Wednesday, January 17, 2024

L’Illusioniste

 



Dans sa petite enfance , Jean-François Roberge, a-t-il passé trop d’heures devant le petit écran à suivre les aventures de Michel le magicien (le comédien Michel Cailloux)?. À moins, qu’à l’adolescence il n’ait abusé de la poudre de Perlin pinpin? Il faut le croire au vu de sa dernière proposition. Le ministre de la Langue française, Jean-François Roberge, a précisé vendredi la portée de la loi 14 sur le français (anciennement le projet de loi 96) adoptée en 2022 et qui prévoit que «le français doit figurer de façon nettement prédominante» dans l’affichage public visible de l’extérieur d’un local.» (Le français devra occuper les deux tiers des façades et des vitrines, La Presse, 12 janvier). «Par voie réglementaire, Québec précise désormais que «nettement prédominante» signifie les deux tiers d’une vitrine.[…] Concrètement, une entreprise dont la marque de commerce est dans une autre langue que le français pourrait ajouter des descriptifs , un slogan ou d’autres informations dans la langue de Molière, pour s’assurer de respecter la loi. Par exemple cafés Second Cup n’auraient pas à devenir des «deuxièmes tasses», explique-t-on. Ils pourraient toutefois préciser qu’ils vendent des viennoiseries, du thé et d’autres produits afin que l’affichage en français occupe les deux tiers de la vitrine.» 
 

 
 
Résultat de l’initiative de Jean-François Roberge , les «Second Cup» du Québec ne disparaîtront pas des rues du Québec, ce qui aurait dû être l’objectif du ministre. L’exemple retenu probablement à dessein par le journaliste (Hugo Pilon-Larose) est un peu gros; en lieu et place des «deuxièmes tasses» qu’il évoque, il me vient à l’esprit, sans plus ample réflexion, «deuxième service».
Dans les faits, Jean-François Roberge doit se réjouir de son initiative et y voir la matérialisation du nationalisme de la Coalition avenir Québec (CAQ) Dans les faits l’initiative de Jean-François Roberge n’est qu’une initiative à la porté limitée, une initiative fondamentalement cosmétique. 
 

 
 
Il y a fort à parier que le personnel de ces entreprises affichant de façon «nettement prédominante» en français, continuera de nous accueillir avec des Bonjour-Hi.
Jean-François Roberge serait probablement bien en peine de vous expliquer comment l’ajout de descriptifs en français aux vitrines des boutiques nos villes freinera le déclin du français au Québec. En quoi l’ajout de descriptifs français à la boutique Urban Outfitters dont la photo illustre l’article de La Presse contrera-t-il la louisinisation du Québec redoutée par François Legault? Si nous suivons la logique de la proposition Roberge, la vitrine de cette boutique Urban Outfitters devrait désormais indiquer que la boutique offre des vêtements tendance (pour ce que cela peut vouloir dire) et des vêtements de denim. Le Québec français est sauvé. 
Difficile de pas voir dans cet essai de prestidigitation; une bien timide, et bien maladroite, une réaction de la CAQ à la remontée du Parti Québécois au cours des derniers mois; réaction improvisée qui ne saurait convaincre les nationalistes!

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