Passez un tour
Dans
quel pays vit-il? «Même si seulement une poignée de Gazaouis parmi les
1000 que le Canada s’est engagé à accueillir est effectivement parvenue
faire le trajet jusqu’au pays, Ottawa hausse son plafond d’accueil et
tend maintenant la main à 5000 membres de la famille de Canadiens. «Le
plus grand défi est ce que le Canada ne peut pas contrôler , c’est à
dire qui peut sortir de la bande de Gaza», a expliqué le ministre de
l’Immigration, des Réfugiés et de la Citoyenneté du Canada, Marc Miller,
devant un comité parlementaire lundi. Le ministre a aussi offert
quelques statistiques témoignant du fait que le Canada n’est
effectivement arrivé à délivrer que le quart (254) des visas de
résidents temporaires promis ans le cadre d’une mesure spéciale visant à
accueillir les membres de la famille de Canadiens. De ce nombre ,
seulement 41 seraient arrivés au Canada. Ce retard vient du fait que les
Palestiniens admissibles à ce programme spécial ont d’abord pour tâche
de voyager jusqu’au Caire, en Égypte. Cela est pour l’instant
impossible, puisque le point de passage de Rafah, comme tous les autres,
est fermé. Certaines personnes sont toutefois parvenues à sortir de
Gaza parleurs propres moyens ces derniers mois, notamment à l’aide de
documents de voyage délivrés par un autre pays. Le sort des autres
dépend du bon vouloir de l’armée israélienne de laisser les personnes
apparaissant sur la liste de celles acceptées par le Canada.[…] Il dit
avoir reçu «quelques signaux positifs» de la part du gouvernement
d’Israël, qui contrôle présentement les entrées et sorties de Gaza,
selon lesquels le programme d’accueil canadien pourrait être
reconnu.[…]»(Le Canada veut accueillir 5000 Palestiniens ayant de la
famille au pays, Le Devoir, 27 mai) Visiblement, Marc
Miller parle pour parler. Son premier programme, celui pour 1000
Gazaouis, est un échec, mais il passe sans hésiter à la vitesse
supérieure en parlant cette fois de 5 000 Gazaouis. Preuve
supplémentaire que Marc Miller «parle pour parler» il semble compter
sur le «bon vouloir de l’armée israélienne».
Soyons
réalistes, alors que le Canada est confronté à à un véritable
tsunamiggration, qu’avons nous à faire de 5000 Gazaouis? Il y a fort à
craindre qu’un nombre important des Gazaouis ne soient pas de vulgaires
quidams, mais des militants et combattants du Hamas voyant là une belle
occasion de quitter Gaza et d’échapper à l’ire de Tsahal. Marc Miller
a-t-il même songé à un mécanisme de «filtrage» de ces 5 000 palestiniens
qu’il compte accueillir. Sans un tel mécanisme, combien de combattants
aguerris du Hamas prendront pied au Canada? Pour l‘heure, nous sommes
mieux protégés par l’intransigeance israélienne que par l’«intelligence»
politique de Marc Miller. Dans ce contexte, le Canada devrait
prudemment passer un tour.
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