Monday, November 3, 2025

Grand démocrate

 



Le trentième anniversaire du référendum de 1995 fut l’occasion de prises de paroles révélatrices. Il faut ranger à ce chapitre une déclaration de Jean Chrétien, il y a peu de certitudes dans la vie. L’une d’entre elles est que s‘il y a un coup fourré à servir au Québec, il ne vous faudra pas chercher longtemps pour découvrir Jean Chrétien derrière ce coup fourré.

 


 

 

«L’ancien premier ministre Jean Chrétien demeure convaincu que le camp du Oui a sciemment posé une question «ambiguë»

aux Québécois lors du référendum de 1995dans le but de semer la confusion et d’augmenter ses chances remporter la victoire. Jamais au grand jamais, l’option souverainiste menée par Jacques Parizeau, Lucien Bouchard et Mario Dumont n’aurait récolté 49,42% si on avait formulé une question claire et sans équivoque, estime M.Chrétien.[…] Trente ans plus tard, M.Chrétien lève aussi le voile sur les options auxquelles il aurait pu avoir recours au lendemain d’une courte victoire du Oui au référendum du 30 octobre 1995. Dans une entrevue accordée à La Presse pour le 30e anniversaire de ce vote qui a marqué un tournant dans les relations fédérales-provinciales et mis à rude épreuve l’unité du pays, l’ancien premier ministre explique qu’il aurait pu déclencher rapidement un autre référendum au Québec afin d’établir hors de tout doute l’appétit réel des Québécois pour l’indépendance. Et la question de ce référendum organisée par Ottawa aurait été limpide.[…]la question aurait été: «Voulez-vous séparer oui ou non?» Savez-vous ce qui serait arrivé? Le Parti québécois l’aurait boycotté et on aurait eu 95% des votes», affirme-t-il. Une autre option aurait été de refuser toute négociation ou encore de faire pression sur les alliés du Canada pour qu’ils ne reconnaissent pas l’indépendance du Québec après un vote aussi serré. Quelques jours après la courte victoire du Non, en 1995, M. Chrétien avait fait savoir que si le camp souverainiste l’avait remporté avec une mince majorité, il aurait bloqué toute démarche sécessionniste du Québec. Mais il n’avait jamais rien dit, du moins publiquement, sur la possibilité d’organiser un referendum fédéral dans la province pour faire échec au mouvement souverainiste. […]»(«J’avais des options» en cas de courte victoire du Oui, dit Jean Chrétien, La Presse, octobre).