Wednesday, May 29, 2024

 

Passez un tour

Dans quel pays vit-il? «Même si seulement une poignée de Gazaouis parmi les 1000 que le Canada s’est engagé à accueillir est effectivement parvenue faire le trajet jusqu’au pays, Ottawa hausse son plafond d’accueil et tend maintenant la main à 5000 membres de la famille de Canadiens. «Le plus grand défi est ce que le Canada ne peut pas contrôler , c’est à dire qui peut sortir de la bande de Gaza», a expliqué le ministre de l’Immigration, des Réfugiés et de la Citoyenneté du Canada, Marc Miller, devant un comité parlementaire lundi. Le ministre a aussi offert quelques statistiques témoignant du fait que le Canada n’est effectivement arrivé à délivrer que le quart (254) des visas de résidents temporaires promis ans le cadre d’une mesure spéciale visant à accueillir les membres de la famille de Canadiens. De ce nombre , seulement 41 seraient arrivés au Canada. Ce retard vient du fait que les Palestiniens admissibles à ce programme spécial ont d’abord pour tâche de voyager jusqu’au Caire, en Égypte. Cela est pour l’instant impossible, puisque le point de passage de Rafah, comme tous les autres, est fermé. Certaines personnes sont toutefois parvenues à sortir de Gaza parleurs propres moyens ces derniers mois, notamment à l’aide de documents de voyage délivrés par un autre pays. Le sort des autres dépend du bon vouloir de l’armée israélienne de laisser les personnes apparaissant sur la liste de celles acceptées par le Canada.[…] Il dit avoir reçu «quelques signaux positifs» de la part du gouvernement d’Israël, qui contrôle présentement les entrées et sorties de Gaza, selon lesquels le programme d’accueil canadien pourrait être reconnu.[…]»(Le Canada veut accueillir 5000 Palestiniens ayant de la famille au pays, Le Devoir, 27 mai) Visiblement, Marc Miller parle pour parler. Son premier programme, celui pour 1000 Gazaouis, est un échec, mais il passe sans hésiter à la vitesse supérieure en parlant cette fois de 5 000 Gazaouis. Preuve supplémentaire que Marc Miller «parle pour parler» il  semble compter sur le «bon vouloir de l’armée israélienne». 
 

 
 
Soyons réalistes, alors que le Canada est confronté à à un véritable tsunamiggration, qu’avons nous à faire de 5000 Gazaouis? Il y a fort à craindre qu’un nombre important des Gazaouis ne soient pas de vulgaires quidams, mais des militants et combattants du Hamas voyant là une belle occasion de quitter Gaza et d’échapper à l’ire de Tsahal. Marc Miller a-t-il même songé à un mécanisme de «filtrage» de ces 5 000 palestiniens qu’il compte accueillir. Sans un tel mécanisme, combien de combattants aguerris du Hamas prendront pied au Canada? Pour l‘heure, nous sommes mieux protégés par l’intransigeance israélienne que par l’«intelligence» politique de Marc Miller. Dans ce contexte, le Canada devrait prudemment passer un tour.

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