Thursday, January 4, 2024

La porte ouverte

 



Depuis des lunes, La position de l‘Église catholique sur l’homosexualité est claire et constante. Pour l’Église, l’homosexualité est considérée comme un mode de vie intrinsèquement désordonnée contraire à la loi naturelle, les relations homosexuelles sont contre nature. Position qui a le mérite de la clarté, pas d’ambiguïté. Position qui a aussi le mérite de pouvoir être facilement comprise par le plus humble des fidèles. Par les plus humble des fidèles, mais apparement pas par le sieur Bergoglio.
 

 

La clarté de la position traditionnelle l’Église traditionnelle est malheureusement battue en brèche par une prise position récente duVatican: La déclaration Fiducia supplicans, signée par le pape. 
« Le Vatican a officiellement approuvé  l’autorisation pour les prêtres catholiques de «bénir» les couples de même sexe, mais cette bénédiction ne pourra pas contenir d’éléments s’apparentant de près ou de loin à un rituel de mariage. Le nouveau document illustre un changement radical dans la politique du Vatican, en insistant sur le fait que les personnes qui recherchent l’amour et la miséricorde de Dieu ne devraient pas être soumises à «un examen moral exhaustif» pour les recevoir (elles devront pourtant se soumettre à «cet examen moral exhaustif»au jour du Jugement dernier, NDA). Le document du dicastère pour la Doctrine de la foi approuvé par le pape et publié lundi  développe en fait une lettre envoyée par François deux cardinaux conservateurs publiée en octobre dernier. Dans cette réponse préliminaire, le chef de l’église avait suggéré que de telles bénédictions pourraient être offertes dans certaines circonstances si elles ne confondaient pas ce rituel avec le sacrement du mariage. Le nouveau document répète cette condition et la développe, réaffirmant que le mariage consiste un sacrement  permanent entre un homme et une femme. Et il souligne que les bénédictions en question doivent être de nature non liturgique et ne doivent pas être conférées en même temps qu’une union civile, selon des rituels établis ou même «avec des vêtements, des gestes ou des paroles propres au mariage.Le Vatican considère le mariage comme « une union exclusive, stable et indissoluble entre un homme et une femme, naturellement ouverte à la génération d’enfants». En conséquence, Rome s’oppose depuis longtemps au mariage homosexuel. Et en 2021, la Congrégation du Vatican pour la doctrine de la foi avait statué catégoriquement que l’Église ne pouvait pas bénir l’union de deux hommes ou de deux femmes parce que «Dieu ne pouvait pas bénir le péché». Ce document a créé un tollé, et il semble que même François a été pris de court, même s’il avait techniquement prouvé sa publication. Peu après, le pape a destitué le préfet responsable et s’est mis à préparer le terrain pour un revirement.» (Le Vatican autorise la bénédiction sous conditions des couples de même sexe, La Presse, 18 décembre)
 

 

Si Bergoglio s’avère un bien piètre défenseur de l’orthodoxie catholique, il faut lui reconnaître un talent certain pour semer la confusion. Les rieurs et les cyniques pourraient d’ailleurs se demander, en paraphrasant Staline; le pape combien de confusions? Ce texte sur les bénédictions des conjoints de même sexe a été qualifié de trop confus, trop subtil, certains le qualifient même ironiquement, de trop «jésuite». La porte qui était jusqu’ici soigneusement et prudemment fermée, est désormais entrouverte. Combien de temps avant que les pressions des groupes LBGQ+ n’obtiennent qu’elle soit complètement ouverte
 

 
 
Déclaration trop confuse et trop subtile; à moins quelle ne soit volontairement confuse et subtile, comme le serait un ballon d’essai destiné à tâter le terrain et à préparer le esprits à d’autres initiatives encore plus progressistes (on pourrait penser par exemple à l’ordination de prêtres ouvertement homosexuels ou  à celle de prêtres transgenres). Iniatives qui viendront un jour, le ver étant dans le fruit, le fruit étant l’Église catholique post-conciliaire. Ceux qui s’illusionnent sur la possibilité d’un changement de cap et d’un retour à l’orthodoxie  oublient un peu rapidement que Bergoglio prépare soigneusement sa succession et qu’après le rappel de François à la Maison du père, nous aurons droit à un clone de Bergoglio choisi par un conclave soigneusement «paqueté» par les soins de François. 
Pour l‘heure consolons-nous en constatant que l’Église catholique n’a pas franchi le pas. Un pas que l’Église d’Angleterre n’a pas hésité à franchir. «Les prêtres de l’Église d’Angleterre ont béni pour la première fois dimanche des partenaires de même sexe, bien que l’interdiction de marier des couples homosexuels à l’église soit toujours en vigueur, dans un contexte de profondes divisions au sein de la communauté anglicane mondiale au sujet du mariage de la sexualité. Lors de l’une des premières cérémonies, la révérende Catherine Bond et la révérende Jane Pearce ont fait bénir leur union l’église Saint-Jean-Baptiste, à Felixstowe, dans l’est de l’Angleterre , ou toutes deux sont prêtres associées.»( L’Église d’Angleterre bénit pour la première fois un couple de même sexe, La Presse, 17 décembre). 
 

 
 
Les «profondes divisions» de la communauté anglicane mondiale trouvent écho au sein de l’Église catholique. Tous ne sont pas prêts à suivre Bergoglio dans sa dérive progressiste. Cette résistance semble se manifester notamment en Afrique. «Ce texte, émis par le dicastère pour la doctrine de la foi, suscite un trouble profonde une vive polémique au sein de l’Église universelle. De plus, cette ouverture progressiste est perçue comme un affaissement de la théologie morale; une faille à exploiter dans l’armure doctrinale du Vatican par des non-croyants, y compris toutes les variantes de la communauté LBGTQ+, idéologies alternatives d’une non-binarité gender fluid. Les Églises d’Afrique , qui jouent encore un rôle conservateur des traditions et stabilisateur des populations ont aussitôt réagi, avec prudence puis défiance. Dès le lendemain de sa publication et «eu égard aux très nombreuses réactions» l’archevêché d’Abidjan, en Côte d’Ivoire, avait jugé nécessaire et urgent de diffuser la recommandation expresse «d’Attendre  et de se Conformer aux dispositions de son Éminence Jean-Pierre cardinal Kutwa, archevêque d’Abidjan[…]»Deux jours plus tard, l’Église du Cameroun a pris position pour interdire les bénédictions en question. (Bénédiction des couples de même sexe : un geste qui sème le trouble en Afrique, Boulevard Voltaire, 26 décembre )
Cette résistance n’est pas que théologique, elle a aussi un indéniable aspect politique. «Nous avons alerté ici d’une tentative récente et croissante de nouvelle colonisation de l’Afrique, de nature progressiste, par les États-Unis et leurs affidés, dont la France. Cette vague idéologique , conçue comme offensive et perçue comme offensante, utilise tous les moyens pour s’imposer . D’ou la réaction vive des autorités ecclésiastiques africaine face à la déclaration vaticane teintée de cette influence étrangère hostile aux traditions locales, qui risque d’opposer des communautés conservatrices majoritaires (chrétiens et musulmans d’obédiences diverses, animistes, etc.) au sein de sociétés civiles  à la cohésion fragile.» Si le contexte créé par la déclaration vaticane sur la bénédiction des conjoints de même texte ne s’avérait si grave, les accusations de néo-colonialisme qui, sont brandies devant l’«Homme en blanc» auraient de quoi faire sourire.

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