'est pas connu de tout le monde : Paul Fromm is a notorious name to some, but not to everyone , mixed as it was in the midst of thousand of other donations, did not ring any bells to my team. » (Tweet de Derek Sloan). Dans un autre Tweet, Sloan indique que dès qu'il a su, il est entré en communication avec la directrice du Parti Conservateur, Janet Dorey, pour retourner cette donation. Il est évident que ce don insignifiant en somme, n'est qu'un prétexte, la vraie raison de l'expulsion de Sloan se trouve ailleurs: cette raison se trouve d'ailleurs dans l'article de La Presse: «Représentant de la frange socialement très à droite du parti», (Derek Sloan avait notamment fait connaître son opposition à l'avortement; c'est probablement là, la véritable raison qui a transformé Sloan est persona non grata au Parti conservateur. La crainte d'Erin O'Toole d'apparaître comme le chef d'un parti véritablement conservateur le conduira-t-elle à chercher expulser les autres éléments conservateurs du Parti conservateurs (la question étant, y en a-t-il encore?), Pour rester dans la logique d'Erin O'Toole faut-il croire qu'il s'en prendra maintenant à l'avocate Leslyn Lewis, candidate pro-vie opposante à O'Toole, lors de la récente  course à la direction du Parti conservateur.  Peu probable, Mme Lewis est une conservatrice racisée. Elle peut probablement dormir tranquille.
 

 
 
Dans sa volonté de faire du Parti conservateur, un parti du centre, O'Toole s'avèrera t-il le meilleur allié de Maxime Bernier et de son Parti populaire. »C'est un risque calculé. Si O'Toole ferme une porte à droite, il en ouvre une autre au centre , là ou son potentiel de croissance est beaucoup plus intéressant, afin de dépasser le plafond d'appui de son parti , qui tourne autour de 30%.»(Erin O'Toole désavoue la frange radicale conservatrice, Radio-Canada, 19 janvier) Radio-CAnnada s'illusionne sur le charisme d'Erin O'Toole et son « potentiel de croissance».
En voulant réussir son pari de «recentrer» le Parti conservateur, Erin O'Toole devient surtout le meilleur allié de Justin Trudeau en ne lui opposant que l'ombre d'un parti conservateur, un parti incolore, inodore et sans saveur. Le parti libéral de Justin Trudeau s'avérant capable d'occuper le centre et la gauche (les anciennes terres du Nouveau parti démocratique) de la scène politique canadienne, démontrant, une nouvelle fois qu'il est bien le natural governing party of Canada.

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