Monday, October 30, 2023

Finalement

 



C’est non sans plaisir que je regarde les publicités télévisuelles produites par mon gouvernement sur la formation professionnelle. Publicité qui mette l’accent sur la formation professionnelle et invitent les jeunes à choisir ce que les Québécois appellent traditionnellement «les métiers». Dans la publicité télévisuelle actuellement diffusée, un jeune homme  informe ses parents qu’il compte suivre une formation de ferblantier, dans les secondes suivantes une série de jeunes hommes apparaissent vêtus de dossard sur lesquels sont mentionnés les autres options offertes par la formation professionnelle (plans qui défilent trop rapidement pour réaliser la diversité des formations offertes, est notamment mentionnée, celle de menuisier charpentier (intérêt personnel, mon fils a suivi cette formation et obtenu son DEP de menuisier charpentier de l’École des métiers de la construction de Montréal.), métier qui s’avérera bien utile pour résoudre dans l’actuelle crise du logement.) Je suggère que le gouvernement refasse cette publicité avec un montage moins rapide et des plans qui permettent d’avoir le temps de bien lire les métiers proposés. 
 
 

 

Cette campagne publicitaire m’inspire deux réflexions.
  1. Première réflexion: cette publicité marque-t-elle une rupture avec les années les années 1960 et 1970, une rupture heureuse avec des années marquées par un véritable «tout à l’université». J’entends par là cette époque ou tout le monde pouvait aller à l’université; à la limite, tout le monde devait aller à l’université. Un Québec ne comptant que des «têtesd’oeufs» (eggheads) comme population; des cardiologues et des docteurs en physique nucléaire n’ayant pas besoin de techniciens et de travailleurs maitrisant les «métiers». 
  2. Deuxième réflexion: Cette publicité s’adresse résolument à une clientèle masculine. Pas de femmes, sinon la mère du jeune futur ferblantier. À cette exception près, pas de  femme, et surtout pas de jeune femme . Faut-il voir dans cette publicité, une première réponse gouvernementale au problème maintes fois soulevé  du décrochage scolaire des garçons et de la faible diplomatie de ces derniers? Dans le Québec merveilleusement égalitaire de 2023, combien de temps faudra-t-il avant qu’il ne s’en trouve pour réclamer qu’une nouvelle publicité ne soit tournée, publicité mettant en scène quelques jeunes femmes, qui doctoresses, qui avocates (les banquettes des deux facultés étant majoritairement occupées par des femmes) répondront à nos jeunes ferblantiers et menuisiers-charpentiers. En souhaitant que nos avocates et doctoresses se cherchent un plombier un électricien un bon vendredi soir, bonne chance mesdames.


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