Le
«mot en n» est de retour. Cette fois, son théâtre d’opération n’est pas
l’Université d’Ottawa, comme lors de l’affaire Vérushka
Lieutenant-Duval, en 2020, l’affrontement s’est déplacé au Conseil de la
radiodiffusion et des télécommunications cananadiennes (CRTC).
L’organisme fédéral est en guerre avec la Société Radio-Canada et
réclame au radiodiffuseur des excuses écrites. Quel est le casus belli? Le casus belli est l’utilisation du «mot en n»dans le cadre de l’émission Le 15-18
sur les ondes de ICI Radio-Canada, le 17 août 2020.
«Invité à commenter
l’actualité, le chroniqueur Simon Jodoin y partageait son avis sur
l’acceptabilité sociale de nommer le titre du livre de Pierre
Vallières, Nègres blancs d’Amérique, après le lancement
d’une pétition exigeant le renvoi d’une professeure de l’Université
Concordia qui avait cité l’ouvrage en classe. Irrité par l’emploi du
«mot en n», l’auditeur à l’origine de cette décision, Ricardo Lamour, a
d’abord porté plainte au Conseil et à l’ombudsman des services français
de la SRC.» («Mot en n»le CRTC blâme Radio-Canada, Radio-Canada, 29 juin).Ce que se garde d’indiquer l’article de Radio-Canada
est que Ricardo Lamour est un professionnel de l’anti racisme, membre
en son temps du comité de soutien à la famille de Freddy Villanueva.
Ricardo Lamour n’est pas qu’un activiste de l’anti racisme, c’est aussi
un homme sensible: «En tant que personne noire , j’ai été heurté,
éprouvé du stress et été contrarié par cet échange entre deux personnes
caucasiennes n’ayant pas de considération de la charge accompagnant
l’usage du mot employé par Simon Jodoin, un collaborateur fréquent de
Radio-Canada,» (Ce mot dans la bouche d’un Blanc est-il une grenade ? (Le
15-18), Radio-Canada, 26 octobre 2020).
La
demande du CRTC n’est pas passée inaperçue dans la presse québécoise.
Pour Guy Fournier:« Jamais le CRTC n’a rendue décision aussi ahurissante
que celle demandant à Radio-Canada de s’excuser «publiquement» auprès
d’un plaignant. Comme si la décision n’était déjà pas assez ridicule, le
CRTC l’avait précéder de cet avertissement:«La présente décision
contient des mots ou des propos qui peuvent choquer certaines personnes,
particulièrement les membres de la communauté noir et les personnes
racisées.» (Une décision ahurissante du CRTC, Journal de Montréal,
5 juillet). Sa collègue, Josée Legault, n’est pas en retrait, sur le
même sujet, elle écrit: «C’est la proverbiale goutte de trop, Le
Conseil de la radiodiffusion des télécommunications canadiennes a poussé
le délire jusqu’à exiger des excuses publiques de Radio-Canada pour
l’utilisation du mot en «n» à son émission d’affaires publiques Le 15-18».
Comprenons bien également ceci. Dans sa décision , le CRTC répond à une
plainte unique venue d’un seul citoyen s’étant dit «offensé» par la
chronique du 15-18. Le CRTC n’est donc pas ici la pauvre victime d’une quelconque offensive «wokiste»
ou «multiculturaliste». Il est la victime dessin propre penchant récent
à se prendre pour une police royale de la pensée, dont l’effet toxique
serait de multiplier les réflexes de censure et d’autocensure sur moult
autres sujets controversés.» (C’est plutôt le CRTC qui devrait
s’excuser, Journal de Montréal, 5 juillet).
Nous
n’en avons pas fini avec le «mot en n», tant qu’il y aura au Québec des
Ricardo Lamour et des Fabrice Vil et les Bazin de la ligue des Noirs
nous reverrons encore et encore des «affaires» le autour du «mot en
n».
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