Je
résume ainsi les conclusions de la décision de la Cour fédérale sur le
recours à la Loi sur les mesures d’urgence(LMU) afin de mettre un terme
au «convoi de la liberté». «Le recours historique à la Loi sur les mesures d’urgence pour mettre fin au «convoi de la liberté» 2022 n’était pas justifié et contrevenait à la Charte canadienne des droits et libertés,
selon un jugement rendu mardi par la Cour fédérale. Le gouvernement a
déjà indiqué qu’il porterait la décision en appel.» (Le recours à la loi
sur les mesures d’urgence injustifié, tranche la Cour fédérale, La Presse,
23 janvier). «Ce doit être une mesure de dernier recours pour le
gouvernement», estime l’avocate Ewa Krajewska, qui a plaidé pour
l’Association canadiennes lieras civiles das cette cause. L’organisme
fait partielles groupes qu’avaient contesté le recours à cette loi
d’exception en février 2022. «Ce n’est pas quelque chose qu’on invoque
parce que c’est plus pratique, plus facile ou plus rapide,
ajoute-t-elle. Il faut qu’il y ait une preuve objective que c’est une
crise nationale qui menace la sécurité du Canada.» Pour ma part, pas
plus aujourd’hui qu’à l’hiver 2022, je ne considère que le «convoi de la
liberté» ne menaçait les institutions démocratiques canadiennes. En
fait de quoi se sont rendus coupables les camionneurs du «convoi de la
liberté». Appelons à l’aide, le toujours subtil Richard Martineau:
«Donc, si je comprend bien la décision une de la Cour fédérale qui a
déclaré illégale l’utilisation de la Loi sur les mesures d’urgence à
l’hiver 2022, paralyser centre-ville d’une capitale pendant des semaines
avec des centaines de poids lourds. empêcher des citoyens de dormir,
bloquer l’accès à des commerces et installer un bain-tourbillon au beau
milieu d’une rue.» Ce sont des façons tout à fait acceptables de
manifester son mécontentement contre le gouvernement.» (Liberté et
libaaaaarté, Journal de Montréal, 25 janvier). Je ne savais pas Richard Martineau aussi soucieux du sommeil des Ottaviens.
Poursuivant
sur sa lancée, il écrit: «Je ne savais pas que le droit de bloquer le
centre-ville d’une capitale pendant trois semaines était protégé par la
Charte canadienne des droits et libertés. Ce sont les groupes de
crinqués qui doivent être contents! Puis grattant les fonds de tiroir de
ses dictionnaires de citations; il conclut en nous servant une
citation: «Comme disait l’humoriste français Guy Bedos: «La liberté
s’use si on ne s’en sert pas». Curieuse citation et curieuse conclusion
compte tenu du propos de la chronique de M. Martineau. Les «crinqués»
qu’il vilipendent et dénoncent ont justement eu recours à cette
liberté; notamment aux libertés d’association et de manifestation. Voilà
les libertés canadiennes ne s’useront pas car quelques centaines de
«crinqués» ont eu le courage de défier le gouvernement Trudeau. Qu’ils
en soient remerciés. Comme si le papier de Richard Martineau ne
suffisait, Le Journal de Montréal fait appel à Josée Legault pour
reprendre la leçon: «D’immenses camions klaxonnaient 24\7. Le niveau de
décibels était tel que des citoyens ne pouvaient plus dormir. Plusieurs
se faisait harceler verbalement et physiquement par des occupants. Des
journalistes étaient menacés et bousculés en ondes (Justin Trudeau a eu
raison d’invoquer la Loi sur les mesures d’urgence , Le Journal de Montréal,
26 janvier) (le seul souvenir que j’ai conservé d’un journaliste
«menacé ou bousculé en ondes» est celui du «journaliste» de TVA Yves
Poirier se faisant «écarté» des camions du «convoi de la liberté» en
raison de sa couverture malhonnête de l’événement L’un des manifestants
ayant «écarté» Yves Poirier du convoi a, à ce moment, traité Yves
Poirier d’un très juste et très mérité «vidange» . Oubliez les
décibels: les vrais motifs de La Legault n’ont rien à voir avec les
klaxons des camions du «convoi de la liberté». Pour Josée Legault, le
recours à la LMU était justifié car: «Exigeant la destitution de Justin
Trudeau et la levée des mesures sanitaires, les occupants composés en
large partie de complotistes arboraient aussi des drapeaux néo nazis (UN
drapeau nazi a été aperçu à Ottawa, NDA), des symboles suprémacistes
blancs américains (Que La femme Legault semble manifestement en peine de
nommer, pour le bénéfice des lecteurs de ce blogue; ce symbole
suprémaciste blanc est un drapeau confédéré, NDA) et une horde de
banderoles «Fuck Trudeau» et «Fuck Legault» (Quelqu’un aurait-il
l’obligeance de dire que ces banderoles «Fuck Legault» visaient à ce
moment François Legault et non pas la personne de Mme Josée Legault.
