Thursday, April 24, 2025

Selon que vous serez…

 



…que vous serez puissant et misérable, les jugements de cour vous rendront blanc ou noir. Cette sage réflexion nous la devons au fabuliste  Jean de Lafontaine, elle figure in fine dans Les animaux malades de la peste. Si Jean de la Fontaine était l’un de nos contemporains et analyste politique, il écrirait probablement: «Selon que vous serez Vert ou populiste de droite , les décisions de la Commission des débats des chefs vous rendront blanc ou noir. Illustration de ce propos, la décision de la commission des débats d’exclure à la dernière minute le Parti Vert du Canada et son co-chef francophone, Jonathan Pedneault a fait couler beaucoup d’encre et suscité moult commentaires sur les ondes. Cette clameur est à comparer avec l’assourdissant silence régnant sur l’absence du Parti populaire du Canada et de son chef Maxime Bernier du débat. Les partis doivent se conformer à deux de ces trois règles précises: Ces règles sont les suivantes:

 


 

 

 

* Avoir au moins un député élu;

  • Récolter un soutien national d’au moins 4%; Endosser des candidats dans au moins 90% des circonscriptions fédérales.»(Une décision infondée et antidémocratique , selon le Parti vert, La Presse, 16 mars). Le Parti populaire du Canada ne répond pas à ces conditions. Au-delà du légalisme tatillon pratiqué par la Commission des débats des chefs avec les trois conditions évoquées plus haut; questions qui ont visiblement pour but premier de circonscrire le débat politique aux formations existantes représentées la Chambre des communes.
  • Cette vision étroite n’est pas la mienne. Le débat politique canadien ne se résume pas aux prises de bec quotidiennes entre Mark Carney, Justin Trudeau et Pierre Poilievre. Le débat politique se traduit aussi par des affrontements plus larges, des débats idéologiques qui méritent d’être discutés devant l’électorat canadien. Dans cette perspective; la seule question à se poser est la suivante: les préoccupations du Parti vert représentent-elles les préoccupations d’une fraction significative des préoccupations de l’électorat canadien? (les inquiétudes liées aux conséquences des changements climatiques sont partagées par une fraction significative la population canadienne (que ces préoccupations résultent d’ années de matraquage médiatique, ne cessant de vouloir les convaincre de la réalité du réchauffement climatique, est un autre débat). Les préoccupations du Parti populaire du Canada nous apparaissent au moins aussi réelles que celles qui constituent le fonds de commerce du Parti vert du Canada (mentionnons les conséquences de l’immigration de masse, les progrès de l’idéologie wokiste, ceux de l’idéologie LBGTQÀ+) m’apparaissent aussi être des préoccupations d’une fraction au moins aussi significative que celles du Parti vert dans l’électorat canadien. Sans surprise, elles n’ont pas fait l’objet de débats lors du débat des chefs. 

  • Une conclusion s’impose: la formule de débats des chefs pratiquée au Canada est dépassée et doit disparaître. Première mesure en ce sens: l’abolition de la coûteuse et inutile Commission des débats des chefs (voir :L’obscur organisme qui organise les débats des chefs vous coûte près de 2M$ par année, Journal de Montréal, 16 avril), deuxième mesure en ce sens: ouvrir les fenêtres et aller au-delà des partis représentés à la Chambre des communes. Écartons les actuels conditions de la Commission des débats des chefs: un seul critère devrait être retenu pour déterminer qui est susceptible de participer aux débat des chefs. Seraient habilités à participer au débat des chefs les chefs de partis présentant un nombre de candidats correspondant ou dépassant celui requis pour la formation d’un groupe parlementaire (ce nombre est de douze autant à Ottawa qu’à Québec).
  • Il y a des années de cela les périodes électorales voyaient les diffuseurs télé  offrir aux partis politiques du temps d’antenne gratuit afin de permettre à des formations politiques «marginales» de présenter leurs messages à la population. Le système politique canadien ne s’est pas effondré parce que les électeurs du pays avaient eu droit à 5 minutes avec les représentants du Parti de la loi naturelle et même avec un représentant du Parti communiste du Canada. Place donc au Parti vert du Canada, au Parti populaire du Canada et au Parti de l’héritage chrétien du Canada; je crois, les Canadiens capables de faire la part des choses.  loin de moi l’idée de suggérer de voter pour le Parti populaire du Canada, son libertarianisme entre trop en collision frontale mon nationalisme, pour que je songe ne serait qu’un instant voter ou suggérer de voter pour le Parti populaire du Canada.

 


 

Les débats des chefs sont devenus des «incontournables» des campagnes électorales dans les société démocratiques occidentales depuis le premier affrontement de ce type en 1960, débat mettant en scène le démocrate John F Kennedy et son opposant républicain, Richard Nixon. Un Nixon désavantagé par sa barbe dure pointant sous son maquillage (les Américains qualifient ces barbes de five o clock shadow). La télévision en noir et blanc de l’époque ne pouvait pardonner cette pilosité trop drue. Nixon partait donc avec une prise contre lui dans son duel entre le sémillant John Kennedy. Hier comme aujourd’hui, ces débats des chefs demeurent largement des affrontements d’images bien plus que des combats de substance. Il y a longtemps qu’il n’ont pas comme raison d’être d’informer l’électeur. Ces débats n’ont plus but que de passer le K.O. aux autres participants. Nous verrons sans doutes au lendemain de ce débat, les «analystes» politiques gloser sur la couleur et la coupe des vestons et sur le choix des cravates des candidats, sans oublier dans le cas particulier de ce débat 2025, la couleur du turban de Jameet Singh( un bleu tirant sur le turquoise en français, un rose vaguement peppermint en anglais). Ces duels malheureusement cosmétiques ne nous apprendrons rien de substantiel. D’autant plus que le débat 2025 survenant tardivement: les candidats n’auront pas de lapins à sortir de leur chapeau. Chacun des candidats devra se satisfaire de marteler des arguments connus et les éléments les moins polémiques de sa plateformes. Le temps est peut-être venu de s’interroger sur leur utilité; une bonne entrevue avec un journaliste d’expérience bien préparé est susceptible d’être plus instructive, que ces débats. 

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