Le retour au pouvoir de Donald Trump et la possibilité qu’il mette à exécution sa menace d’expulser des millions de migrants illégaux se trouvant en sol américain. Fait craindre au Canada, une répétition de la saga du chemin Roxham. Cette crainte s’est transformée au cours des derniers jours en enjeu électoral. Pour le Québec, pas question de revivre la crise du chemin Roxham. François Legault a réitéré que la capacité d’accueil du Québec en matière de migrants était déjà dépassée. Jean-François Roberge, ministre de l’Immigration, de la Francisation et de l’Intégration, y est allé d’une formule laconique bien connue dans le monde francophone. Selon lui, nous n’avons pas vocation à recevoir «la misère du monde». Formule qui date de 1971 et dont le père, n’est pas contrairement à ce que l’on pourrait croire, Jean-Marie Le Pen, mais, Oh surprise, le ministre socialiste Michel Rocard. Le recours a cette formule n’est pas passée inaperçue, notamment à Radio-Canada. La société d’État a, le soir même, mis a contribution Anne-Marie Dussault, une Anne-Marie Dussault mobilisant, rien de moins, qu’un membre de l’Académie française.
Certes notre société d’État n’a pas osé déranger un honorable Immortel français pour une question aussi triviale qu’un éventuel Chemin Roxham bis au Québec. Pourquoi le faire lorsque nous disposons au Québec même un Immortel capable de se prononcer sur cet éventuel Chemin Roxham bis, cette perle rare est Dany Laferrière, interlocuteur d’autant mieux placé pour discourir sur la menace pesant sur la tête de millions d’Haïtiens vivant illégalement chez nos voisins du Sud, qu’il est lui-même originaire de la «perle des Antilles». Après l’évidence assénée par le ministre québécois de l’Émigration, de la Francisation et de l’Intégration. Dany Laferièrre,
répondant à Anne-Marie Dussault. Une Anne-Marie Dussault visiblement soucieuse de ne pas perdre de temps, ouvrait son entrevue par une première question probablement destinée à «mettre la table» et à donner le ton pour la suite de l’entrevue. Commençant en effet par citer des propos tenus par son invité, elle déclare un «C’est injuste de traiter les Haïtiens de «misère du monde». Une perche tendue que Dany Laferrière ne pouvait manquer de saisir puisqu’il complétait aussitôt la phase de Mme Dussault en disant: «…de misère du monde», quand nous savons qu’ils seront la richesse du Québec dans moins d’une génération». Une formule creuse à rapprocher de celle nous venant de l’Hexagone et voulant que les migrants reçus dans dans l’Hexagone soient des « chances pour la France. Avec ces formules, nous sommes en pleine littérature; rien dans le fonctionnement et la participation des quartiers Saint-Michel ou Rivières des prairies à la vie montréalaise ne permet de conclure qu’ils sont, ou seront, «la richesse du Québec».
La polémique suscitée par la déclaration de Jean-François Roberge ne semble pas sur le point de s’éteindre: poussant le bouchon, Dany Laferrière compare le ministre Jean-François Roberge à Donald Trump, («toute la misère du monde»: Dany Laferrière compare discours de Jean-François Roberge à celui de Trump, Journal de Montréal, 10 avril), pour sa part la chroniqueuse Sophie Durocher fait un procès d’intention à Laferrière sur l’utilisation du mot «misère»(«toute la misère du monde», Journal de Montréal, 10 avril).
Les chiens aboient, la caravane passe. Dans cette polémique , avantage à Jean-François Roberge et à son réalisme.
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