C’est
non sans plaisir que je regarde les publicités télévisuelles produites
par mon gouvernement sur la formation professionnelle. Publicité qui
mette l’accent sur la formation professionnelle et invitent les jeunes à
choisir ce que les Québécois appellent traditionnellement «les
métiers». Dans la publicité télévisuelle actuellement diffusée, un jeune
homme informe ses parents qu’il compte suivre une formation de
ferblantier, dans les secondes suivantes une série de jeunes hommes
apparaissent vêtus de dossard sur lesquels sont mentionnés les autres
options offertes par la formation professionnelle (plans qui défilent
trop rapidement pour réaliser la diversité des formations offertes, est
notamment mentionnée, celle de menuisier charpentier (intérêt personnel,
mon fils a suivi cette formation et obtenu son DEP de menuisier
charpentier de l’École des métiers de la construction de Montréal.),
métier qui s’avérera bien utile pour résoudre dans l’actuelle crise du
logement.) Je suggère que le gouvernement refasse cette publicité avec
un montage moins rapide et des plans qui permettent d’avoir le temps de
bien lire les métiers proposés.
Cette campagne publicitaire m’inspire deux réflexions.
- Première réflexion: cette publicité marque-t-elle une rupture avec les années les années 1960 et 1970, une rupture heureuse avec des années marquées par un véritable «tout à l’université». J’entends par là cette époque ou tout le monde pouvait aller à l’université; à la limite, tout le monde devait aller à l’université. Un Québec ne comptant que des «têtesd’oeufs» (eggheads) comme population; des cardiologues et des docteurs en physique nucléaire n’ayant pas besoin de techniciens et de travailleurs maitrisant les «métiers».
- Deuxième
réflexion: Cette publicité s’adresse résolument à une clientèle
masculine. Pas de femmes, sinon la mère du jeune futur ferblantier. À
cette exception près, pas de femme, et surtout pas de jeune femme .
Faut-il voir dans cette publicité, une première réponse gouvernementale
au problème maintes fois soulevé du décrochage scolaire des garçons et
de la faible diplomatie de ces derniers? Dans le Québec merveilleusement
égalitaire de 2023, combien de temps faudra-t-il avant qu’il ne s’en
trouve pour réclamer qu’une nouvelle publicité ne soit tournée,
publicité mettant en scène quelques jeunes femmes, qui doctoresses, qui
avocates (les banquettes des deux facultés étant majoritairement
occupées par des femmes) répondront à nos jeunes ferblantiers et
menuisiers-charpentiers. En souhaitant que nos avocates et doctoresses
se cherchent un plombier un électricien un bon vendredi soir, bonne
chance mesdames.
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