Monday, July 11, 2022

Il est de retour



Le «mot en n» est de retour. Cette fois, son théâtre d’opération n’est pas l’Université d’Ottawa, comme lors de l’affaire Vérushka Lieutenant-Duval, en 2020, l’affrontement s’est déplacé au Conseil de la radiodiffusion et des télécommunications cananadiennes (CRTC).  L’organisme fédéral est en guerre avec la Société Radio-Canada et réclame au radiodiffuseur des excuses écrites. Quel est le casus belli? Le casus belli est l’utilisation du «mot en n»dans le cadre de l’émission Le 15-18 sur les ondes de ICI Radio-Canada, le 17 août 2020. 
 
 
«Invité à commenter l’actualité, le chroniqueur Simon Jodoin y partageait son avis sur l’acceptabilité  sociale de nommer le titre du livre de Pierre Vallières, Nègres blancs d’Amérique, après le lancement d’une pétition exigeant le renvoi d’une professeure de l’Université Concordia qui avait cité l’ouvrage en classe. Irrité par l’emploi du «mot en n», l’auditeur à l’origine de cette décision, Ricardo Lamour, a d’abord porté plainte au Conseil et à l’ombudsman des services français de la SRC.» («Mot en n»le CRTC blâme Radio-Canada, Radio-Canada, 29 juin).Ce que se garde d’indiquer l’article de Radio-Canada est que Ricardo Lamour est un professionnel de l’anti racisme, membre en son temps du comité de soutien à la famille de Freddy Villanueva. Ricardo Lamour n’est pas qu’un activiste de l’anti racisme, c’est aussi un homme sensible: «En tant que personne noire , j’ai été heurté, éprouvé du stress et été contrarié par cet échange entre deux personnes caucasiennes n’ayant pas de considération de la charge accompagnant l’usage du mot employé par Simon Jodoin, un collaborateur fréquent de Radio-Canada,» (Ce mot dans la bouche d’un Blanc est-il une grenade ? (Le 15-18), Radio-Canada, 26 octobre 2020).
 

 
 
La demande du CRTC n’est pas passée inaperçue dans la presse québécoise. Pour Guy Fournier:« Jamais le CRTC n’a rendue décision aussi ahurissante que celle demandant à Radio-Canada de s’excuser «publiquement» auprès d’un plaignant. Comme si la décision n’était déjà pas assez ridicule, le CRTC l’avait précéder de cet avertissement:«La présente décision contient des mots ou des propos qui peuvent choquer certaines personnes, particulièrement les membres de la communauté noir et les personnes racisées.» (Une décision ahurissante du CRTC, Journal de Montréal, 5 juillet). Sa collègue, Josée Legault, n’est pas en retrait, sur le même sujet,  elle écrit: «C’est la proverbiale goutte de trop, Le Conseil de la radiodiffusion des télécommunications canadiennes a poussé le délire jusqu’à exiger des excuses publiques de Radio-Canada pour l’utilisation du mot en «n» à son émission d’affaires publiques Le 15-18». Comprenons bien également ceci. Dans sa décision , le CRTC répond à une plainte unique venue d’un seul citoyen s’étant dit «offensé» par la chronique du 15-18. Le CRTC n’est donc pas ici la pauvre victime d’une quelconque  offensive «wokiste» ou «multiculturaliste». Il est la victime dessin propre penchant récent à se prendre pour une police royale de la pensée, dont l’effet toxique serait de multiplier les réflexes de censure et d’autocensure sur moult autres sujets controversés.» (C’est plutôt le CRTC qui devrait s’excuser, Journal de Montréal, 5 juillet). 
Nous n’en avons pas fini avec le «mot en n», tant qu’il y aura au Québec des Ricardo Lamour et des Fabrice Vil et les Bazin de la ligue des Noirs nous reverrons encore et encore des «affaires» le autour du  «mot en n».

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