Certains seront tentés de ranger l’information au rayon de l’anecdote, pour d’autres, il s’agira de la manifestation du zèle intempestif d ‘un fonctionnaire de l’OQLF ) Office québécois de la langue Française.
De quoi s’agit-il? Il s’agit de la décision la Société de transport de Montréal (STM) de retirer l’inscription «Go Habs Go» sur les autobus de la STM.
«En effet, les partisans du Canadien de Montréal ont peut-être remarqué que le message « GO! Canadiens GO!»ou «Go! Habs GO!» ne figure plus à l’avant des autobus de la Société de transport de Montréal (STM) et a fait place à «Allez! Canadiens Allez!». Ce changement fait suite à une demande de l’OQLF à la STM de se conformer à la loi 14 puisque le mot GO est un anglicisme. Dans la foulée d’une plainte reçue l’an dernier au sujet d’un message affichant sur la girouette (ou voyant indicateur) d’un bus «GO! CF MTL GO!», l’Office québécois de la langue française (OQLF) a demandé à la STM de modifier son message, a confirmé à TVA Nouvelles la conseillère corporative de la STM, Isabelle Tremblay . «L’Office a communiqué avec la STM pour l’aviser qu’il avait reçu une plainte. Il lui a indiqué que conformément à la charte de la langue française, les organisations de l’Administration doivent utiliser la langue française de façon exemplaire, ce qui implique de ne pas employer de termes anglais dans leur affichage», mentionne le porte-parole de l’OQLF, Gilles Payer.»(Plainte à l’OQLF: Fini le «Go Habs Go» sur les autobus de la STM, TVA Nouvelles, 24 avril).
Dans le dossier de la défense du français au Québec, il n’y a pas de petites victoires. La survie du français au Québec se jouera dans ces petites escarmouches entre Molière et Shakespeare. Allons donc pour «Allez! les Canadiens Allez! », si des millions de Français se rangent derrière leurs équipes nationales, notamment au soccer, en s’exclamant «Allez les Bleus», je ne vois pas pourquoi, «Allez! les Canadiens Allez!» ne pourrait pas entrer dans nos moeurs sportives.
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Source: Le Devoir |
Puisque nous sommes au Québec et que l’information concerne indirectement notre seule vraie religion: certains membres de notre gent politique se sont empressés de réagir. Des réactions qui valent que l’on si arrêtent. «Libéraux et solidaires se sont portés jeudi à la défense d cette formule consacrée pour encourager l’équipe de hockey du Canadien de Montréal. «Je ne pense pas que c’est ça qui menace la langue française , le «Go! Habs, Go!» a lancé la chef parlementaire Solidaire Ruba Ghazal. Selon elle, veiller à la protection de la langue française, c est s’assurer de franciser les immigrants les PDG des grandes entreprises. (Madame Ghazal, rien n’interdit de marcher et de mâcher de la gomme. NDA). Ruba Ghazal ne se formalise pas qu’un cri de ralliement populaire pour une équipe nationale soit un anglicisme (Pourquoi franciser des immigrants, si c’est pour ensuite les laisser déambuler dans nos rues et croiser des autobus affichant des «Go ! Habs , Go!» NDA) une prise de position qui a notre avis traduit l’ambiguïté de Québec solidaire à l’égard la question nationale québécoise. Revenons à Marc Tanguay. Le libéral Marc Tanguay est du même avis «Il y en a-tu du monde qui brassent du papier à Québec!» a-t-il raillé. (Une raillerie qui cache mal ce qui pourrait apparaître comme du mépris pour les fonctionnaires de l’OQLF et leur travail. Un mépris qui apparaît comme le reflet de celui du Parti libéral du Québec pour la protection de la langue française. NDA) La députée péquiste Catherine Gentilcore ne voyait pas non plus l’urgence de bannir cette formule de l’espace public. Elle estime qu’il y a d’autres «priorités» actuellement pour la langue française au Québec, qu’on pense à l’application de la loi 101 dans les cégep ou une meilleure francisation des nouveaux arrivants.» (Expression bannie par l’OQL: la classe politique tient au «G! Habs, Go!», Journal de Montréal, 24 avril) (Madame Gentilcore demandez une gomme à Madame Ghazal et allez toutes les deux faire ensemble une longue promenade à pied, vous avez beaucoup à vous dire l’une à l’autre).
Puisque nous sommes au Québec, une bonne polémique linguistique ne peut manquer d’attirer l’attention de son lot de chroniqueurs de journalistes. Sont sur les rangs, pour cette fois, Paul Arcand animateur au 98,5 à Montréal et Patrick Lagacé de La Presse.
Dans sa revue de presse hebdomadaire, paraissant habituellement dans l’édition du vendredi de La Presse, Arcand écrit: «Interrogés à ce sujet jeudi, la plupart des élus provinciaux ont indiqué qu’il s’agit d’une expression québécoise qui ne menace pas la langue française. «Tout le monde convient que c’est ridicule. Encore une fois, on a l’air d’une gang de bobos. […] Alors ça devient une distraction alors qu’on devrait être concentré sur la fête, sur la joie liées au fait que les Canadiens soient en séries. »(«Go CanadiensGo» et OQLF: «encore une fois , on a l’air de bozos», La Presse, 25 avril).
Passons le témoin à Patrick Lagacé : »C’est sorti dans The Gazette, jeudi matin: L’OQLF a reçu en 2024 une plainte la plus haute importance, du genre qui dût être traitée comme un danger clair et imminent pour l’avenir de la Nation… La plainte: les autobus de la Société de transport de Montréal (STM) se promenaient en ville avec des mots anglais sur le panneau lumineux frontal. Ces mots: «Go! CF MTL Go!» Le CF Montréal, c’est l’équipe de soccer de Montréal. Or, «Go est un mot officiellement anglais. L’OQLF a donc avisé la STM de ce faux pas linguistique intolérable. La STM, bonne entreprise citoyenne, a donc corrigé le titre et a imposé « Allez! CF Montréal Allez!» sur les panneaux lumineux de ses autobus. La STMn’a pas fait écrire «Go! Habs Go!» sur ses autobus parce qu’elle n’a ps voulu contredire l’OQLF. The Gazette a sorti cette nouvelle parfaitement surréaliste qui montre encore une fois les dangers de l’excès de zèle. (Félicitations au titreur de The Gazette, en passant qui a réussi un chef d’oeuvre avec No Habs No : Quebec orders STM to drop «Go» from bus messages because it’s an English word). Prédiction: cette nouvelle va faire le tour du monde et nous faire passer, Québécois, pour des nonos disposant de beaucoup trop de temps pour sodomiser des mouches. (Pastagate 2.0 autour du mot «Go», La Presse, 24 avril) Je laisse ses pratiques sexuelles à Monsieur Lagacé, Qui suis-je pour juger? (disait un pape qui vient de nous quitter.)
Dans la défense de la langue française au Québec, je veux bien passer pour bozos ou nonos. Fidèle en cela à des générations de Canadiens-français qui en se comportant en bozos et en nonos nous permettent aujourd’hui de parler français.
«Allez! Bozos Allez!»
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