Encore qu’après avoir lu la chronique de Josée Legault, je me prends à
penser que l’une de ces banderoles lui était peut-être destinée après
tout, NDA) Pire, «L’organisation du convoi était d’ailleurs financée en
partie par l’extrême droite américaine.».
Laissons
Richard Martineau et Josée Legault a leurs klaxons pour nous tourner
vers leur collègues chroniqueur, Mathieu Bock-Côté (MBC) qui démontre
plus de cervelle socio-politique que ses deux collègues ensemble.
Replaçant toute l‘équipée du «convoi de la liberté» dans son contexte,
c’est fort à propos qu’il écrit: «Le jugement de la Cour fédérale, qui
vient invalider l’utilisation de la Loi des mesures d’urgence au moment
de la révolte ses camionneurs d’Ottawa nous oblige à revenir sur la
pandémie. Je ne suis pas de ceux qui blâment nos gouvernements d’avoir
d’abord misé sur des mesures fortes , tellement nous semblions au bord
du cataclysme. […] Nous aurions pu alors prendre des mesures plus
ciblées, mieux orientées. Nous avons fait le choix contraire: le système
poussait à toujours plus de confinement. Le moindre petit bout de
société encore ouvert devait être fermé. Nous sommes alors passés du
confinement au « confinisme », avec couvre-feu, passeports sanitaires et
compagnie. J’ajoute, et c’est probablement l’épisode le plus grave, que
nous avons collectivement basculé dans un appel troublant à la délation
de nos voisins. C’était le triomphe des écornifleurs. Quand à ceux qui
critiquaient les mesures , ils se firent coller une étiquette infamante :
complotistes. Je ne dis pas qu’il n’y avait pas de vrais complotistes
chez les adversaires les plus résolus des mesures sanitaires. Je dis
qu’il suffisait de critiquer les mesures gouvernementales pour se faire
traiter de complotiste. C’est arrivé avec le convoi des camionneurs.
Encore une fois, on trouvait assurément des têtes brûlées chez eux. Mais
on trouvait aussi beaucoup de gens exprimant brutalement leur
ras-le-bol devant l’autoritarisme sanitaire.» ( La pandémie nous hante
encore, Le Journal de Montréal, 24 janvier,) La Loi sur
les mesures d’urgence c’est le marteau destiné à écraser la mouche de
«ces gens exprimant brutalement leur ras-de bol devant l’autoritarisme
sanitaire». Je ne partage pas l’opinion de MBC, ne voyant nulle
brutalité dans la réaction des camionneurs à l’autoritarisme sanitaire.
Nulle dégradation du mobilier urbain ottavien, nulle tentative de
pénétrer de force dans un édifice public (fédéral, provincial ou
municipal) comme lors de l’émeute du Capitole du 6 janvier 2021. Une
émeute de la Coupe Stanley à Montréal est plus dévastatrice que le
«convoi de la liberté».Faudrait-il interdire les séries éliminatoires de
la Coupe Stanley?
Au
terme de ces quelques lignes, le lecteur pourra se demander ou je loge;
j’approuve le jugement de la Cour fédérale et souhaite que la Cour
Suprême le maintienne et profite de l’occasion qui lui est donnée de
préciser les paramètres de recours à la Loi sur les mesures d’urgence,
dans un esprit favorable à la protection des droits et libertés
fondamentales des Canadiens et que la LMU ne serve plus de marteau pour
écraser des mouches. Crainte justifiée si l’on veut se souvenir que la
grande soeur de la LMU, la Loi sur les mesures de guerre fut utilisée
contre le mouvement nationaliste québécois.
Pour
ce qui est des complotistes, je vous laisse sur une déclaration de
l’ancien premier ministre français Laurent Fabius qui disait voilà déjà
quelques années en ayant le Front national en tête: «L’extrême droite,
ce sont de fausses réponses à de vraies questions.» Je paraphrase à
peine en écrivant: «Le complotisme, ce sont de fausses réponses à de
vraies questions»
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